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La prévention des attentats, prétexte à une tribune contre Israël

Une tribune publiée sur Le Plus, espace participatif de L’Obs, annonce se pencher sur la prévention des attentats. La photo de couverture qui l’accompagne, montrant la foule se recueillant après l’attentat du 14 juillet à Nice, illustre qu’il s’agit d’une préoccupation importante pour les Français : de quoi donner envie au lecteur d’en savoir plus. Pourtant, au lieu de traiter de terrorisme, l’article développe la thèse selon laquelle il n’y aurait pas d’attentats en Israël mais seulement des actes de résistance.

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Négation du terrorisme palestinien

Plusieurs des signataires du texte sont connus pour leurs positions hostiles à Israël, tel Rony Brauman qui soutient la campagne « BDS » de boycott d’Israël. L’auteur, Jacques Tardi, ne fait pas mystère de ses convictions déjà exprimées l’année dernière dans un texte publié par le journal communiste L’Humanité. S’opposant à l’organisation par la Mairie de Paris de l’événement « Tel Aviv sur Seine », mettant à l’honneur la grande ville israélienne, au prétexte que celle-ci « tolère bien l’apartheid et l’occupation de la Palestine », le dessinateur y fustigeait « un état qui viole chaque jour le droit international ».

La nouvelle tribune de Jacques Tardi réalise l’exploit de traiter de la prévention des attentats sans parler d’attentats : ce terme ne figure pas une seule fois dans le texte. Quant au terrorisme, qui cause les attentats, il n’est cité que dans deux passages.

Israël serait donc passé maître dans la gestion du « terrorisme » et la « sécurisation » de ses sites et de ses citoyens.

Les guillemets indiquent que les mots « terrorisme » et « sécurisation » sont prêtés à Israël pour qualifier ses actions mais que les signataires de la tribune n’adhèrent pas à ces description.

Le second amalgame dangereux auquel procèdent ces discours est celui d’identifier la résistance populaire palestinienne au terrorisme de Daech, ou à toute attaque d’individus déséquilibrés qui s’y réfèrent.

La résistance populaire palestinienne n’a rien à voir avec la cruauté et la violence de Daech. Ni dans les causes ni dans les effets. Ceux qui cherchent à les assimiler sont avant tout des défenseurs de la politique israélienne dont ils adoptent le récit : il n’y a pas de Palestiniens opprimés, il n’y a que des terroristes violents.

Ici, le terrorisme qualifie les « individus déséquilibrés qui se réfèrent à Daesh »; l’existence de terroristes palestiniens est, elle, niée. Tout terroriste palestinien devient un « résistant »; dans ces conditions, les victimes civiles de l’attentat de Sarona le 8 juin dernier qui ont été assassinées alors qu’elles profitaient de la terrasse d’un café à Tel Aviv ne peuvent prétendre être tombées sous les balles de terroristes.

L’un des mouvements de la « résistance populaire palestinienne » est le Hamas, dont le nom est l’acronyme de « Mouvement de la résistance islamique ». De la même manière, « Daesh » est l’acronyme de « Etat islamique ». Le mot commun utilisé par ces mouvements pour se décrire montre bien qu’ils sont issus d’un même terreau culturel et que ce n’est pas faire d’amalgame que de poser la question de leurs similitudes. La récente révélation sur les soins médicaux que recevrait à Gaza un chef de l’Etat islamique indique également une convergence entre les deux mouvements.

Les victimes de l’attentat de Tel Aviv ont été assassinées de la même manière que celles de l’attentat de Nice : en profitant de leurs loisirs dans des villes où respectivement Israël et la France jouissent d’une souveraineté internationalement reconnue et incontestée. Faire de l’attentat de Tel Aviv un acte de résistance, c’est légitimer le plus extrême des narratifs palestiniens qui veut supplanter la souveraineté israélienne par celle d’un état arabe sur l’intégralité du territoire.

Loin de la problématique des attentats, un pamphlet anti-israélien

Finalement, le titre de cette tribune n’a que peu à voir avec son objectif. Loin d’analyser la manière dont Israël se protège des attentats pour en évaluer l’efficacité, l’article nie le fait qu’Israël soit confronté à des attentats.

La seule évaluation de la politique israélienne en la matière est la suivante :

Israël est aussi tout au contraire le constat patent de l’échec de la politique sécuritaire. Le mur de séparation construit par Israël, les centaines de checkpoints pour ne citer que ces exemples, n’ont jamais pu empêcher des Palestiniens de se révolter contre leur oppresseur. Si cette politique répressive payait cet État ne devrait-il pas vivre en paix depuis longtemps ?

