Tombé sous les balles de Tsahal, Kamel Alawnah était membre d’un groupe islamiste armé.
C’est une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) comme il en arrive des centaines chaque jour dans les salles de rédaction.
Elle rapporte la mort d’un « adolescent palestinen », Kamel Alawnah, âgé de 17 ans, abattu par des soldats israéliens le 2 juillet à Jénine en Cisjordanie.
La dépêche, qui se base essentiellement sur des sources palestiniennes, ne donne guère de précisions sur les circonstances de sa mort.
Tout au plus cite-t-elle un communiqué de l’armée israélienne indiquant que les soldats « ont tiré à balles réelles » vers « un suspect qui avait lancé une bombe incendiaire ».
Comme c’est la règle, l’information a été reprise par un certain nombre de journaux nationaux comme ici dans Le Figaro.
Cette publication n’a rien d’anormal. C’est le circuit habituel d’une dépêche d’agence que les journaux abonnés à l’AFP ont tout le loisir de rediffuser.
Cela étant, on imagine aisément les sentiments que ce type d’article peut susciter chez les lecteurs, qu’ils soient du Figaro ou d’un autre média.
Cette relation des faits – ajoutée à son manque de précisions – laisse assez facilement supposer que les soldats israéliens auraient la gâchette facile en particulier envers les « adolescents » suspects d’avoir jeté le moindre projectile.
C’est pourquoi nous avons essayé d’en savoir un peu plus en prolongeant la succincte enquête de l’AFP.
Qui était Kamel Alawnah ? Dans quelles circonstances s‘est-il trouvé face à l’armée israélienne ?
Un « adolescent » de 17, 18 ou 19 ans… ?
Il y a tout d’abord une incertitude sur son âge réel.
Selon les médias arabes que nous avons consultés, le jeune Palestinien est plus âgé que ce qui est indiqué par l’AFP.
Al Araby et Al Jazeera indiquent que Kamel Alawnah avait 18 ans.
Selon Al Mayadeen, il était même âgé de 19 ans.
Son visage ne laisse en tout cas subsister aucune ambiguïté : Kamel Alawnah était un adulte, pas un adolescent au seuil de la puberté.
Contrairement à ce qu’indique l’AFP, ce n’était pas un mineur.
Ce n’était pas non plus un enfant de chœur.
Dans cet article, Al Jazeera a évoqué son passé familial.
Kamel Alawnah portait le prénom d’un de ses frères mort en 2003, à 18 ans, en commettant un attentat en Israël.
Ce frère appartenait aux Brigades Izz al-Din al-Qassam, l’un des groupes les plus dangereux du Hamas. Il avait commis cet attentat en compagnie d’un autre Palestinien membre du Jihad islamique.
« Kamel Alawnah a grandi dans une famille qui glorifie les martyrs et la résistance », indique Al Jazeera.
L’ensemble des médias arabes confirment que Kamel Alawnah est mort lors d’un « affrontement » avec les soldats israéliens, c’est-à-dire durant un combat.
La télévision Al Jazeera a effectué un reportage sur les obsèques du jeune Palestinien. Les drapeaux de nombreux groupes terroristes locaux ont été brandis tout au long du cortège.
Les Brigades des martyrs d’al Aqsa, organisation considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne et dépendant du Fatah dirigé par Mahmoud Abbas, ont fait flotter leur étendard (en jaune ci-dessus).
Dans un communiqué officiel, l’organisation a revendiqué l’appartenance du défunt.
Les réseaux sociaux ont aussi diffusé de nombreuses vidéos d’hommes en armes accompagnant sa dépouille funèbre.
D’autres ont publié la photo de « l’adolescent » barbu ceint du bandeau djihadiste aux couleurs de l’islam et levant l’index vers le ciel.
Enfin cette vidéo au son de chants de guerre islamistes.
On y voit le jeune Palestinien charger son pistolet mitrailleur et s’entraîner au tir.
« Qu’Allah bénisse le martyr Kamel Alwanah et lui fasse miséricorde », commente l’internaute animateur de ce site militant basé à Jénine.
On le voit, le CV du djihadiste Kamel Alawnah ne correspond pas vraiment au profil de « l’adolescent palestinien » (presque) inoffensif qui nous est esquissé par l’Agence France-Presse.
On a beau le rajeunir de quelques années pour tenter de le faire passer pour un mineur, on a beau édulcorer ses états de service au sein des groupes terroristes pour essayer de le présenter comme un bon gars, on a beau concocter une information light à destination des médias occidentaux… Rien n’y fait !
Une lecture attentive de la presse arabe et des réseaux sociaux palestiniens – (c’est tout de même un comble !) – permet quand même de rétablir la vérité.
C’est ce à quoi InfoEquitable va continuer de se consacrer pour traquer la désinformation anti-israélienne et lutter contre la glorification du terrorisme islamiste.
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