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France 24 réintègre des journalistes fanatiques dans son service en langue arabe

France 24 a officiellement décidé qu’une femme dont l’activité sur les réseaux sociaux est émaillée d’un fanatisme anti-juif extrême, d’une virulente hostilité anti-israélienne et d’une ignorance consternante était apte à servir de principale source sur le terrain pour le service arabe couvrant les affaires israéliennes et palestiniennes.

 

C’est le principale constat qui ressort de l’audit de France 24. Tout en confirmant les conclusions de l’enquête de CAMERA Arabic (relayée en français par InfoEquitable) qui documentait l’antisémitisme flagrant exprimé par quatre journalistes arabophones sur les réseaux sociaux, la chaîne a en effet annoncé dans un communiqué sa décision de maintenir à leur poste plusieurs des fautifs qui s’en sortent en recevant simplement de légères tapes sur les doigts.

 

 

Malheureusement, après une brève suspension pendant l’audit mené durant plusieurs jours, le radiodiffuseur public français a réintégré dans leurs fonctions respectives trois des journalistes ayant fait l’objet de l’enquête, sans même les obliger à se rétracter – et encore moins à s’excuser – pour leurs posts haineux sur les réseaux sociaux.

Laila Odeh, qui occupe le poste clé de correspondante de France 24 en arabe à Jérusalem, s’est particulièrement distinguée par des expressions de haine enflammées, y compris en soutenant le terrorisme palestinien.

Alors qu’elle était en poste à Jérusalem pour France 24, elle a déclaré qu’un terroriste qui avait posé une bombe dans un bus de Tel Aviv, blessant des dizaines de personnes, était « monté au plus haut des cieux » et a également glorifié à plusieurs reprises en tant que « martyrs » d’autres terroristes qui avaient pris pour cible des civils et les avaient tués.

Dans un post Facebook furtivement supprimé ou caché suite à la publication de l’enquête de CAMERA Arabic, Odeh a accusé Israël d’être devenu « une version d’Hitler » (voir la capture d’écran).

 

 

L’inversion de l’Holocauste, ou l’établissement de « comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des nazis », figure dans la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), adoptée par des dizaines de gouvernements, dont celui de la France.

Mme Odeh a appelé les États arabes à lui fournir des armes afin qu’elle puisse récupérer les terres qu’Israël lui aurait prises en 1948 ; elle a opéré une distinction entre les « martyrs » palestiniens et les « morts » israéliens tués lors d’un échange de tirs entre Israël et Gaza ; et elle a prétendu que la déclaration Balfour avait été adoptée après que le ministre britannique des Affaires étrangères eut « ressenti de la tristesse » pour les Juifs « à cause de l’Holocauste » (qui, bien évidemment, s’est produit plus de vingt ans plus tard).

La décision de France 24 de continuer à l’employer même après la révélation de ces opinions radicales repose peut-être sur la prémisse naïve qu’un mur existe, ou peut exister, entre ses comportements extrémistes sur les réseaux sociaux et ses reportages pour ce média prétendument « neutre ».

Hélas, les reportages d’Odeh à l’antenne de France 24, truffés de préjugés anti-israéliens, ne présentent pas un tel cloisonnement.

Par exemple, au cours d’une période de quatre semaines entre avril et mai 2022, elle a diabolisé les Juifs visitant le Mont du Temple/Noble Sanctuaire de Jérusalem en les qualifiant de « colons prenant d’assaut la mosquée al-Aqsa » dans pas moins de sept bulletins d’information de France 24. À quatre reprises, elle a délégitimé Israël à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues en parlant des « terres de 1948 », et une fois, elle a qualifié de « terres palestiniennes » les terres israéliennes situées le long de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Par deux fois, elle a affirmé que la guerre de 1948 avait abouti à l’« occupation de la terre palestinienne par Israël », soulignant ainsi qu’Israël dans son ensemble est illégitime.

L’identification totale de Mme Odeh à la cause palestinienne s’est à nouveau manifestée ce mois-ci, lorsqu’elle a évoqué avec émotion les funérailles de Faisal Husseini, un responsable de l’OLP, en 2001, en déclarant :

 

les Palestiniens avaient réussi […] à libérer Jérusalem. Jérusalem semblait alors libérée, il n’y avait aucune présence de sécurité israélienne, les drapeaux israéliens avaient été retirés de la rue Salah ad-Deen et des rues de la ville de Jérusalem, et des drapeaux palestiniens avaient été mis en place par de jeunes habitants de Jérusalem. Jérusalem fut libérée ce jour-là par Faisal al-Husseini. (Passages en gras mis en évidence par l’auteur.)

 

La couverture partisane des récentes attaques contre des civils juifs en Israël a également montré que la confiance de France 24 dans la capacité de Mme Odeh à assurer la neutralité et l’absence d’extrémisme dans ses émissions était infondée.

 

 

Par exemple, voici comment Mme Odeh a placé dans son contexte le rapport initial de France 24 sur l’attentat à la voiture bélier de février 2023 à Ramot, Jérusalem, au cours duquel deux enfants âgés de cinq à sept ans, ainsi qu’un autre civil, furent assassinés :

 

Pour le moment, les sources israéliennes font état d’un attentat à la voiture bélier commis par un véhicule privé appartenant à un Palestinien. Selon les informations disponibles, il s’agit d’un homme de 31 ans, père de deux enfants, originaire de la ville [c’est-à-dire du quartier] de ‘Isawiyya à Jérusalem. Cette opération a eu lieu alors que plusieurs Israéliens se trouvaient à l’une des gares routières de Jérusalem, plus précisément près de la colonie de Ramot, construite sur les terres des Palestiniens de Lifta et de Beit Iksa. (Passages en gras mis en évidence par l’auteur.)

