Gilbert Chikli, emprisonné pour avoir soutiré des millions d’euros à des personnalités en se faisant passer pour un ministre, avait été présenté par le quotidien comme un « Juif franco-tunisien ». Contacté par InfoEquitable, Le Figaro a rapidement modifié cette description.
Dans un article du 2 juin intitulé « Comment le gang des «faux Le Drian» a piégé le gotha mondial », Le Figaro revenait sur une affaire dans laquelle « Pendant plusieurs années, des escrocs se faisant passer pour le ministre Jean-Yves Le Drian ont soutiré des millions à de riches personnalités françaises ou étrangères ». Le journal précisait :
Aujourd’hui, le chef du gang, Gilbert Chikli, 51 ans, un Juif franco-tunisien ayant grandi à Belleville, qui adolescent préférait la rue aux bancs de l’école et possède une double nationalité, franco-israélienne, dort en prison, à Fresnes.
Alerté par une lectrice, InfoEquitable a contacté Le Figaro en émettant les remarques suivantes.
Tout d’abord, comme indiqué dans la seconde partie de la phrase, l’homme détient deux nationalités – française et israélienne. Cela n’en fait pas un « Franco-tunisien », mais une personne ayant simplement des origines tunisiennes.
Surtout, la formulation de l’article pouvait laisser entendre que le comportement amoral de cet escroc aurait découlé de ses origines. En quoi le fait que Gilbert Chikl soit juif aurait-il eu une incidence sur ses actions ?
La mention de la judéité de M. Chikli ne nous paraissait donc pas pertinente à moins de concevoir que ces origines soient nécessaires pour expliquer son comportement – ce qui, même si cela n’avait pas été l’intention, aurait constitué une allégation franchement antisémite.
C’est pourquoi nous avons suggéré au Figaro de retirer la caractérisation de Gilbert Chikli comme « un Juif franco-tunisien ».
Le journal a reconnu la validité de notre remarque puisqu’il a rapidement rectifié la version électronique de l’article, qui se lit désormais ainsi :
Aujourd’hui, le chef du gang, Gilbert Chikli, 51 ans, un franco-israélien d’origine tunisienne ayant grandi à Belleville, qui adolescent préférait la rue aux bancs de l’école et possède une double nationalité, franco-israélienne, dort en prison, à Fresnes.
Une formulation plus adéquate, même s’il n’est pas sûr que la mention des « origines tunisiennes » soit utile.
InfoEquitable remercie la rédaction du Figaro pour cette réaction rapide.
Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.
dov kravi דוב קרבי / 4 juin 2019
Les antisiomites retiendront qu’il est israélien, donc Juif, donc malhonnête. Mais peu importe, ils sont indécrottables.
Quoi qu’il en soit, bravo pour votre travail.
Et la lettre Les derniers articles d’InfoEquitable sort enfin, je pourrai l’envoyer à mes contacts intéressés.
/
InfoEquitable / Auteur / 4 juin 2019
Merci beaucoup ! Bien sûr n’hésitez pas à diffuser.
/
Mimi / 5 juin 2019
Dans l’inconscient collectif, le Juif est toujours pointé du doigt. Il est sale (on dit bien sale juif n’est-ce pas?), voleur, malhonnête, fourbe, etc. Vous aurez beau remettre les pendules à l’heure, elles ne seront jamais à l’heure mais toujours en avance dans le préjugé !!! Merci quand même pour votre travail !
/
Ben / 7 juin 2019
Les racisme n’épargne personne. On dit la même chose des Arabes et des Noirs, sale arabe ou sale noir. Le mot sale n’est pas destiné qu’aux Juifs, de même que quand un Arabe ou un Africain fait une connerie, même si il est français on dira le Français d’origine tunisienne ou africaine, etc..
/
Dabsay / 6 juin 2019
C’est une très bonne chose de se battre comme vous le faites contre les effets pervers de l’antisémitisme en France. Mais il faut aussi se battre contre les causes. Elles sont connues et personne, je dis bien personne, notamment parmi les juifs, ne semble avoir intérêt à y mettre fin
/
InfoEquitable / Auteur / 6 juin 2019
La désinformation / la diffusion d’informations de façon biaisée sont selon nous une cause.
/
Dany / 6 juin 2019
Je suis juif et OK avec vous sur le fait que sur internet on n’ose pas s’attaquer aux arnaqueurs.
/
hai sadia / 28 juin 2019
Il aurait été mieux de ne pas l’écrire, cela aurait évité de s’excuser.
/