AccueilVeille médiasEscalade à Gaza : les accusations disproportionnées de Khaled Gharabli sur France 24 en arabe

Escalade à Gaza : les accusations disproportionnées de Khaled Gharabli sur France 24 en arabe

Le reporter accuse Israël de crimes de guerre en interprétant de manière sélective un article du Statut de Rome, traité fondateur de la Cour pénale internationale.

 

Le violent conflit de la semaine dernière entre Israël et le Jihad islamique palestinien a vu Khaled Gharabli renouer avec ses réflexes. Alors que cette organisation désignée comme terroriste a tiré sans distinction 1 469 roquettes sur des communautés civiles du sud et du centre d’Israël et que l’armée israélienne a effectué 400 frappes aériennes contre des cibles du Djihad islamique, touchant six de ses hauts responsables et 15 autres terroristes, 122 lance-roquettes, 12 sites de fabrication d’armes, 21 centres de commandement d’opérations situés dans des bâtiments civils et 19 lanceurs de mortiers, l’éditorialiste de France 24 en arabe s’est une fois de plus empressé d’accuser faussement Israël de commettre des crimes de guerre en toute impunité.

Dans une émission diffusée le 9 mai sur la chaîne française financée par des fonds publics, Gharabli se lance dans une longue diatribe sans contradicteur au sujet de l’opération Bouclier et Flèche menée par Israël, assumant ainsi son rôle de prédilection de propagandiste chevronné (parmi les illustrations précédentes de sa propension à la propagande, citons ses dénégations répétées quant à l’existence des temples juifs sur le Mont du Temple, sa déclaration infondée selon laquelle les références israéliennes à l’indépendance d’Israël sont synonymes de rejet des droits des Palestiniens, et son affirmation selon laquelle un attentat meurtrier survenu à Jérusalem relevait d’un « usage légitime de la force en cas de légitime défense […] dans le respect du droit international », omettant le fait que les sept victimes étaient toutes des civils). Couvrant la dernière escalade, Gharabi est revenu à son habitude avec des allégations de crimes de guerre israéliens. Dans ce qui s’apparente à un monologue, il déclare à la présentatrice Aziza Wassef (« Les roquettes israéliennes tuent des femmes et des enfants ainsi que les dirigeants du Jihad [islamique], qu’en est-il du droit international ? ») :

 

 

[0:26– Seule] une poignée de journaux israéliens a abordé la question des photos des enfants [tués], le journal Haaretz étant peut-être le seul à l’avoir fait. Cependant, [même cela] n’a pas permis de tirer la sonnette d’alarme. Où allons-nous sur le plan moral, lorsque les forces de « défense » bombardent un quartier résidentiel pendant que les gens dorment et tuent des civils, parmi lesquels des femmes et des enfants ? Personne ne se pose la question de l’aspect moral et juridique …. Pour le moment, je parle de 10 personnes, six femmes et quatre enfants … en tout, six femmes et quatre enfants ont été tués. …

Cet aspect humanitaire, personne n’en parle. Et [il y a] l’aspect juridique, bombarder des zones résidentielles pendant [le] sommeil [des habitants] et tuer des civils lors d’opérations militaires, par une armée qui a une doctrine, et un État qui dit qu’il a des lois et qu’elles sont respectées, c’est une violation du droit international, du droit international humanitaire qui interdit de cibler des infrastructures résidentielles et des civils, [il interdit] même de simplement blesser des civils. Par conséquent, ce qui s’est passé aux mains de l’armée israélienne équivaut à un crime de guerre, et personne n’en parle. …

Un État qui se dit « démocratique » […] est un pays qui devrait respecter les droits de l’homme, et en premier lieu le droit à la vie. … Le droit à la vie interdit que ces civils et à ces enfants soient tués de cette manière. Le droit international interdit qu’ils soient tués de cette manière, et personne en Israël ne parle de cette question. …

