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Human Rights Watch relance le mensonge de «l’apartheid israélien»

L’ONG diffame Israël dans un nouveau rapport diffusé de concert avec la presse. Retour sur une campagne médiatique bien huilée.

 

Nous avons pu observer à maintes reprises comment une petite galaxie d’ONG travaillaient de concert avec les médias pour lancer des campagnes de diffamation contre l’Etat juif.

Ce travail de sape est mené dans un rythme savamment orchestré.

 

Une première salve tirée par B’Tselem

Ainsi, en janvier dernier, c’est B’Tselem qui menait la charge avec un rapport calomnieux lançant l’accusation d’« apartheid » contre Israël.

Le même jour, la plupart des grands médias internationaux et notamment français relayèrent les conclusions du rapport, en insistant sur la nationalité israélienne de l’ONG, comme si le fait d’être basée en Israël (mais très largement financée par des soutiens étrangers et notamment des Etats européens…) accroissait le crédit de son travail.

InfoEquitable avait alors remarqué un aveu candide du correspondant du Monde, qui indiquait que « la dénonciation d’une suprématie juive institutionnalisée » procédait d’un « raisonnement politique et non juridique » de la part de B’Tselem.

 

 

Human Rights Watch lance la seconde salve

Trois mois plus tard, une nouvelle campagne est donc lancée sur le même thème par Human Rights Watch (HRW).

 

 

Dans sa dépêche, l’Agence France-Presse (AFP) légitime la nouvelle campagne en s’appuyant sur la précédente, gratifiée donc d’un « certificat de cacherout » israélien :

« Ces derniers mois, des ONG israéliennes comme B’Tselem avaient commencé à utiliser le terme « apartheid Â» pour désigner les politiques d’Israël à l’égard des arabes israéliens et des Palestiniens de Cisjordanie, Gaza et de Jérusalem-Est. Â»

En parlant de (petite mais symbolique) discrimination, notez comment les Palestiniens essentialisés en opprimés on droit à une majuscule, mais les arabes israéliens en sont dépourvus…

 

 

« Sur la base de ses recherches, Human Rights Watch conclut que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers Israël et les Territoires occupés », souligne le rapport », écrit l’AFP qui se pose en simple vecteur d’une information attribuée à l’ONG. Mais sans messager, une information n’a aucun poids, et c’est là tout le rôle que jouent l’agence de presse et ses relais.

L’accusation de « domination délibérée de la population juive », très grave et dont on imagine l’effet qu’elle peut avoir sur l’attitude de certains lecteurs impressionnables envers les Juifs, se retrouvait aussi chez B’Tselem qui parlait de « suprématie juive ».

Comme nous l’expliquions alors, elle vient en résonance avec ce que les Américains appellent la « théorie critique de la race », un discours dans lequel « l’homme blanc Â» est sommé d’expier éternellement le péché originel de la colonisation des peuples opprimés. Et dans cette nouvelle idéologie raciste, le Juif (indépendamment de son véritable profil ethnique) est assimilé à « l’oppresseur blanc ».

Cette quasi-nazification qui fait d’Israël un état animé par un « suprémacisme juif » est un summum du nouvel antisémitisme.

Et ce n’est sans doute pas un hasard si des journalistes emploient de plus en plus souvent cette expression, comme lors des récents heurts à Jérusalem.

 

Contradiction manquante

Ce genre de campagnes illustre le défaut d’esprit critique dans la presse.

Les grands titres se sont contentés de répéter les conclusions de HRW sans y apporter d’élément contradictoire, hormis un court extrait de communiqué du ministère israélien des Affaires étrangères figurant pour la forme dans la dépêche AFP.

 

 

Et si ces articles ont eu une durée de vie courte et n’ont pas été les plus populaires d’une journée où d’autres sujets dominaient l’actualité, il ne faut pas sous-estimer leur impact.

L’association apartheid+Israël a pu s’afficher sur des milliers de rétines, constituant une propagande efficace.

