Se prévaloir de titres prestigieux impressionne toujours certaines personnes moins qualifiées. Béatrice Giblin n’en manque pas. Elle est :
- géographe et géopoliticienne ;
- ancienne élève d’Yves Lacoste, professeur émérite de géopolitique, souvent présenté comme « le père de l’école française de géopolitique » ;
- ancienne directrice de l’Institut français de géopolitique à l’université de Paris VIII, fondé par Yves Lacoste ;
- directrice de la revue de géopolitique et de géographie fondée par Yves Lacoste, Hérodote ;
- chevalier de la Légion d’honneur – ayant reçu la médaille des mains… d’Yves Lacoste.
Pour le lecteur novice, de telles références sont un gage de sérieux. Il est d’autant plus grave d’en abuser pour écrire un article truffé d’inexactitudes géopolitiques.
Libération, qui publie le texte, annonce dans sa section Libé des géographes :
Le chapeau de l’article indique que la supposée recherche d’espace n’est pas due au hasard :
Shimon Pérès n’a jamais remis en cause ce pilier de la géostratégie israélienne : conquérir toujours plus de territoire.
Surfant sur l’actualité, la mémoire du père des accords d’Oslo tout juste décédé est donc convoquée pour asséner une « vérité géostratégique » : Israël – même son dirigeant le plus « pacifiste » – aurait pour doctrine de « conquérir toujours plus de territoire ».
Pour appuyer le propos sous l’angle de la géographie, l’article est illustré par une variante d’une carte qu’utilisent abondamment les propagandistes de la cause palestinienne, qui dépeint un « grignotage » supposé des territoires palestiniens par Israël.
Curieusement, la carte commence en 1949, alors que l’indépendance de l’état moderne d’Israël remonte à 1948. Pourquoi ce choix ? Pourquoi ne pas remonter, par exemple, à la Déclaration Balfour de 1917 ? Il permet en tout cas de masquer les frontières bien différentes déterminées par le plan de partage de l’ONU en 1947 – et leur oblitération suite à l’assaut lancé sur Israël par cinq armées arabes au lendemain de son indépendance. Il inscrit ainsi la « Cisjordanie » comme un territoire qui aurait toujours existé (et sur lequel une légitimité palestinienne existerait à l’exclusion de toute revendication israélienne), alors que sa délimitation et même son nom découlent directement de l’occupation jordanienne de 1949 et des lignes de cessez-le-feu négociées alors entre Israël et l’Egypte, la Jordanie, le Liban et la Syrie.
Mais le plus curieux sur cette carte, c’est ce qu’elle ne montre pas :
- le retrait israélien du Sinaï en 1982, furtivement mentionné dans le texte de l’article mais que toute étude géopolitique sérieuse ne peut faire l’économie de représenter sur une carte
- le retrait israélien du Sud-Liban en 2000
Seul apparaît le retrait israélien de la Bande de Gaza décidé par Ariel Sharon en 2005 – sans que soit relevée la contradiction flagrante avec la thèse de l’article.
A eux deux, les territoires contestés encore contrôlés par Israël (Judée-Samarie et Golan) mesurent 7,000 km2. Le Sinaï, lui, s’étend sur environ 60,000 km2, (soit trois fois plus que le territoire non contesté d’Israël d’environ 20,000 km2) : cela signifie que, en ajoutant au Sinaï les petits territoires de Gaza et du Sud-Liban, Israël a rétrocédé 90% des territoires qu’il a conquis lors des précédents conflits défensifs.
Si « conquérir toujours plus de territoire » est un « pilier de la géostratégie israélienne », Israël s’y prend vraiment mal.
Miracle géopolitique
A eux seuls, ces oublis sont indignes d’une analyse de niveau universitaire. Mais ce ne sont pas les seules approximations. La Cisjordanie et Gaza sont décrits comme « sous contrôle de la Jordanie et de l’Egypte » (qui les avaient conquis militairement) entre 1949 et 1967, alors qu’à partir de 1967 et le gain de ces territoires par Israël suite à la guerre des Six Jours ils deviennent des « territoires occupés ». Par quel miracle géopolitique le terme d’« occupation » s’appliquerait-il à Israël mais pas aux armées jordaniennes et égyptiennes ?
Présenter les accords d’Oslo signés par Shimon Peres comme résultant d’une « géostratégie de conquête israélienne » est également très tendancieux. Ces accords, dont il faut rappeler qu’ils ont aussi été signés par les Palestiniens représentés par Yasser Arafat, ont pour la première fois de l’histoire créé, dans la majorité des zones urbaines à population arabe de Judée-Samarie, une entité administrative sous contrôle civil et sécuritaire palestinien. La carte inverse donc la réalité en faisant croire par un jeu de couleurs à un « grignotage » israélien du territoire : Oslo a bel et bien été un recul de souveraineté consenti par Israël sur des territoires que le pays contrôlait jusque là entièrement.
