L’Agence France-Presse a diffusé complaisamment l’histoire d’un bébé palestinien asphyxié par des gaz lacrymogènes tirés par Tsahal. Pas une ligne en revanche sur les informations mettant en cause la véracité de l’événement.
L’Agence France-Presse (AFP) a-t-elle été le principal relais de ce qui semble bien constituer le dernier « fake » anti-israélien forgé par la propagande du Hamas ?
C’est la question qu’a décidé de soulever InfoEquitable après avoir examiné la totalité des dépêches consacrées à cette affaire :
Le 15 mai 2018, à 6 h 29 du matin, l’AFP diffuse sur son fil le « bulletin » suivant :
Le choix de d’annoncer l’information par un « bulletin » traduit une volonté de souligner l’importance de l’événement en lui conférant de surcroit un caractère de dramatisation.
La mention « (ministère) » indique la source de l’information, en l’occurrence le ministère palestinien de la Santé, à Gaza, dépendant du Hamas.
Vingt minutes plus tard, l’information est développée dans une nouvelle dépêche :
Tout au long de la journée, l’AFP va développer et reprendre l’information à 16 reprises sur ses dépêches et synthèses.
A la mi-journée, l’information est donnée pour certaine
Dans les premières heures de la journée, l’AFP prend la précaution de citer la source de l’information – le ministère de la Santé.
Cette mention apparaît de diverses façons dans les 7 dépêches de la matinée.
Mais dans l’après-midi, la source n’est plus indiquée. Dans le langage de l’AFP, cela signifie que l’information est donnée pour certaine, qu’elle a donc été vérifiée.
« Une fillette de huit mois a succombé aux inhalations de gaz lacrymogènes », indique ainsi l’agence de manière laconique dans sa synthèse de 19 h 18.
Le point d’orgue : un reportage de pure propagande, diffusé sur le fil de l’agence.Â
A 17 h 03, l’AFP envoie cette fois depuis Gaza une longue dépêche titrée ainsi :
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Ce reportage est livré à tous les abonnés de l’agence accompagné d’une photo et d’une vidéo.
Il est immédiatement repris sur les sites internet des grands titres de la presse française.
Au total, près d’une vingtaine de titres de la presse nationale (Europe 1, Cnews…), régionale (Sud-Ouest, Ouest-France…) et francophone (Le Soir, Tribune de Genève…) diffusent cet article. Cela représente plusieurs millions de lecteurs.
La photo de la mère éplorée de l’enfant, diffusée par l’AFP, semble indiquer une réelle intention de faire de ce bébé palestinien l’icône emblématique de cette nouvelle séquence de violences.
Le ton de la dépêche est accablant pour les Israéliens. Extraits :
Dans une dernière étreinte, Mariam al-Ghandour serre contre elle le tout petit corps de sa fille Leïla, en larmes. « Les Israéliens l’ont tuée », sanglote-t-elle.
 Selon le ministère de la Santé gazaoui, le bébé, âgé de seulement huit mois, est décédé après avoir inhalé du gaz lacrymogène pendant les affrontements entre manifestants palestiniens et soldats israéliens lundi près de la frontière entre la bande de Gaza et l’Etat hébreu.
Suit un invraisemblable récit fait de quiproquos et de rendez-vous familiaux manqués tendant à expliquer comment une mère palestinienne a pu se retrouver au milieu de l’émeute, a proximité des positions de Tsahal.
A aucun moment l’AFP ne met en doute ou n’émet la moindre réserve sur la crédibilité des témoignages des membres de la famille qu’elle à recueillis.
A aucun moment, l’AFP ne prend contact avec le porte-parole de Tsahal pour connaître sa version des faits.
Pourtant d’autres informations accréditent la thèse d’une supercherie, mais l’AFP les passe sous silenceÂ
Dès le 15 mai, à la mi-journée, l’un des porte-paroles de Tsahal, Avichay Adraee, publie sur son compte tweeter ce message en arabe où il conteste la version des Palestiniens.
« Il y a un doute très sérieux sur la crédibilité des déclaration du Hamas affirmant que l’enfant est mort par inhalation des gaz lacrymogènes. Nous disposons de plusieurs témoignages qui remettent en question l’authenticité de cette affirmation », écrit le porte-parole de l’armée israélienne.
