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Attentat, le mot interdit

Israël est à nouveau endeuillé après l’explosion de deux bombes à Jérusalem. Les engins entourés de clous étaient destinés à blesser le plus de monde possible à l’heure de pointe parmi les pendulaires qui attendaient l’autobus.

 

Un jeune homme de 16 ans, Aryeh Schupak, a perdu la vie et une quinzaine d’autres personnes ont été blessées.

 

 

Ni soldat, ni policier, même pas encore adulte, cet adolescent a été victime d’un acte terroriste destiné à tuer des civils.

Rapidement, l’Agence France-Presse (AFP) a fait circuler l’information.

Le titre choisi par l’agence et largement repris par ses clients faisait état de deux attaques.

 

 

Le terme choisi émane de la police israélienne : 

 

Une explosion à un arrêt de bus à la sortie de Jérusalem a fait 12 blessés, dont quatre grièvement, et une seconde à une autre station a démoli un autocar et fait trois blessés, selon des secouristes, alors que la police israélienne a qualifié ces deux explosions « d’attaques ». La police israélienne a ensuite affirmé à l’AFP qu’une des personnes blessées avait succombé à ses blessures.

 

Mais la police israélienne ne s’exprime pas en français.

Dans son communiqué en anglais, la police parlait bien d’attack.

Mais elle ajoutait : We will pursue and reach every terrorist who harms the citizens of Israel (Nous pourchasserons et attraperons chaque terroriste qui s’en prend aux citoyens d’Israël).

Et si la police parle d’attack, c’est parce que dans la langue de Shakespeare le terme attentat n’existe pas ! En anglais, on parle de terror attack.

Le français est différent. On attaquait les diligences au Far West pour détrousser les voyageurs ; c’était leur argent plus que leur vie qui intéressait les bandits. Attaquer un bus ou un arrêt de bus avec une bombe, c’est une tentative d’assassiner des civils : par définition, c’est du terrorisme. Le même terrorisme islamiste que la France connaît sur son territoire.

Quand la police parle d’attaques et de terrorisme en anglais, l’adaptation logique en français de ce qu’elle exprime devrait donc être : attentats.

Au crédit de l’agence française, elle a fait évoluer son titre au fil de la journée, parlant alors d’attaques à la bombe. Ce qui est une manière claire de décrire un attentat.

 

 

Certains médias, comme RFI ou France 24, ont de leur côté repris le titre original de l’AFP avec un zèle particulier, ajoutant des guillemets que l’agence n’avait pas utilisés elle-même, comme pour minimiser ou mettre en doute le massacre du jour.

 

 

Le Figaro s’est livré à la même manoeuvre.

 

 

Sur les réseaux sociaux, ces guillemets scélérats ont été très critiqué.

RésultatLe Figaro a revu son titre :

 

 

Avec le mot juste.

Comme quoi, il est parfaitement possible d’appeler un chat un chat !

 

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