L’affirmation de l’inefficacité de la barrière de sécurité et des check-points pour lutter contre le terrorisme, rebaptisé « révolte des Palestiniens contre l’oppresseur », n’est pas étayée. Les statistiques existent pourtant et elles montrent que les années qui ont suivi l’édification de ce système ont vu une baisse drastique du nombre d’actes terroristes en territoire israélien non contesté, allant certaines années jusqu’à 90%. Certes, les derniers mois ont vu une recrudescence du terrorisme, mais avec d’autres méthodes et un nombre de victimes moins important car la plupart des attaques massivement meurtrières à la bombe ont pu être empêchées. Quoi qu’il en soit, l’évocation de la barrière et des check-points ne sert ici que de faire-valoir pour présenter Israël en oppresseur.

En fait, une fois les maigres passages traitant de terrorisme passés en revue, la tribune apparaît comme un prétexte à l’énumération de tous les poncifs anti-israéliens les plus courants, dont les suivants :

  • Israël serait une puissance occupante, expansionniste et colonialiste (ce qui permet de faire passer les terroristes palestiniens pour des « résistants »)
  • Israël aurait assassiné plus de 2200 personnes à Gaza en 2014 (la responsabilité du Hamas ne pourrait pas être davantage occultée : il n’est pas nommé une seule fois dans l’article)
  • Israël, « par sa politique de conquête et d’annexion, participe considérablement à l’insécurité de cette région du monde » (les habitants de la Syrie voisine qui s’entretuent n’ont pourtant pas besoin d’Israël pour attiser leur haine mutuelle)

Alors, Israël est-il un modèle à suivre ?

Plus de 20’000 personnes ont lu cette tribune en 24 heures. En ont elles retiré une meilleure compréhension des méthodes de lutte anti-terroriste israéliennes, comme le titre le leur promettait ?

En réalité, les signataires de cette tribune se soucient peu de la réalité quotidienne israélienne et des mesures prises dans les aéroports, les centres commerciaux ou les transports publics pour assurer une sécurité optimale pour la population civile. Ils ne sont pas dans le registre de l’analyse. Ils se saisissent du sujet du terrorisme, dont ils savent qu’il est désormais un souci majeur du public européen, pour le mettre au service de la posture idéologique.

Pour savoir si le système israélien fonctionne, mieux vaut donc faire confiance à d’autres sources.

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Image : YouTube

Auteur : InfoEquitable

Dernier commentaire
  • J’ai envoyé ce commentaire à l’Obs et je ne sais même pas s’ils l’ont publié

    « Israël est une puissance occupante aux termes de toutes les normes du droit international et des décisions des Nations unies. » FAUX
    « Elle occupe illégalement des territoires palestiniens depuis 1967 » FAUX! Ces territoires étaient occupés par la Jordanie (Judée-Samarie et Jerusalem Est) et par l’Egypte (Gaza). La Jordanie et l’Egypte ont perdu la guerre. Il n’y a jamais eu de territoires palestiniens.
    « Alors que l’occupation répond d’abord à une volonté expansionniste et colonialiste, » FAUX! Il n’y a pas d’occupation mais des territoires DISPUTÉS
    « Israël, dans l’opération « bordure protectrice » assassinait plus de 2.200 personnes dont 500 enfants, » FAUX! 1) le Hamas envoyait régulièrement des roquettes à partir de zones civiles (crimes de guerre) sur des zones civiles israelienne (crimes de guerre) 2) Le Hamas empêchait les civils palestiniens de quitter les zones qui allaient être bombardées et dont les civils avaient été prévenus par Israel! (crimes de guerre du Hamas) LES PREUVES EXISTENT, JE LES AI.
    Je dois constater que vous affirmez n’importe quoi SANS PREUVES. Je vous mets au défi de publier les documents que j’ai et qui contredisent ce que vous affirmez avec une impudence sans pareille 3) »la résistance populaire palestinienne » FAUX!
    Les résistants francais n’ont jamais tué des civils allemands, ne se sont jamais fait exploser dans des cafés, n’ont jamais assassinés des femmes enceintes, des vieilles femmes de 80 ans ou des bébés de quatre mois (Famille Fogel). C’est ce que vous appelez de la résistance??? J’arrête ici car c’est chaque mot de cette ignominie que je devrais réfuter. Encore une fois je vous met au défi. edmondrichter@web.de

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