Les accords d’Oslo ont été paraphés par les deux parties sous l’égide de la communauté internationale, qui a en parallèle contrairement à ce que prétend l’article légalisé la présence d’habitants juifs (des « colons » pour Madame Giblin) dans les zones sous administration israélienne. Malgré ce qu’affirment maintenant une grande partie de la presse et des chancellerie occidentales, cette situation perdure tant qu’un nouvel accord n’est pas conclu entre Israéliens et Palestiniens.
Cela fait beaucoup de vices de présentation pour une seule carte, alors que la précision du cartographe n’est pas en cause puisqu’il a su pousser le détail jusqu’à illustrer, correctement, le rétrécissement de la surface de la mer Morte, désormais coupée en deux par manque d’approvisionnement.
Clichés
Les clichés ne manquent pas dans l’article : « autoroutes, tunnels et autres ponts, réservés aux seuls Israéliens » qui, « en quelques minutes de voiture et à vive allure, sont à Jérusalem ou Tel-Aviv, quand les Palestiniens circulent sur des routes étroites, tortueuses, contraintes de contourner les colonies israéliennes ce qui allonge encore le temps des trajets. » On est bien loin de la rigueur universitaire car en réalité les grandes routes sont partagées par tous les usagers :
Faire passer l’Etat juif pour un état assoiffé de conquêtes et doté d’une politique officielle en ce sens ne résoudra pas les problèmes de la région.
En revanche, cela attisera en Europe la haine des Juifs par des lecteurs mal informés et persuadés de lire un rigoureux article académique.
Basta / 6 octobre 2016
Qui se fatiguera le premier ? Les menteurs pseudo experts ou les juifs ? L’histoire longue, très longue, a prouvé que les menteurs disparaîtront pour être remplacés par d’autres. Donc laissons couler et passons à autre chose. En ce moment Israël mène 2 à 0 devant la Macédoine, en foot évidemment, le sport qui sauve le monde !!
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Yossef / 6 octobre 2016
pour ma part, je pense, que les chiffres permettent de comprendre beaucoup de choses:
Israel sans les terroitoires conquis en 1967 c’est 21700 Km2, la Judée/Samarie prise à la Jordanie après sa défaite de 1967 c’est environ 5000 km2, le Golan pris à la Syrie après ses défaites militaires c’est 1200 km2, les lieu saints de Jérusalem c’est moins de 2km2.
La Ligue Arabe c’est 23 états établis sur plus de 13 millions de km2.
A la vue de ces chiffres, je ne pense pas, que le conflit israélo/arabe soit territorial.
Je vous invite à méditer sur ces chiffres.
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almaria / 7 octobre 2016
Yossef
Selon les accords de San Remo de 1922 par la société des nations dit SDN ancêtre de l’ONU
Un territoire allant de la Méditerranée à la Jordanie incluse à ete donné aux juifs pour restaurer leur pays
80% à été volé par les britanniques pour créer le pays artificiel de Jordanie et en 1948 lors de la guerre d’indépendance les anglais avec le général Baggot dit Glub Pacha avec aussi des bédouins a pris La Judée Samarie qu’il a appelé Cisjordanie et à tué ou expulsée 150000 juifs majoritaire de la population depuis plus de 2 siècles dans la capitale éternelle d’Israël Bari par les rois d’Israël il y a 3000 ans
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dov kravi דוב קרבי / 7 octobre 2016
Quand Libération persiste dans l’escroquerie désinformative.
Article rigoureux qui ne sera jamais lu par les » experts en géopolitique » malhonnêtes et stipendiés.
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almaria / 7 octobre 2016
Tout le monde universitaire connaît l’égout qu’est Paris VIII anciennement à vincennes
Tous ses enseignants sont des gauchistes connus par leur haine d’Israël et des juifs
C’est une université de bas niveau ( plutôt de cas niveau!)
Leurs diplômes sont pratiquement donnés aux étudiants et le souci principal de P8 est dépolitiser à l’extrême gauche ses étudiants le reste n’a aucune importance
En résumé cette personne et ses idées ou commentaires n’ont aucune valeur et tout ce qui vient de cette université n’a aucun impact
Du reste cette université devrait être dissoute comme c’est ait prévu mais ils ont réussi par des manifs violentes de se retrouver à Nanterre
Son personnel n’a pratiquement aucun juif car ici on est en terre arabe nazis rouge
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Et si..... / 9 octobre 2016
Des vieux à la recherche d’une « notoriété » passée! Une Hessel aussi fripée en pampers…. pour les fuites!
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