AccueilVeille médiasCe que France Info n’a pas dit sur un «activiste palestinien» qui accuse Israël de nettoyage ethnique

Ce que France Info n’a pas dit sur un «activiste palestinien» qui accuse Israël de nettoyage ethnique

Dans un reportage sur les litiges immobiliers entre Arabes et Juifs à Jérusalem, France Info interviewe un homme présenté comme un simple « activiste palestinien ». La journaliste qui l’interroge se garde de mentionner ses liens avec le FPLP.

 

A Jérusalem, plusieurs litiges opposent devant les tribunaux des Arabes habitant des maisons depuis au moins l’époque de l’occupation jordanienne (1949-1967), et des Juifs affirmant détenir sur ces maisons des titres de propriété datant d’avant 1949, année lors de laquelle les Juifs furent expulsés du quartier lors de l’invasion jordanienne.

Le quartier de Cheikh Jarrah (Shimon haTzadik) a récemment défrayé la chronique autour d’un tel cas. Par soucis d’apaisement devant les violences qui éclataient, la Cour suprême d’Israël a reporté le verdict, ce qui n’a pas empêché le Hamas de prendre ce litige comme l’un des prétextes au lancement du déluge de roquettes qu’il a destinées aux habitants des villes israéliennes.

France Info a consacré un reportage à un autre quartier où ont lieu des différends similaires, celui de Silwan (nom arabisé issu de Siloé, lieu qui était déjà mentionné dans la Bible).

 

 

Dans ce reportage très partisan, la parole est donné à trois intervenants. Tous soutiennent la cause des habitants arabes, sans aucune contradiction. Personne n’est interrogé pour donner le point de vue des plaignants juifs.

Les intervenants sont un habitant arabe venu protester devant le tribunal, et deux « activistes », selon les mots de la journaliste Farida Naouar qui a signé le reportage.

La première activiste est une universitaire, Inès Abdel Razek, souvent entendue dans les médias et activement engagée pour la cause palestinienne au sein d’une ONG, le « Palestine Institute for Public Diplomacy ».

Le deuxième est un certain Daoud Ghoul, qui porte sur France Info des accusations très graves de nettoyage ethnique à l’encontre d’Israël.

 

On assiste là à un vrai nettoyage ethnique pour remplacer les Palestiniens, basé sur une loi qui parle de droit de propriété, qui dit que ces maisons appartenaient à des familles juives il y a déjà plus de 100 ans, s’insurge Daoud Ghoul, un autre activiste palestinien.

 

Ce sont des accusations outrancières. Le « nettoyage ethnique », expression popularisée lors des guerres dans les Balkans, se faisait à coup de fusils et de massacres. Pas par le biais de procès fleuves s’étendant sur des années dans lesquels sont recherchés d’anciens titres de propriété.

Et puis, il y a 20% d’Arabes en Israël, mais pas un seul Juif dans les territoires administrés par l’Autorité palestinienne et le Hamas. Un Juif n’a pas le droit d’y acheter une maison. Si nettoyage ethnique il y a eu, c’est certainement là-bas qu’il faut le chercher.

Au-delà de ces arguments, cependant, ce qui nous paraît plus révélateur est que Daoud Ghoul n’est pas un inconnu.

 

 

En 2019, il avait fait parler de lui quand il était apparu que la France finançait un programme pour les jeunes des Territoires palestiniens. Daoud Ghoul en était le coordinateur local.

 

Daoud Ghoul (capture d’écran YouTube – AIC)

Or, expliquait le Times of Israel, Daoud Ghoul avait « été reconnu coupable par Israël d’appartenance à l’organisation terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) en 2015. Il avait été condamné à 18 mois d’emprisonnement. [lire le jugement de la cour en hébreu]

Dans son verdict, la cour de Jérusalem l’avait notamment accusé « d’agir afin de rapprocher le public palestinien du FPLP ». Il aurait « organisé, entre autres, des voyages, des activités extrascolaires et des camps de vacances pour jeunes – dont certains portaient des noms de terroristes actifs au sein de l’organisation –, ainsi que des visites aux familles de membres de l’organisation décédés ou incarcérés ». »

L’homme est par ailleurs un récidiviste puisque, selon NGO Monitor, « Le verdict précise aussi que « l’appelant a déjà été condamné à deux reprises pour appartenance à une organisation terroriste en 2005 et 2006 et pour crimes violents motivés idéologiquement, pour lesquels il a été condamné à des peines d’emprisonnement de 12 et 18 mois. Néanmoins, cela n’a pas suffi à le dissuader et il est revenu pour commettre des infractions dans les années qui ont suivi sa libération » ».

Si les condamnations ont été portées par Israël, une appartenance au FPLP n’est pas anodine du point de vue de la France.

Le FPLP, rappelait ainsi le Times of Israel, est considéré par Israël, les États-Unis, le Canada, l’Australie et l’Union européenne (dont la France fait partie) comme une organisation terroriste. Le groupe, qui se réclame du nationalisme arabe et du marxisme, a détourné de nombreux avions dans les années 1960 et 1970 et mené toute une série d’attentats en Israël. »

Signe qui ne trompe pas : après la révélation des lien du coordinateur du projet avec le FPLP soutenu par la France en 2019, la Commission Nationale de la Coopération Décentralisée (CNCD) avait supprimé de son site internet toute référence à Daoud Ghoul.

En d’autres termes, voilà un homme impliqué de longue date dans un mouvement armé violent.

Il est présenté aux auditeurs de la radio publique comme un simple « activiste ».

Et il diabolise l’Etat juif en lui attribuant de noirs desseins de nettoyage ethnique qui sont en réalité précisément ceux que le FPLP prône à l’égard… des Juifs. Qu’on en juge par l’emblème du FPLP, qui annonce la revendication sur l’intégralité du territoire de la Palestine englobant l’Etat d’Israël (forme de gauche, visée par la flèche indiquant l’invasion arabe souhaitée).

 

L’emblème du FPLP

 

Un activiste, par définition, oeuvre au service d’une cause. Les auditeurs devraient être mis en mesure d’apprécier la nature de cette cause.

Le service public a-t-il vocation à relayer la parole de n’importe quel « activiste », sans se soucier de ses motivations ni informer le public sur celles-ci, a fortiori lorsque la personne en question a une proximité avérée avec un mouvement considéré comme dangereux par la France ?

 

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Image : capture d’écran YouTube – AIC

 

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