L’article du Parisien ne se distinguait guère des autres…

 

 

… mais il s’est trouvé plusieurs milliers de personnes pour lui distribuer des « likes » sur Twitter, ce qui est considérable et indique que certaines franges de la population sont vites « chauffées » par la combinaison d’un titre et d’une image choc contre Israël.

 

 

A notre connaissance, seul le journaliste du Point Armin Arefi a publié un article plus fouillé donnant la parole aussi bien à un responsable de Human Rights Watch, Ahmed Benchemsi, qu’à un contradicteur en la personne de Gerald Steinberg, dirigeant de NGO Monitor et critique du rapport.

Le Monde n’a pas pris tant de précautions d’équilibre. Le grand quotidien a déroulé le tapis rouge au directeur de Human Rights Watch, Ken Roth – un activiste anti-israélien de longue date, partisan du boycott de l’Etat juif.

 

 

Dans son interview, Ken Roth affirme qu’« en usant du terme « apartheid » nous ne faisons pas une analogie historique, mais nous appliquons le droit international ». Sachant bien sûr que tout le monde la fera, cette analogie que les adversaires d’Israël la manient depuis des décennies (avec la résolution de l’ONU ultérieurement révoquée assimilant sionisme et racisme en 1975, puis avec la Conférence contre le racisme de l’ONU à Durban en 2001 lors de laquelle l’accusation d’apartheid fut véritablement lancée contre Israël).

Le profil militant de Ken Roth n’est pas une exception chez HRW, qui abrite nombre d’activistes anti-israéliens. Le plus en pointe est Omar Shakir, l’auteur du rapport, à propos de qui la dépêche AFP indique que HRW « exhorte ONU et États à agir contre Israël, «sans toutefois les appeler à boycotter l’Etat hébreu, a précisé l’auteur du rapport Omar Shakir» ». L’AFP et France Inter précisent qu’Omar Shakir a été expulsé d’Israël en 2019. Mais ce qu’ils ne donnent pas, c’est la raison de son expulsion : Omar Shakir prônait… le boycott d’Israël !

Il n’y a aucun racisme institutionnel en Israël (le racisme entre individus peut bien sûr y exister comme partout), et cela devrait suffire à clore le débat. Aucune loi n’exclut les arabes israéliens, dont certains sont juges ou députés, tandis que les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza vivent sous administrations civiles de l’Autorité palestinienne (zones A et B ou réside l’écrasante majorité des Palestiniens de Cisjordanie) ou du Hamas. Les restrictions sécuritaires qu’ils subissent, par exemple en matière de déplacements, ont une origine : le terrorisme palestinien sur lequel le rapport de HRW est totalement muet.

D’un autre côté, il est peu connu qu’un Palestinien qui vend un terrain à un Juif israélien encourt des sanctions allant jusqu’à la peine de mort de la part de l’Autorité palestinienne, qui veut garder un territoire judenfrei, alors que dans le même temps 21% d’Arabes vivent en Israël. Si apartheid il y a, il n’est peut-être pas là où l’on veut nous le faire croire…

Plusieurs articles d’autres auteurs ont déjà été consacrés à démentir les accusations fallacieuses du rapport de HRW (par exemple ici ou ici). C’est une tâche ardue pour un document long de 213 pages qui contient plusieurs mensonges par page… Nous n’irons donc pas davantage dans le détail.

Aussi faux soit-il, le rapport n’aurait que peu d’impact sans la diffusion de ces informations sans prise de recul par les médias. Là est le danger.

Car si la cible affichée du rapport est Israël, la diffusion de ces calomnies à travers la presse internationale apparaît comme un vecteur de haine de l’Etat juif – et au final, de tous les Juifs. D’autant qu’il est plus aisé de diffuser des mensonges qui, répétés, finissent par être acceptés, que de les contrer par des arguments rationnels.

 

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Image : capture d’écran YouTube EuroNews

 

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