L’AFP ne réagit pas. Ne contacte pas le porte-parole. En tous cas, ne rapporte à aucun moment ses accusations. L’agence française ne cherche manifestement pas à retrouver les témoins signalés par l’officier de Tsahal. Â
i24NEWS évoque à son tour l’hypothèse d’une supercherie
Le site de la télévision israélienne i24NEWS se fait l’écho de ces témoignages.
D’après les informations obtenues par le journaliste Matthias Inbar, « le bébé souffrait de problèmes cardiaques depuis sa naissance. Sa famille serait convenue d’un accord avec l’organisation terroriste Hamas pour annoncer sa mort à la presse, en prétendant qu’il aurait été tué à cause des gaz lacrymogènes lancés par Israël, en échange d’une compensation financière significative ».
Le bureau de Jérusalem de l’AFP n’a pas jugé utile de faire état des révélations du journaliste Matthias Inbar.
Joint par InfoEquitable, Matthias Inbar nous apporte ces précisions :
« J’ai obtenu et recoupé ces informations de plusieurs sources. D’une part des sources sécuritaires israéliennes, mais aussi des sources palestiniennes à Gaza. A aucun moment, des confrères du bureau de l’AFP à Jérusalem ne m’ont contacté pour essayer d’en savoir plus. Pourtant la pratique est courante entre confrères. Je me serais fait un plaisir de les aider à confirmer ces informations. »
Haaretz mène l’enquête et confirme les doutes
Citant lui aussi des sources palestiniennes, Haaretz confirme les doutes très sérieux sur les causes de la mort de l’enfant. Â
Ce même mardi 15 mai, à 17 h 06, il publie sur son site cet article qui remet largement en cause la thèse de l’asphyxie aux gaz lacrymogènes.
« Le ministère de la Santé à Gaza modifie sa position : Il n’est pas établi que le bébé soit mort asphyxié par les gaz »
Le journal israélien cite une « source officielle au ministère de la Santé à Gaza » avec laquelle il a pu s’entretenir et qui a « requis l’anonymat ».
Selon cette source, les causes de la mort de la petite Leïla « ne sont pas claires ». Il est loin d’être établi que l’enfant a succombé à une asphyxie consécutive à l’inhalation de gaz lacrymogène, écrit Haaretz.
Haaretz est un journal sérieux, aux yeux en tout cas de l’AFP.
Organe de référence de la gauche israélienne, il ne ménage pas ses critiques à l’adresse du gouvernement et n’hésite pas à prendre la défense des Palestiniens.
Pourtant, l’AFP ne consacre aucune dépêche à ce rebondissement. L’Agence France-Presse n’informe d’aucune façon ses abonnés de ces éléments qui font planer un doute sérieux sur les causes réelles de la mort de l’enfant palestinien.
Le Times of Israel confirme l’enquête de Haaretz et cite sa sourceÂ
Le lendemain, le mercredi 16 mai, le Times of Israel, citant le Dr Ashraf al Qudra, directeur des relations publiques au ministère de la Santé à Gaza, indique que ce dernier à de nouveau admis au téléphone que les causes de la mort de Leïla Ghandour « ne sont pas définitivement établies » et qu’il est « dans l’attente des résultats de l’autopsie »…
L’agence américaine Associated Press, homologue de l’AFP, relaie ces doutes : « Des responsables de la santé à Gaza jettent un doute sur les affirmations initiales selon lesquelles un bébé de 9 mois était mort de gaz lacrymogènes israéliens tirés pendant des manifestations de masse à la frontière de Gaza avec Israël. Un médecin a dit mardi que le bébé, Layla Ghandour, avait une condition médicale pré-existante et qu’il ne pensait pas que sa mort avait été causée par des gaz lacrymogènes. »
Du côté de l’Agence France-Presse, c’est une fois de plus le silence radio. Depuis qu’elle a accrédité la thèse de la mort de l’enfant sous les gaz israéliens, elle considère que le dossier est clos.Â
Conclusions
Pour quelle raisons le directeur des relations publiques du ministère de la Santé à Gaza fait-il marche arrière et paraît en tout cas ne plus être en mesure de cautionner ce qui semble bien être la nième supercherie médiatique des Palestiniens ? Sans doute les récentes pressions de l’Egypte sur le Hamas à Gaza ont-elles incité certains responsables à choisir la voie de la raison.
Mais l’essentiel n’est pas là .
Dans cette affaire, l’AFP semble avoir fait preuve – à nouveau – d’une étrange cécité.
Elle a privilégié la thèse du Hamas, passant systématiquement sous silence les informations nombreuses et concordantes qui la démentaient.
