Les responsables de la rédaction estiment que France Inter a le droit de passer sous silence le démenti officiel des autorités israéliennes à de graves accusations diffusées sur l’antenne de la radio publique.
Quelques jours après qu’InfoEquitable a saisi la médiatrice de Radio France au sujet d’un reportage accablant pour Israël, celle-ci nous a transmis la réponse de Jean-Marc Four, le directeur de la rédaction internationale de la radio publique.
Dans sa réponse très argumentée, Jean-Marc Four justifie le fait que France Inter n’a pas dit un mot d’un démenti officiel israélien à des accusations formulées dans un reportage de la radio publique.
Bref rappel des faits
A l’origine de l’affaire donc, un reportage diffusé le 20 avril 2020 au journal de 7h30.
Dans ce reportage, très orienté, la correspondante de France Inter à Ramallah, Alice Froussard, affirme que l’armée israélienne aurait détruit en Cisjordanie des installations médicales palestiniennes destinées au traitement des malades infectés par le coronavirus.
Selon la journaliste, 70 structures au total auraient ainsi été détruites par Tsahal dont « deux tentes qui servaient d’hôpitaux de fortune ».
(Le présentateur du journal Sébastien Laugénie affirme lui que « des dizaines de structures médicales ont été détruites ces derniers jours par l’armée israélienne »).
Le reportage est essentiellement basé sur une interview d’Amir Gilutz, le porte-parole de l’organisation israélienne d’extrême-gauche B’Tselem.
La journaliste donne aussi la parole à Yara Asi, une « analyste politique » du think-tank palestinien Al Shabaka et à Karl Schembri, du Conseil norvégien pour les réfugiés, qui, tous deux, reprennent les accusations de B’Tselem.
Car c’est bien B’Tselem qui est en réalité à l’origine de cette campagne contre l’armée israélienne.
Dès le 26 mars, l’ONG avait publié un article accusant Tsahal d’avoir détruit des « tentes » médicales palestiniennes en pleine crise du coronavirus.
Seulement voilà , les accusations de B’Tselem ont été formellement démenties deux jours plus tard par le COGAT, l’organisme dépendant du ministère israélien de la défense chargé de coordonner les affaires civiles en Cisjordanie.
Ce démenti a fait l’objet d’un article publié le 28 mars 2020 sur le site de i24NEWS.
Dans son communiqué, le COGAT affirme que la structure démolie était « un avant-poste construit illégalement et sans permis par un résident de Bardala », un village situé au nord-est de Naplouse.
Le COGAT précise que cet avant-poste n’avait rien à voir avec un quelconque dispositif sanitaire :
« Ni l’Autorité palestinienne, ni aucune autre organisation mondiale n’ont demandé à ériger un centre de traitement pour les patients atteints du Covid-19 », souligne l’organisme israélien qui accuse B’Tselem de « faire le choix d’exploiter une crise mondiale pour diffuser de fausses nouvelles ».
Silence radio de France Inter
Pourquoi donc, trois semaine plus tard, le reportage de la correspondante de France Inter ignore-t-il ce communiqué officiel ?
C’est pour obtenir des éclaircissements sur ce manquement qu’InfoEquitable a adressé une demande écrite à la médiatrice de Radio France.
Les arguments du directeur de la rédaction
Publiée sur le site de la médiatrice, la réponse du directeur de la rédaction internationale de Radio France, Jean-Marc Four, nous a plongé dans des abîmes de perplexité.
Pour justifier un reportage aussi déséquilibré, celui-ci avance plusieurs arguments :
« Nous avons donné la parole à B’Tselem… »
– Tout d’abord, Jean-Marc Four souligne que B’Tselem « est une association israélienne basée à Jérusalem et composée d’Israéliens juifs » et qu’en conséquence cette ONG ne peut donc être qualifiée d’« anti-juive ».
Si nous l’avons bien compris, puisque les accusateurs de l’armée israélienne sont « des Israéliens juifs », il n’est donc nul besoin de donner la parole à l’armée israélienne.
Il faut à ce stade souligner le merveilleux sophisme qui sous-tend le cheminement intellectuel du responsable de Radio France. Il nous dit en substance : « Le reportage est équilibré puisque nous donnons la parole à B’Tselem… et que ce sont des Juifs ».
Juste un détail qui a peut-être échappé à M. Four : B’Tselem ne s’exprime pas pour l’armée israélienne accusée, mais contre elle.
« Nous ne donnons pas la parole à Tsahal… »
– Ensuite, le responsable de la radio publique souligne que « Le COGAT est une émanation directe de l’armée israélienne, et l’administration des territoires palestiniens est plus militaire que civile ».
