Interviewé en tant qu’estimable membre d’une « organisation catholique de défense des droits de l’homme », l’homme qui accuse Israël de racisme contre les Palestiniens a connu la prison pour son rôle au sein de l’organisation terroriste.
Un résident arabe de Jérusalem, innocent, a été tué par la police. Alors que l’enquête n’a pas encore été menée, Le Monde présente ce drame comme un acte raciste.
Autiste, Iyad al-Hallaq n’a semble-t-il pas entendu les injonctions des policiers qui lui demandaient de s’arrêter en craignant apparemment qu’il soit armé.
Une appréhension plausible, puisque les faits se sont déroulés dans la Vieille Ville, près de la Porte des Lions. Dans cette zone sensible, à deux pas de l’une des entrées du Mont du Temple utilisée par les musulmans qui vont prier sur l’esplanade, la police doit rester sur le qui-vive puisqu’elle y fait régulièrement face à des attaques – comme en témoignent par exemple ces deux incidents datant l’un et l’autre de février dernier :
Le Monde a rejoint d’autres médias qui ont décidé d’éluder ce contexte tendu et de présenter l’affaire comme un crime raciste avant même toute enquête, s’engouffrant dans le mouvement déclenché dans le sillage de la mort de George Floyd aux Etats-Unis qui a engendré son lot de récupérations.
Ce sont donc trois véritables témoins à charge auxquels l’auteure fait appel pour juger le « racisme » attribué à la police israélienne.
Il y a le député arabe israélien antisioniste Ahmad Tibi, connu pour considérer qu’un Etat se définissant comme juif est de facto un Etat raciste, qui accuse sans surprise la police de crime et de meurtre de sang-froid.
Il y a Omar Shakir, de l’ONG Human Rights Watch. Lui lance d’autres accusations terribles et assure qu’« « Il y a une grande impunité » des forces de sécurité israéliennes » – un constat prématuré repris par le titre de l’article, en contradiction avec le texte qui explique bien qu’une enquête judiciaire a été ordonnée par les autorités. Petit détail que ne mentionne pas Le Monde : cet observateur est tellement impartial qu’il a été expulsé d’Israël par les autorités en raison de ses activités de promotion du mouvement anti-israélien BDS.
Et puis il y a Raed Halabi, cité dans ce passage :
Lundi, une poignée de manifestants a de nouveau brandi son image, en silence, devant les remparts de la vieille ville de Jérusalem, sous l’œil vigilant des policiers israéliens. « On est là pour dire que le sang palestinien n’est pas sans valeur », explique Raed Halabi, membre de Saint Yves, une organisation catholique de défense des droits de l’homme. Lui aussi fait le parallèle avec les révoltes aux Etats-Unis : « Le racisme est le fruit des politiques coloniales, qu’elles soient sionistes ou américaines. » Avant d’ajouter, après un rapide coup d’œil circulaire :« Ici, les gens ont peur de venir parce que la police réprime. »
L’autre facette d’un « défenseur des droits de l’homme »
Au-delà du fait que la Société de Saint-Yves est une ONG hautement politisée qui entretient des relations conflictuelles avec Israël (avec le soutien notamment des contribuables de l’Union européenne…), un article paru en 2013 sur un site consacré aux prisonniers et « martyrs » (c’est-à -dire auteurs d’attentats anti-israéliens) palestiniens donne un tout autre éclairage sur le profil de son représentant.
L’article s’intitule : « L’occupation a libéré le prisonnier palestinien Raed Halabi ».
Il nous apprend que Raed Halabi a purgé à cette époque une peine de 26 mois de prison. L’article précise que l’ex-détenu avait deux frères et un cousin aussi emprisonnés « car l’occupation accuse leur famille d’être une famille terroriste, et cela a été rapporté dans un reportage médiatique ». « L’occupation », précise le site qui qualifie ainsi Israël pour ne pas reconnaître sa légitimité, « a arrêté le prisonnier Raed Halabi le 25 mai 2011, il a fait l’objet d’une enquête sévère et il a été reconnu coupable d’activité organisationnelle au sein du mouvement Front populaire de libération de la Palestine. »
Le site Electronic Intifada fournit d’autres précisions sur la famille Halabi.
Selon sa mère Samira, Raed a été arrêté ce jour-là « parce qu’il avait défié Israël et, après avoir purgé une précédente peine de prison, était retourné à l’activisme : « C’est à cause de l’organisation [prétendument le FPLP] et de Kutub Talabi (« un groupe d’activistes de l’université de Birzeit qui, selon les Israéliens, est proche du FPLP », explique plus haut l’article), des papiers, du transfert [d’informations] et ainsi de suite. »
Et ce n’est pas tout. Toujours selon Electronic Intifada, Halabi était un récidiviste. Le père de Raed, Samir, explique : « En 2004, il a été condamné à deux ans. Lors de cette première arrestation, ils ont également emmené son père pour le pousser à coopérer, a expliqué Samir. ».
Nous avons encore retrouvé le procès-verbal d’une discussion tenue à cette époque, le 31 janvier 2005, entre les membres d’une Cour d’appel militaire israélienne.
Refusant de libérer Raed Halabi, la Cour avait estimé qu’« il s’agi(ssai)t d’une personne qui en 1998, bien qu’un jeune homme à l’époque, était membre d’une brigade militaire de l’organisation Front populaire et était impliqué dans la formation militaire, qui comprenait une formation théorique et pratique. C’est lui qui, en 2001, a conspiré et prévoyait de lancer une attaque par balle au point de contrôle d’Ein-Arik. »
Le FPLP : rien à voir avec la défense des droits de l’homme
Rendu célèbre par des détournements d’avions à partir des années 1960, le FPLP est un mouvement d’inspiration marxiste classé terroriste par de nombreux pays dont l’Union européenne, qui refuse toute idée de coexistence ou de négociation avec Israël dont il prône la destruction.
Le FPLP revendique encore régulièrement des attentats contre des civils israéliens, à l’exemple du massacre de la synagogue de Har Nof à Jérusalem en 2014 ou, plus récemment encore, de l’attentat du 23 août 2019 qui a coûté la vie à une jeune Israélienne de 17 ans, Rina Shnerb, et blessé son père et son frère.
Que valent des accusations de racisme venant de quelqu’un qui a baigné dans un tel milieu pendant des années ? L’étiquette humanitaire sous laquelle se présente Raed Halabi dispense-t-elle un journal comme Le Monde de se poser cette question avant de relayer son point de vue ?
« Jerusalem – القدس »
On retrouve des reportages signés Clothilde Mraffko dans différents médias français.
C’est justement elle qui, l’année dernière, avait réalisé l’adaptation française d’une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) dans laquelle avaient été glissées des fausses informations qui n’étaient pas présentes dans la version anglaises pourtant déjà biaisée du texte. Suite à l’intervention d’InfoEquitable, l’AFP avait reconnu les inexactitudes et réécrit de larges parties de la dépêche.
Sur son profil Twitter, le nom de Jérusalem est écrit en anglais et en arabe. Mais pas en hébreu…
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