*** Le texte ci-dessous est la version originale de l’article « Adolescent palestinien tué: L’Express et BFMTV ignorent le démenti israélien« , qui en est la version actualisée. ***
Les faits
Vendredi 9 septembre 2016, en fin de journée, un porte-parole du ministère de la Santé palestinien à Gaza affirme qu’un adolescent palestinien de 16 ans, Abdel-Rahman Al-Dabbagh, a été tué d’une balle dans la tête par l’armée israélienne alors qu’il participait à une manifestation à la frontière entre Israël et la bande Gaza.
Le traitement de l’information
L’Agence France-Presse (AFP) diffuse une dépêche pour rapporter l’information. La dépêche est accompagnée d’un démenti circonstancié de l’armée israélienne :
L’armée israélienne a affirmé elle que ses forces n’avaient eu recours qu’à du
gaz lacrymogène pour disperser les jeunes.
« Des dizaines d’émeutiers ont violé la zone tampon et essayé d’endommager la barrière
de sécurité », indique l’armée dans un communiqué.
« Cherchant à empêcher une escalade de la violence, les forces stationnées à la
frontière ont fait usage de gaz lacrymogène, ce qui a entraîné la dispersion des
émeutiers ».
« Suite à une enquête préliminaire », l’armée « n’est pas derrière le tir qui a été
rapporté », selon le communiqué.
L’Express et BFMTV suppriment le démenti des Israéliens
Des journaux français comme Le Figaro rediffusent intégralement cette dépêche. Mais les sites de L’Express et de BFMTV n’en donnent qu’une version tronquée dans laquelle le démenti israélien a tout simplement été supprimé.
Entre les deux paragraphes de L’Express reproduits ci-dessous se situait le démenti israélien dans la dépêche AFP :
De son côté, BFMTV ne garde que l’affirmation du ministère de la Santé à Gaza :
Commentaire – Analyse
Comment expliquer cette censure qui contrevient gravement à toutes les règles de la déontologie ?
Ces deux journaux ont peut-être estimé que les accusations des Palestiniens relatives à la mort de l’adolescent étaient suffisamment avérées pour considérer le démenti israélien comme totalement superfétatoire.
Pourtant, cette information en provenance de Gaza est plus que sujette à caution.
La thématique des enfants et civils palestiniens sans défense tués par l’armée israélienne est depuis le début de la deuxième Intifada l’un des éléments centraux de la propagande palestinienne.
Le démenti de Tsahal sur son absence de responsabilité dans le décès annoncé par les Palestiniens est d’autant plus crédible que la franchise des autorités israélienne n’a jamais été prise en défaut dans ce type d’incident.
Les Israéliens ont toujours reconnu leur responsabilité dans d’éventuelles bavures et conduisent régulièrement des enquêtes qui peuvent aller jusqu’à de lourdes sanctions contre les soldats de Tsahal.
En revanche, les services du ministère de la Santé à Gaza – qui sont totalement sous la coupe du Hamas – ont à plusieurs reprises dans le passé déjà diffusé de fausses informations relatives à des morts d’enfants, d’adolescents ou de civils palestiniens imputées à tort à l’armée israélienne.
Ces fausses informations ont été complaisamment reprises par l’AFP qui n’a pas jugé utile de procéder aux vérifications nécessaires et qui a même, dans certains cas, tronqué ou passé sous silence les démentis israéliens.
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Auteur : InfoEquitable
Image : CC BY-NC-ND 2.0 Rusty Stewart – Flickr