Tout le monde sait parfaitement que le COGAT est rattaché au ministère de la Défense. Il est donc parfaitement qualifié pour répondre aux mises en cause des actions de l’armée israélienne dans ces territoires.
Eh bien, non, pas pour France Inter. Précisément pour cette raison, la radio publique considère qu’il ne faut surtout pas le considérer comme un interlocuteur légitime et que l’on doit passer sous silence son communiqué.
« Nous donnons le point de vue palestinien… »
– Enfin, dernière réponse – « la plus importante », précise le directeur de la rédaction : « Il s’agit d’un reportage effectué au sein des territoires palestiniens où l’on entend donc un point de vue palestinien, ce qui est logique ».
Qu’il nous soit permis d’objecter à M. Four.
Cette ultime explication est en totale contradiction avec son premier argument où il se félicitait d’avoir interviewé une « association israélienne composée d’Israéliens juifs ».
Si le choix éditorial de France Inter l’a conduit à ne privilégier dans ce reportage que « le point de vue palestinien », pourquoi alors y avoir intégré l’interview de l’ex-journaliste maltais Karl Schembri ?
Basé à Amman, en Jordanie, il est aujourd’hui le conseiller au Moyen-Orient de l’ONG scandinave Norwegian Refugee Council.
Il est vrai que la consultation de son compte Twitter donne une idée assez précise de son « point de vue » sur le conflit israélo-palestinien. Le conseiller de l’organisation humanitaire norvégienne y multiplie les tweets hostiles à Israël.
Au bout du compte, la réponse du directeur de la rédaction internationale de Radio France ne nous parait pas satisfaisante.
En guise de conclusion, nous le renvoyons à la Charte d’éthique professionnelle des journalistes de Radio France dont nous nous autorisons à lui citer quelques courts extraits.
Un journaliste digne de ce nom :
* Tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles; Â
* Dispose d’un droit de suite, qui est aussi un devoir, sur les informations qu’il diffuse et fait en sorte de rectifier rapidement toute information diffusée qui se révélerait inexacte;
Force est de constater que ces principes ont pour le moins été laissés de côté dans le reportage du 20 avril dernier.
Vous appréciez le travail de veille et d’information d’InfoEquitable ? Aidez-nous à le poursuivre en faisant un don déductible de vos impôts à hauteur de 66 % des sommes versées. Chaque geste compte ! Suivez aussi InfoEquitable sur Facebook et Twitter.
Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.
Photo : Wikimedia Commons CC BY-ND 2.0 dezinkev
Zermati / 14 mai 2020
D’apres ces pseudo journalistes , si on est juif on défend les juifs, et si on est arabe on défend les arabes, c’est un raccourci grave, parce que ces juifs d’extreme gauche sont des ennemis d’israel , qu’ils trouvent une seule fois où ces gens donnent raison à Israël , par contre le contraire…
/
Céline / 15 mai 2020
Merci de remplacer le mot « arabe » par « musulman ». Ma fille est Arabi-européenne mais pas musulmane !
/
louis.isnardon@orange.fr / 15 mai 2020
Je suis un simple citoyen français de 70 ans mais il y a longtemps que je ne prête plus aucun crédit aux radios d’état françaises qui sont un conglomérat de journalistes de gauche, anti Israël, pro palestiniens. Tout ce qui se trouve à droite du PS ne trouve pas grâce à leurs yeux. Je les execre.
/
Richard C. / 14 mai 2020
Ces organisations et ces journalistes ne devraient pas se trouver en Israel.
Les Palestiniens doivent etre renvoyes chez eux . JORDANIE.
/
Stéphan Cobut / 14 mai 2020
Tout à fait ; ces arabes ont reçu la Jordanie et il ne devrait donc plus avoir d’arabes en Israël; Car ils ne veulent qu’une chose détruire Israël et son peuple ; il y a assez de temps que cela dure ; et que l’europe nazie cesse de se mêler de ce qu’ils ne connaissent ou ne veulent pas connaître et surtout ne plus financer ces terroristes que l’on paye pour tuer les Israéliens; à quand Abbas au TPI ??? pour crime contre l’humanité ???
/
InfoEquitable / Auteur / 15 mai 2020
Ce n’est pas le sujet de cet article mais il nous semble que de nombreux Israéliens juifs sont heureux que leur pays abrite des minorités – arabes, druzes,… – et ne souhaitent pas, malgré les problèmes qui existent, leur expulsion…
/
Pierre 2 / 15 mai 2020
Je n’aurais pu mieux exprimer mes pensées. Ces arabes en Israël, c’est le cheval de Troie. De plus leur population augmente chaque jour, ce qui dans l’avenir va poser problème.
