AccueilRessourcesEclairagesLes diplomates européens « crachent-ils au visage » des Israéliens ?

Les diplomates européens « crachent-ils au visage » des Israéliens ?

C’est ce qu’affirme Emmanuel Nahshon, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, qui reproche à l’ambassadeur de l’UE de s’associer à une action de propagande.

 

Emanuele Giaufret

A l’occasion de la « journée internationale des droits de l’homme », le nouvel ambassadeur de l’Union européenne en Israël, Emanuele Giaufret, inaugure jeudi 7 décembre à Jaffa l’exposition de photos « 50 Years » consacrée aux « cinquante ans d’occupation israélienne », organisée par l’organisation d’extrême-gauche B’Tselem.

Côté israélien, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a protesté contre la participation de l’ambassadeur à l’événement : « Les responsables de l’UE croient que pour toucher le cÅ“ur des Israéliens, il faut leur cracher au visage. Nous constatons de nouveau la même approche dédaigneuse qui consiste à prêcher une morale hypocrite et condescendante, ce qui ne fait que nous éloigner les uns des autres au lieu de nous rapprocher », a confié le diplomate israélien au journal Haaretz.

 

Les raisons du coup de gueule de Nahshon

Cette exposition est constituée de « 50 portraits de Palestiniens nés en 1967 ».

 

 

Les Israéliens en sont les grands absents. Pas la moindre photo ne leur est consacrée. Leurs visages demeurent invisibles, indignes de figurer dans cette manifestation artistique. Entre diabolisation et boycott, B’Tselem promeut une Palestine purifiée de toute présence juive, selon le programme maintes fois annoncé des extrémistes du Hamas et de leurs alter egos de Ramallah.

 

B’Tselem, sa vie, son oeuvre

Organisation prétendument de « défense des droits de l’Homme », B’Tselem diffuse depuis des années une propagande anti-israélienne caricaturale. Il suffit d’aller sur le site de l’organisation pour s’en convaincre.

 

 

A  longueur de journée, B’Tselem serine la traditionnelle fable des soldats israéliens dont la seule mission consisterait à arrêter les enfants palestiniens sur le chemin de l’école, à brutaliser leurs parents et à humilier les populations…

Chaque article est prétexte à présenter Israël comme un Etat voyou, qui violerait la légalité internationale, raison pour laquelle B’Tselem apporte son soutien à la campagne BDS de boycott généralisé de l’Etat juif.

Richard Goldstone

Après la Guerre de Gaza de 2009, B’Tselem avait soutenu les conclusions du consternant rapport Goldstone, accusant Israël d’avoir commis des « crimes de guerre ».

Quelques mois plus tard, l’auteur du rapport, le professeur sud-africain Richard Goldstone, avait lui-même reconnu s’être trompé et avoir été manipulé par les Palestiniens dans la rédaction de son rapport.

Ces remords et ce mea culpa de Richard Goldstone sont introuvables sur le site de B’Tselem.

Hagai El-Ad

Il y a un an, en octobre 2016, le directeur exécutif de B’Tselem, Hagai El-Ad, a participé à la session extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies, patronnée par l’Egypte, la Malaisie, le Vénézuela et l’Angola, autant de pays réputés pour leur fonctionnement démocratique et leur respect des droits de l’Homme.

L’objet de cette réunion était de demander à l’ONU une « action internationale décisive » contre Israël. Dans son intervention, Hagai El-Ad n’a fait aucune mention des attaques terroristes, des violences palestiniennes ou encore de l’incitation quotidienne à la haine.

Dernier délire en date, sur le site de B’Tselem, cet article qui accuse les Israéliens de déverser leurs déchets et produits toxiques en Cisjordanie.

 

 

On n’est pas loin de la rumeur moyenâgeuse de l’empoisonnement des puits par les Juifs. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleurs recettes…

Accusation d’autant plus insensée que des « colons » juifs – bêtes noires de B’Tselem – vivent AUSSI en Cisjordanie. Et c’est là que B’Tselem assène son argument massue : « Bien sûr, cette pollution menace aussi les colons. Mais à la différence près que leur présence est illégale. Et qu’ils peuvent repartir en Israël », explique en substance l’organisation.

 

« Quand on te crache au visage, il ne faut pas dire qu’il pleut » (proverbe yiddish)

 

Après ça, on comprend que l’ambassadeur de l’Union européenne se précipite toutes affaires cessantes à l’exposition de Jaffa pour faire connaissance avec ces militants capables d’une telle dialectique.

En fait, B’Tselem n’est pas une organisation totalement inconnue des Européens. Depuis des années l’UE et ses différentes institutions subventionnent généreusement l’association à hauteur de plusieurs millions d’euros.

La liste des derniers donateurs est disponible sur le site de l’organisation.

 

 

Le financement passe par différents canaux institutionnels ou paraétatiques. Cela va de la Commission européenne à l’Eglise d’Ecosse…

 

Décryptage

La venue de l’ambassadeur Emanuele Giaufret à l’exposition de Jaffa relève finalement d’un mécanisme assez simple :

  • Première séquence : l’Europe finance des organisations israéliennes extrémistes pour que ces dernières diffusent une propagande anti-israélienne souhaitée par l’Europe.
  • Deuxième séquence : l’ambassadeur européen vient soutenir une exposition qu’il a lui-même subventionnée et feint de croire que le message de B’Tselem qu’il a suscité émane de la société israélienne.
  • Troisième séquence : une partie de la presse européenne se fait l’écho des manifestations ainsi organisées et relaie le message de B’Tselem sur le ton du « ce n’est pas nous qui le disons ».
  • Quatrième séquence : s’appuyant sur ces campagnes de presse, les relais anti-israéliens accentuent la pression, réclament des sanctions contre Israël au sein des institutions européennes, qui voteront des nouvelles subventions en faveur d’ONG israéliennes qui n’ont de « non-gouvernementales » que le nom.
  • Cinquième séquence : les ONG comme B’Tselem organiseront de nouvelles expositions et de nouvelles campagnes contre Israël et inviteront à nouveau les diplomates européens qui seront enchantés d’entendre un discours correspondant en tout point à leur vision (erronée) de la situation.

C’est ce qui s’appelle un discours en boucle, en circuit fermé. Voilà comment se bâtit la propagande anti-israélienne en Europe. Voilà pourquoi le porte parole du ministère des Affaires étrangères Emmanuel Nahshon a tapé du poing sur la table et accusé les européens de « cracher au visage » des Israéliens.

Comme dit un proverbe yiddish : « quand on te crache au visage, il ne faut pas dire qu’il pleut ».

Pour en savoir plus, InfoEquitable vous recommande la lecture de cette analyse de Jean-Pierre Bensimon : La MANNE FINANCIÈRE européenne contre la démocratie : le cas d’Israël au Proche-Orient (parue en 2011 dans la  revue « Controverses »).

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