Un article du quotidien régional comportait une citation fausse d’un autre journal. Une manipulation qui s’inscrit dans le cadre d’une campagne médiatique anti-israélienne sur le thème de la vaccination des Palestiniens.
Mise à jour
1) Suite à l’action d’InfoEquitable, Ouest-France a réagi en supprimant la citation en question.
2) 24 heures après la suppression de la citation, un collaborateur de Ouest-France nous a informés que la citation n’avait pas été falsifiée comme il le semblait d’après le lien inclus dans l’article. Elle avait été reprise d’une ancienne version de l’article des Echos.
Toutefois, cette première version parue dans Les Echos qui alléguait effectivement qu’Israël « laissait sur le carreau les Palestiniens » en les privant de vaccins, était inexacte. Les Echos ont alors fort justement rectifié leur texte, en retirant cette allégation et en la remplaçant par une mention des devoirs de l’Autorité palestinienne en matière de santé selon les accords d’Oslo.
Nos excuses donc à Ouest-France. Il n’y a pas eu de falsification.
Le traitement de cette citation par Ouest-France n’en reste pas moins problématique : car au lieu d’adapter à son tour son article en y intégrant les précisions essentielles des Echos qui rectifiaient une affirmation initiale fausse, Ouest-France a supprimé toute la citation. Aucun rectificatif n’a été ajouté pour prévenir les lecteurs que l’information initiale accusant Israël était fausse. Et au final, l’information correcte sur le rôle des accords d’Oslo n’a donc jamais été portée à la connaissance des lecteurs.
Lire l’épilogue à la fin de cet article.
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Le quotidien Ouest-France a dressé une comparaison internationale des campagnes de vaccination contre le Covid.
Arrive le moment où le journal se penche sur le nombre de vaccinations par habitants. Ouest-France procède par citation de l’article d’un autre journal, Les Echos.
L’encadrement par des guillemets, la mise en gras du texte, et l’attribution de sa paternité aux Echos ne laissent aucun doute : le quotidien économique est cité comme ayant écrit texto que « la campagne de vaccination en Israël, qui devrait atteindre l’objectif du gouvernement de vacciner l’ensemble du pays d’ici fin mars, laisse sur le carreau au moins 4,5 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza. »
Comme Ouest-France a bien fait les choses, il y a même un lien vers la source de la citation dans Les Echos. Cliquons :
Surprise. La phrase des Echos commence de la même manière : « La campagne de vaccination dans l’état hébreu devrait atteindre l’objectif du gouvernement de vacciner l’ensemble du pays d’ici fin mars. »
Mais ensuite, elle est très différente : « En revanche, l’Autorité palestinienne, souveraine quant à sa politique de santé (selon les accords d’Oslo), n’a à ce jour distribué que quelques milliers de doses aux 4,5 millions de Palestiniens vivant en Cisjordanie et à Gaza. »
Dans le sillage d’une campagne de diffamation médiatique
L’information donnée par Les Echos était tout à fait factuelle. Elle comparait les actions de deux entités souveraines en matière de santé sur leurs propres populations – Israël et l’Autorité palestinienne.
Elle indiquait bien que l’Autorité palestinienne était responsable de la santé de ses administrés en vertu des accords d’Oslo, qui régissent jusqu’à aujourd’hui les relations entre Palestiniens et Israéliens.
Mais InfoEquitable a déjà signalé l’importante campagne médiatique engagée contre Israël, accusé d’avoir le devoir de fournir les Palestiniens en vaccins et de les en priver.
Tout récemment, c’est le médecin Patrick Pelloux qui s’en est fait l’écho sur un plateau de télévision.
Le procédé est toujours le même : ignorer les accords d’Oslo. Et, une fois cette réalité historique et juridique mise de côté, laisser alors entendre que la responsabilité de la santé des Palestiniens incombe à Israël.
On ne peut que féliciter Les Echos d’avoir été l’un des rares journaux à rappeler le rôle d’Oslo et la responsabilité qui en découle pour l’Autorité palestinienne.