Il nous suffit de lire le texte de l’article 8 du Statut de Rome [constituant les fondements de] la Cour pénale internationale, car l’article 8 identifie et définit [ce] qu’est un crime de guerre. Le quatrième paragraphe en particulier, qui définit un crime de guerre, stipule : « Lancer intentionnellement une attaque en sachant qu’elle causera incidemment des pertes en vies humaines, des blessures aux personnes civiles, des dommages aux biens de caractère civil, ou des dommages étendus, durables et graves à l’environnement naturel qui seraient manifestement excessifs par rapport à l’ensemble des avantages militaires concrets et directs attendus ».

En d’autres termes, même si les dirigeants militaires israéliens savent qu’il y a des cibles [dans les environs], des personnes spécifiques qu’ils souhaitent cibler, il suffit qu’il y ait une intention de mener des attaques qui mettent en danger la vie des civils, et que les dirigeants militaires [israéliens] sachent à l’avance qu’il y a un danger pour la vie des civils, qu’il s’agisse de morts ou de blessés, cela équivaut [en soi] à la classification d’un crime de guerre. Par conséquent, même si des voix s’élèvent pour demander pourquoi les chefs militaires se rendent dans cette zone résidentielle, en fin de compte, même en vertu du droit humanitaire, Israël n’est pas censé et n’est pas autorisé à les cibler de cette manière.

 

Les deux principales hypothèses de M. Gharabli sont totalement infondées. Premièrement, son affirmation selon laquelle les médias israéliens ont ignoré les enfants tués est manifestement fausse. Plusieurs heures avant le début de l’émission de Gharabli et Wassef, presque tous les grands médias israéliens ont couvert en temps réel les 10 civils tués aux côtés des trois dirigeants du Jihad islamique visés. De nombreux articles israéliens ont signalé que quatre enfants figuraient parmi les morts (ainsi que quatre – et non six – femmes) et ont publié leurs photos.

Deuxièmement, bien que Gharabli ait cité correctement l’article 8 du Statut de Rome, son interprétation est entièrement fausse, car il a complètement ignoré la qualification clé du statut selon laquelle les attaques « manifestement excessives par rapport à l’avantage militaire global concret et direct attendu » sont des crimes de guerre (souligné par nous). Ainsi, contrairement à ce qu’il affirme, l’article autorise les attaques visant une partie belligérante, même si des civils sont également tués, tant que les avantages militaires l’emportent sur les pertes civiles, un concept du droit international connu sous le nom de proportionnalité.

Les précédents existants suggèrent qu’aucun juriste international sérieux ne soutiendrait qu’un assassinat ciblé d’une cible militaire légitime entraînant un ratio de mortalité civile inférieur à 1 : 4 (combattants : civils) constitue un crime de guerre. Selon les chiffres israéliens, 17* des 33 morts dans la bande de Gaza étaient des combattants, et quatre des civils tués l’ont été par des roquettes palestiniennes mal tirées. Si ces chiffres sont tous corrects, alors Israël est responsable de 12 victimes civiles sur un total de 29 victimes tuées par des tirs israéliens, ce qui donne un impressionnant ratio combattants/civils de 1,42 : 1. En bref, la seule disproportion en jeu est le préjudice disproportionné infligé aux valeurs autoproclamées d’« éthique, d’indépendance et d’impartialité » de France 24 Arabic en raison des affirmations absurdes de Gharabli.

 


Auteur : Recherches en arabe et traductions vers l’anglais par CAMERA Arabic. Toutes les traductions, soulignements et remarques entre crochets sont de CAMERA Arabic. Révision et recherches supplémentaires par Tamar Sternthal. Adaptation française : InfoEquitable.

Version originaleWITH LATEST GAZA ESCALATION, FRANCE24 ARABIC’S KHALED GHARABLI PEDDLES DISPROPORTIONATE DISINFORMATION

© InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.

 

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