AccueilVeille médiasSurveillance des malades du Covid en Israël: RFI interroge un activiste de la cause palestinienne

Surveillance des malades du Covid en Israël: RFI interroge un activiste de la cause palestinienne

Pour commenter la décision israélienne de localiser ses citoyens contaminés par le coronavirus en recueillant la position de leur téléphone, RFI a fait appel, sans le dire clairement aux auditeurs, à un militant pro-palestinien.

 

Radio France internationale a réalisé un bref reportage de 2 minutes sur les nouvelles mesures entrées en vigueur en Israël où le gouvernement a permis au service de Sécurité intérieure, le Shin Beth, de récolter via les téléphones portables des données sur les déplacements des individus porteurs du Covid-19 afin que les personnes susceptibles de les avoir croisées puissent être averties et mises à leur tour en quarantaine.

 

 

Concrètement, voici le type de message que les habitants sont susceptibles de recevoir de la part du ministère de la Santé, à qui les données sont transmises, pour les informer qu’un malade a évolué dans leur quartier; s’ils se sont trouvés au même endroit au même moment, il leur est requis de se placer en quarantaine.

 

 

Le correspondant Guilhem Delteil fait intervenir deux personnes dans son reportage.

Le ministre Israël Katz, qui détient le portefeuille des Renseignements, est tout d’abord logiquement cité pour justifier l’attitude du gouvernement.

Un opposant à la mesure est aussi interrogé, donnant une apparence d’équilibre au reportage. Mais plutôt que de donner la parole à un membre d’un grand parti d’opposition, voire à un Israélien lambda, RFI laisse cours aux récriminations d’un certain Nadim Nashif, uniquement présenté comme le directeur du Centre arabe pour la promotion des réseaux sociaux.

Nadim Nashif estime que la mesure est « une pente glissante. Car si quelqu’un contrôle votre téléphone pour connaître vos déplacements, il peut aussi contrôler d’autres choses sur votre téléphone, comme la caméra, le micro ou l’écouteur ; et cela pourrait être très problématique, une grande invasion dans la vie privée des gens Â».

« Je pense qu’ils devraient faire un effort pour trouver des moyens d’obtenir la coopération des citoyens. Et en tout état de cause, si vous mettez en place ce genre de mesures, vous devez avoir une sorte de contrôle, afin d’être sûr que ce n’est pas détourné pour d’autres Â».

Ce n’est pas que les inquiétudes soient illégitimes : la préservation de la sphère privée est forcément en question dans cette situation.

Aux dernières nouvelles, d’ailleurs, la Cour suprême a exigé pour que la surveillance soit maintenue que le parlement établisse dans les cinq jours une commission chargée de superviser le déroulement de cette activité et de protéger la sphère privée des citoyens du pays.

Mais Nadim Nashif se soucie-t-il vraiment de la santé des Israéliens, l’enjeu principal en ces circonstances ? Et les libertés de tous les Israéliens sont-elles sa préoccupation ? On peut en douter. 

Il est aujourd’hui, cela a été dit, directeur exécutif de 7amleh, le Centre arabe pour la promotion des réseaux sociaux, dont le but affiché est de Â« former la société civile palestinienne à l’utilisation des médias sociaux et des outils d’activisme numériques Â». Pas la société civile israélienne ; la société civile palestinienne. Il n’y a rien de mal à cela, bien entendu, mais dans ce reportage où il n’est nullement question des Palestiniens ou de la minorité arabe d’Israël, mais bien de l’ensemble des habitants du pays, RFI a-t-elle trouvé en ce militant « communautariste » la personne la plus impartiale qui soit pour juger d’une mesure prise pour protéger le bien-être des Israéliens ?

D’autant que Nadim Nashif a d’autres fonctions. Il officie aussi en tant que senior policy analyst pour l’organisation Al-Shabaka: The Palestinian Policy Network qui milite pour le BDS et rassemble nombre des têtes d’affiches de ce mouvement anti-israélien.

 

Tribune d’Omar Barghouti, leader du BDS, vantant son mouvement sur le site d’Al-Shabaka

Il a aussi été par le passé fondateur et directeur de Baladna, une association soutenant la jeunesse arabe qui considère l’établissement de l’Etat d’Israël comme une « Nakba Â» (catastrophe), promeut le « droit au retour des réfugiés palestiniens Â» qui est une arme démographique contre l’Etat juif, et encourage les Arabes israéliens à ne pas servir dans l’armée israélienne.

Une autre organisation dans laquelle Nadim Nashif a siégé au Conseil d’administration est Ittijah, dont le directeur Amir Makhoul a été condamné en 2011 par Israël à 9 ans de prison pour espionnage au profit du Hezbollah. En tant que directeur de Baladna, Nadim Nashif avait pris la défense d’Amir Makhoul…

Enfin, autre réalité cachée aux auditeurs, Nadim Nashif n’est pas neutre politiquement puisqu’il a été le fondateur la section jeunesse du parti politique arabe israélien Balad, un parti qui bien que siégeant à la Knesset est ouvertement antisioniste et donc en opposition avec la majorité de la population israélienne.

Encore une fois, il est légitime d’analyser les décisions politiques prises par le gouvernement israélien et d’y apporter le point de vue de contradicteurs. Mais puisqu’il s’agit de préserver la vie et la liberté des Israéliens, il semblerait adéquat de le faire avec des experts ayant à cÅ“ur le bien-être de l’ensemble de cette population. Est-on bien sûr que c’est le cas ici ?

 

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Derniers commentaires
  • Pourquoi être surpris ?
    Les médias officiels (et la plupart des non officiels) ne font qu’appliquer la tendance essentiellement anti-israélienne traditionnelles du quai d’Orsay…. Sans mentionner le contrôle de l’information francophone par les islamo-gôcho-facho et autres alter droite et alter gauche

  • Le ver BALAD ne devrait pas exister à la KNESSET , il faut le muter chez ABBAS ! ISR AEL est en train de se suicider car le VER du fruit ( les arabes ) est devenu le Ténia qui vous avalera tous !!!
    On le voit bien , il a avalé GANTZ et STALINE ( LIEBERMAN ) ; la droite , il la garde pour le café , elle sera le dessert !!!

  • Les arabes ont toute leur place à la Knesset.
    A condition de jurer fidélité à l’Etat d’Israël, son caractère juif et de lutter contre ses ennemis.
    La fidélité à l’égard du pays dans lequel on vit n’est pas honteuse, mais indispensable.

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