Elle a été, pour la circonstance, le principal vecteur de cette opération de falsification. A noter que ses deux grandes consÅ“urs, l’agence américaine Associated Press et l’anglaise Reuters, ont été beaucoup plus prudentes dans le traitement de cette affaire. Associated Press a fait état des doutes sur sa véracité dès que ceux-ci sont apparus.
Une fois de plus, l’AFP a complaisamment relayé une propagande mensongère qui depuis des années vise à présenter les soldats israéliens comme des « tueurs d’enfants », et qui a joué un rôle non négligeable dans la montée de l’antisémitisme ici en France.Â
InfoEquitable a déjà consacré un important dossier sur la complaisance de l’AFP face à ces campagnes du Hamas.
En occultant des informations pourtant largement disponibles dans la presse israélienne, l’AFP a-t-elle une fois de plus trahi ses engagements d’objectivité et de rigueur qui figurent pourtant dans sa charte ?
Nous publierons la réponse de l’Agence France-Presse, si elle daigne répondre à nos sollicitations.
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Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.
Franco / 18 mai 2018
Je me dis que tous les médias français sont mensongers et qu’ils sont dépendants de la politique du Quai d’Orsay.
Les mensonges s’accumulent avec des fausses photos de Libération, des mises en scène par des journaleux arabes de l’AFP et c’est un drame de voir que l’AFP est représentée par des Arabes donc partiaux. Les situations fausses comme l’affaire de Mohammed Al Dura par Enderlin et son photographe arabe et qui n’a jamais donné les rushes et qui a eu de graves conséquences, les fausses nouvelles du Monde, les téléfilms orientés et faux d’Arte…
Pour le bien d’Israël il faut expulser tous les médias français qui sont responsables de la diabololisation d’Israël et du renouveau de l’anti-judaïsme en France.
Mieux, Israël devrait arrêter toute coopération avec la France et rappeler son corps diplomatique et expulser l’ambassadeur de France, le consul de Jérusalem et tout le personnel diplomatique nuisible qui espionne Israël comme l’a fait l’ancien ambassadeur Bigot grand ami d’Israël : quelle farce lui et son épouse dérangée un peu vollé sur les bords et qui ne fait pas honneur à notre pays par sa grossièreté.
Bref la France est persona non grata en Israël et est devenue son plus grand ennemi.
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michel Adriaensen / 18 mai 2018
Encore une preuve de plus que tous les « merdias » ne sont plus dignes de confiance. Heureusement la vérité finit tjrs par éclater.
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Réal Bergeron / 19 mai 2018
Un enfant en santé ne meurt pas d’avoir inhalé du gaz lacrymogène.
Comme je connais le modus operandi des Arabes, je prétends que cet enfant était décédé avant l’événement.
Les Arabes sont les champions de mises en scènes et de fabrications de faux.
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AMAR / 6 juin 2018
Admettons que l’enfant, comme d’autres enfants soit mort tué par la soldatesque israélienne : mais que font-ils dans un champ de bataille ? Comment des parents, ou la police du Hamas, ou ses miliciens permettent-ils à des enfants, à des mamans avec bébé d’être présents sur des champs de bataille ? Cela condamne surtout les parents et le Hamas. Voilà ce qu’il faut mettre en relief.
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jo benchetrit / 29 juillet 2018
Le gros problème avec les mensonges c’est qu’une fois admis comme verité, aucun fait, aucune preuve, aucun temoignage même fiable à 100%, ne peut effacer toutes les convictions nées du mensonge.
L’ombre du doute planera pour beaucoup, je vous accorde, pas les plus intelligents et surtout pas les plus bienveillants.
La certitude confortable d’un mensonge qui va dans le sens de ses desirs monstrueux plait plus que la realité.
Alors,que dit le vulgum pecus? Il sort de sa manche un proverbe immonde: « il n’y a pas de fumée sans feu. » Faut se le mettre sous le crâne: le feu du mensonge c’est pas la victime du mensonge fumeux mais celui qui allume le feu, le menteur.
Anyway si des gens viennent en manif et encore pire sur un front se voulant de guerre, avec des enfants, qui est fautif?
Bon, I24 dit que l’enfant était morte et que les parents auraient été payés par leurs chefs pour mentir aux medias.
L’AFP n’a AUCUN mal à colporter ces mensonges du fait qu’elle est habituée à prendre le parti de la propagande palestiniennes, ce me semble.
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