Quand à l’Europe, elle finira bien par se démolir d’elle même. Qui croit encore au destin de l’Europe ? Le brexit en est la preuve
/
MAX AFRIAT / 14 mai 2020
Merci InfoEquitable, vous ne laissez rien passer.
C’est des drôles de journalistes et des drôles de torchons en qui nous avons affaire.
Bon courage.
/
Fatima / 14 mai 2020
Le tort d’Israel c’est de reconnaître l’association BTselem !!
Il n’y a qu’à le dissoudre ou accepter qu’il est légitime donc son discours aussi !!
C’est Israel qui permet à BTselem de mener un combat pour la Palestine !!
C’est Israel qui finance BTselem ;
/
jrl / 15 mai 2020
Une fois de plus, Antoine et Simone Veil, dont le petit-fils a épousé l’actuelle présidente de Radio-France, continuent de se retourner dans leur tombe au Panthéon.
Radio-France est une honte pour la France dont il porte le nom.
Bravo à InfoEquitable.
/
bernard brunot / 15 mai 2020
L’argumentation de France Inter est un très grave manquement à la déontologie et l’éthique du journalisme . En effet l’équilibre d’un reportage ou d’un article se fait par les opinions différentes pas par la religion , la couleur de peau , l’ethnie etc.. C’est stupide en plus d’être raciste car cela sous entend que les juifs , les musulmans , les Noirs etc pensent tous la même chose .
/
dov kravi דוב קרבי / 15 mai 2020
L’absence de respect des articles 8 et 9 de la Charte de Munich, censée réguler l’exercice du journalisme au quotidien, est dangereuse pour la démocratie et la liberté d’opinion :Â
Article 8 : s’interdire le plagiat, la calomnie, la diffamation, les accusations sans fondements ainsi que de recevoir un quelconque avantage en raison de la publication ou de la suppression d’une information.
Article 9 : ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste.
Etant donné que personne n’est chargé de la faire appliquer ni de sanctionner les contrevenants, pourquoi les propagandistes patentés se gêneraient-ils ?
/
br1spina / 15 mai 2020
Je penses que justifier officiellement une Fake news sur Israel est tout simplement du PUR antisémitisme. En suivant la méthode de JMF on peut créer et justifier nombres de nouvelles « Infos » toutes à charge contre n’importe qui que l’on aime pas. La propagande devient officielle, justifiée, épistémologique: incroyable. En sommes : personne à ses yeux n’aura jamais assez de légitimité pour faire un démenti . C’est pratique! sur Israel les gars on peut dire n’importe quoi ! yahooooooooouuuuuuuu !
/
Damran / 15 mai 2020
Il y a un moment où il faut prendre le taureau par les cornes et le neutraliser.
Tout d’abord, la Knesset doit voter des lois pour neutraliser les actions dévastatrices de ces pseudo ONG financées par l’UE, dont le seul but est de salir Israël, ternir son image, le calomnier et le délégitimer, en fermant les comptes qui leur permettent de recevoir des sommes d’argent sans lesquelles ils ne pourront pas survivre longtemps.
Les dégénérés de l’UE pourront gesticuler et dénoncer des lois liberticides, Israël devra émettre des fins de non recevoir.
Ensuite, le Ministère de l’Intérieur devra convoquer à chaque diffamation ou information erronée toujours à charge, les torchonistes qui profitent de l’hospitalité israélienne pour déverser leur venin et lui cracher dessus, en leur rappelant les règles de savoir vivre.
Après trois convocations, le torchoniste délinquant devra quitter Israël sous 48 heures pour regagner son pays d’origine.
Les imams de la Mosquée d’Orsay pourront hurler, se rouler parterre et menacer, il faudra les laisser à leurs délires chroniques, même s’ils font intervenir leur bras armé : l’Agence France Propagande chargée d’alimenter les torchons subventionnés.
Plus que ras le bol de supporter la haine interminable de tous les tarés qui viennent en Israël pour déverser leur haine diffamatoire…..
/
alberto delBurgo / 3 juin 2020
L’histoire nous dit que, même aux moments les plus obscurs des intellectuels français, les plus noirs du fascisme, voire du nazisme français, il se trouve toujours des Français pour compenser la saloperie de tous les autres. Ils sont où les principes de 89?
Bien repues des rançons offertes par les pays arabes qui veulent avoir la paix, les autorités palestiniennes se nourrissent aussi de la naïveté des braves gens qui continuent à voir ces «pauvres gens « victimes des Juifs» et ceux qui n’attendent que ça pour libérer leur antisémitisme traditionnel nostalgiques des «rafles du Vel d’Hiv»
/