Il est d’autant plus déplorable de constater la manipulation à laquelle s’est livrée un rédacteur de Ouest-France qui, disposant d’une information fiable, l’a maquillée et travestie pour accuser Israël d’un comportement inhumain. Tout en se prévalant faussement de citer un autre média.
Les nombreuses coquilles qui émaillent l’article (« Pfizzer », « Astrazenca », et le président « Joe Bien »…) ne sont rien à côté d’une falsification de la citation d’une autre publication, à qui est trompeusement attribuée l’intégralité d’une phrase transformée et vidée de son sens initial.
Il n’y a rien d’anodin non plus dans la portée de cette falsification : nous sommes d’avis que les journaux qui présentent délibérément l’Etat juif comme un tortionnaire qui « laisse sur le carreau » les Palestiniens alors qu’ils connaissent les faits font, consciemment ou non, le lit de la haine des Juifs, en France.
Une correction de la citation paraît indispensable, ne serait-ce que pour respecter la teneur des propos originaux. Nos lecteurs peuvent en faire la demande à la rédaction de Ouest-France.
Post scriptum – Réaction de Ouest-France : la citation supprimée
Dans la soirée, Ouest-France a donc réagi. Au lieu de corriger la faute en restaurant les mots originaux de la citation des Echos qui présentaient correctement (et donc visiblement trop favorablement pour Israël aux yeux de Ouest-France) l’équilibre des responsabilités entre Israël et l’Autorité palestinienne, la rédaction de Ouest-France a préférer supprimer purement et simplement le passage. Sans avertir, forcément, les lecteurs qui auront été abusés par la citation trompeuse tout au long de la journée.
Cette fausse information a donc été masquée en catimini après les réactions d’internautes suite à nos remarques.
Une lectrice bretonne nous informe que les articles et courriers de lecteurs défavorables à Israël sont nombreux dans le quotidien. Dernier exemple en date, ce même 16 février, avec un courrier de lecteur qui critique le Conseil de sécurité de l’Onu en se plaignant notamment que ses membres « refusent par leur veto systématique toute sanction envers Israël qui nargue l’Onu depuis sa création ».
La fausse citation supprimée après notre intervention paraît donc bien ne pas avoir été fortuite. InfoEquitable continuera à lutter contre les manipulations de ce genre.
Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.
JJL / 17 février 2021
Et si vous jetiez un coup d’oeil sur les versions initiales de cet article chez les Echos ?
https://web.archive.org/web/20210209233323/https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/moyen-orient-comment-la-vaccination-contre-le-covid-met-en-lumiere-les-inegalites-dans-la-region-1288775
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JJL / 17 février 2021
Mon commentaire vous gênait pour que vous le supprimiez immédiatement ?
Il mettait en évidence que votre article est du bidon total ?
Que l’article des Echos a bien contenu cette mention et qu’il a été modifié ?
Ce qui est vérifiable sur webarchive pour tout journaliste digne de ce nom ?
On sent toute l’honnêteté intellectuelle derrière cet article.
Allez je vous reposte l’article des Echos : https://web.archive.org/web/20210209233323/https://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/moyen-orient-comment-la-vaccination-contre-le-covid-met-en-lumiere-les-inegalites-dans-la-region-1288775
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InfoEquitable / Auteur / 18 février 2021
Aucune gêne : les commentaires ne sont simplement pas validés immédiatement.
Merci pour votre éclairage dont nous prenons acte. Nous avons complété notre article en en tenant compte (mise à jour en haut du texte). Nos lecteurs auront ainsi une traçabilité complète.
Malheureusement on en peut pas en dire autant des lecteurs de Ouest-France. Ils ont dans un premier temps eu accès à une information certes correctement citée, mais fausse. Puis, au lieu de répercuter la rectification apportée par la source de la citation, Ouest-France a préféré tout supprimer, sans laisser de traces. L’information exacte sur le rôle des accords d’Oslo, qui contredit l’accusation initiale portée contre Israël, n’a donc jamais été portée à la connaissance des lecteurs. Cela reste bien dommage.
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