 

Odeh tient à signaler le fait que le site où des civils, y compris des enfants, ont été assassinés est adjacent à un quartier construit « sur des terres palestiniennes », même dans son rapport initial sur l’attaque.

Il est révélateur que Mme Odeh, avec son penchant anti-israélien extrême, ne constitue en aucun cas un cas isolé au sein de l’équipe du service arabe de France 24. Au contraire, son parti pris est tout à fait conforme à la culture de l’organisation.

De fait, quelques semaines auparavant, l’animatrice de France 24 Dounia Nouar avait présenté le contexte de l’attentat de Neve Yaakov de la même manière. En introduisant Odeh, qui était en direct de Jérusalem, Nouar avait déclaré :

 

« Nos téléspectateurs, bienvenue sur France 24. Voici une couverture spéciale des derniers développements à Jérusalem, où huit [sic : sept] Israéliens ont été tués et dix autres blessés lors d’une fusillade à Jérusalem occupée ce soir, vendredi, selon des sources officielles israéliennes. La police israélienne a déclaré avoir tué l’auteur de l’opération qui s’est déroulée dans le quartier de Nabi [Neve] Yaakov, au nord de Jérusalem. Aucun parti n’a assumé une quelconque responsabilité dans cette opération. Il convient de mentionner que cette fusillade survient un jour après l’opération menée par l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jénine, qui s’est soldée par la mort de neuf Palestiniens, les factions palestiniennes ayant juré de se venger. (Passages en gras mis en évidence par l’auteur.)

 

Notez que Mme Nouar utilise le mot « opération » pour désigner à la fois l’attaque terroriste à Jérusalem et le raid militaire israélien à Jénine visant les terroristes. Si l’on ajoute à cela l’omission du fait fondamental que diverses factions palestiniennes avaient alors identifié sept des neuf Palestiniens tués comme membres d’organisations terroristes armées, sa tentative de créer une fausse équivalence entre les deux cas est transparente.

Une autre figure arabe de France 24 qui partage la propension confraternelle d’Odeh et de Nouar pour le sentiment anti-israélien est l’éditorialiste Khaled al-Gharabli, qui lance régulièrement des diatribes tendancieuses déguisées en « analyses ». Il a fourni une réponse encore plus problématique à l’attaque de Neve Yaakov, en déclarant :

 

Selon moi, il est très probable que l’escalade s’aggrave et qu’il y ait davantage de violence. Pourquoi ? Tout d’abord, l’environnement. L’environnement, c’est l’occupation. Ce qui s’est passé à Jénine [c’est que] Jénine est un territoire occupé. Selon les résolutions du Conseil de sécurité [des Nations unies], il s’agit d’un territoire occupé qu’Israël est tenu de quitter. Ce qui s’est passé à Silwan, à Jérusalem-Est, c’est que Jérusalem-Est est une zone occupée. Même si Israël la considère comme la capitale de l’État israélien, en fin de compte, selon les résolutions du Conseil de sécurité, il s’agit de territoires occupés, où l’occupant tente souvent d’obtenir ce qu’il veut en recourant à la force armée, même s’il n’y a aucun droit.

Par conséquent, il y a une réaction de l’autre partie, une réaction régie par la nature humaine – l’autodéfense, une réaction que le droit et la légitimité confèrent tous deux. La légitimité internationale, la Charte des Nations unies dans son article 51, permet l’autodéfense des individus [comme] des groupes. [Il s’agit d’]une réaction similaire à celle d’Israël, qui utilise la force pour défendre ses intérêts. Par conséquent, il est naturel pour la partie palestinienne d’utiliser la force pour se défendre, à condition que cette conduite respecte le droit international. L’une de ces conditions [pour que ce comportement soit considéré comme de nature respectueuse du droit international] est qu’aucun civil n’en subisse les conséquences. (Passages en gras mis en évidence par l’auteur.)

 

Fait remarquable, au cours de leur longue discussion, ni al-Gharabli ni la présentatrice Hassania Malih n’ont trouvé le temps de reconnaître le fait que les sept personnes tuées à Neve Yaakov étaient en fait des civils, âgés de 14 à 68 ans.

De plus, comme le conseiller arabe de CAMERA, le Dr. Meir Masri, l’a précédemment documenté (en arabe), le monologue de quatre minutes d’al-Gharabli contenait d’autres contre-vérités. En particulier, le commentateur de France 24 a faussement prétendu que les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU exigeaient qu’Israël se retire de toute la Cisjordanie (ce qui n’est pas le cas ; elles affirment qu’un accord de « paix juste et durable » dans la région devrait inclure le retrait d’Israël « de territoires » (« from territories » en anglais, et non pas « from the territories ») que l’État avait occupés, sans préciser quels territoires et dans quelle mesure, comme de nombreuses corrections dans les médias ont été obligées de l’admettre).

La décision malheureuse de France 24 de se contenter d’un simple avertissement pour Odeh, ainsi que l’échec de la chaîne à enquêter sur les préjugés anti-israéliens systématiques au sein de son service en arabe, donnent carte blanche à l’ensemble du personnel, encourageant ainsi les comportements inappropriés à l’antenne au lieu de les réfréner.

 


Auteur : Recherches et traductions de l’arabe vers l’anglais par CAMERA Arabic. Rédaction : Tamar Sternthal. Adaptation française InfoEquitable.

Version originaleFRANCE24 WELCOMES BIGOTED JOURNALISTS BACK INTO ITS ARABIC SERVICE RANKS

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