Occultation du terrorisme et informations infondées émanent du récit de voyage du correspondant du Monde, qui a parcouru le territoire à pied.
Le correspondant du Monde en Israël, Louis Imbert, a offert aux lecteurs du quotidien un carnet de voyage retraçant son périple de six jours à pied à travers la bande de Gaza.
Dès le titre, on remarque une quantité de pathos étonnante pour un journal dont la vocation est d’informer à partir de faits.
Le ton est donné, il ne s’agit pas de vacances au Club Med mais bien d’un reportage sur les misères d’un territoire dont les habitants doivent absolument être plaints.
L’enclave qui n’en est pas une
L’angle se confirme à la lecture du chapeau de l’article :
Atmosphère ubuesque, enfermement… Et puis déjà , une première liberté avec les faits : on a beau lire régulièrement que la bande de Gaza est une enclave, il n’en est rien. Une enclave, selon le Larousse, est un « Terrain ou territoire situé à l’intérieur d’un autre ».
Le Lesotho, par exemple, est une enclave : ses habitants ne peuvent en sortir par voie terrestre sans traverser l’Afrique du Sud, qui l’entoure intégralement.
Mais la bande de Gaza possède deux frontières, et trois portes de sortie si l’on compte la mer Méditerranée. Au nord et à l’est, il y a Israël ; mais au sud, un autre pays jouxte le territoire : l’Egypte, avec laquelle un passage existe par le poste frontalier de Rafah.
Des territoires n’ayant que deux pays limitrophes, il en existe beaucoup. En poussant le raisonnement jusqu’au bout, on pourrait considérer que la Tunisie est enclavée entre la Libye et l’Algérie ou, de manière plus convaincante encore puisque sans accès à la mer, le Liechtenstein entre l’Autriche et la Suisse… Mais ce serait abusif : avec deux voisins, on n’est pas une enclave.
Le Vatican, San Marin ou donc le Lesotho sont, eux, véritablement enclavés. Mais ils ne s’en plaignent pas, ayant des relations satisfaisantes avec leur grand voisin.
Le problème, pour les habitants de Gaza, est la mésentente de leurs gouvernants avec les pays voisins qui provoque des restrictions de circulation aux frontières. Mais le territoire n’a rien d’une enclave géographique.
Seulement voilà , la presse a pris l’habitude de condamner Israël pour le blocus, et un blocus n’est pas crédible s’il n’y a pas d’isolement. Cela explique certainement l’insistance à présenter ce décor factice d’enclave : « Plus de deux millions de Palestiniens y demeurent, soumis à un blocus israélien depuis 2007 ».
Le blocus, Louis Imbert le sait très bien, non seulement ne concerne que les biens à usage militaire potentiel (du béton ou du métal par exemple, mais pas de la nourriture ou des médicaments), mais surtout il est également le fait de l’Egypte, hostile au Hamas émanant des Frères musulmans égyptiens. La frontière égyptienne est bien souvent fermée plus hermétiquement que celle d’Israël. Ce sera même la constatation du journaliste dans sa conclusion, où, devant Rafah, le poste-frontière vers l’Egypte, il constate que « cet après-midi, ce « terminal » est fermé ».
Alors pourquoi cette insistance à présenter une enclave (un enclos, écrit même Louis Imbert, comme si les Gazaouis étaient traités comme des bêtes) souffrant d’un blocus uniquement israélien ?
Le terrorisme passé sous silence
Le reportage est émaillé de photos. L’une d’entre elles montre « un rond-point à la gloire du drone Ababil, fabriqué par le Hamas qui contrôle l’enclave depuis 2007. »
Ce que Louis Imbert se garde de mentionner, c’est que si le drône Ababil est peut-être assemblé par les islamistes du Hamas à Gaza, ils n’ont pas le niveau technologique nécessaire à sa conception. L’engin est en fait iranien. Les premiers Ababil ont été lancés pendant la guerre Iran-Irak, et depuis, les mollahs qui partagent avec le Hamas le rêve d’éradiquer l’État juif l’exportent partout où ils ont des alliés au Proche-Orient.
Pas une fois, le texte ne décrit le Hamas comme un mouvement terroriste, ce qu’il est pourtant aux yeux de l’Union européenne. Rappelons donc que le Hamas à pour but officiel la liquidation de l’État d’Israël, dont il attaque régulièrement les habitants en lançant des roquettes au-dessus de leurs villes et de leurs maisons. C’est typiquement un comportement terroriste – destiné à semer la terreur sur des populations civiles.
Le Jihad islamique, dont une photo montre les célébrations du trente-cinquième anniversaire, est plus encore soutenu par l’Iran. Mais cela n’est pas dit, pas plus que le mouvement n’a droit au qualificatif de terroriste qui lui sied tout autant. Il est même qualifié de « petit mouvement frère du Hamas ». Ce qui est petit est mignon, n’est-ce pas ?
Louis Imbert nous présente enfin « Samira Abdel Alim, coordinatrice dans Gaza de l’Union des comités des femmes palestiniennes. Israël a récemment classé son organisation féministe comme « terroriste » et la réprime, sans convaincre ses bailleurs européens. » Or il existe des indications solides sur les liens de cette organisation avec le FPLP, le Front populaire de libération de la Palestine. Le journaliste en donne même une forme de confirmation en écrivant à propos de la même Samira Abdel Alim que « Longtemps, elle a été élue au conseil politique pour Gaza du FPLP, considéré comme une organisation terroriste par l’Union européenne. » Bailleurs et journalistes européens doivent fortement se voiler la face pour ne pas voir les liens…
Le « scoop » de l’Apollon
« L’Apollon de Gaza » est une statue antique qui aurait été retrouvée sur la côte de Gaza en 2013, mais que personne ne peut voir puisqu’elle est considérée avoir été cachée par le Hamas depuis.
Louis Imbert rencontre un archéologue, Fadel Al-Utol, et livre un « scoop » à propos d’une rencontre que ce dernier aurait eue avec un officier du Hamas : « Cet officier affirme à Fadel Al-Utol que l’Apollon est brisé sur plusieurs de ses parties les plus fragiles – les genoux, les bras, la jointure des pieds et le cou. Il aurait subi un bombardement israélien. »
L’information n’étant jusqu’à ce jour parue nulle part ailleurs, il pourrait bien en effet s’agir d’un scoop. Mais quel crédit lui accorder ?
Déjà , l’existence de ce joyau caché n’est pas certaine.
Mais en plus, on sait d’un côté que les islamistes partout dans le monde méprisent les civilisations qui les ont précédés et s’adonnent fréquemment à des destructions de vestiges. Des Bouddhas de Bamiyan aux mausolées de Tombouctou en passant par les destructions du patrimoine ancien de l’Arabie saoudite, les exemples ne manquent pas. D’un autre côté, Israël n’aurait aucun intérêt à perpétrer ce genre d’action. Cela devrait immédiatement provoquer un tollé international – et curieusement, ce tollé n’a pas eu lieu et le Hamas n’a jamais annoncé de telle destruction lors du dernier conflit en août 2022. Or on voit mal le Hamas se priver d’une telle opportunité si elle s’était présentée.
Et on est censé croire sur parole les islamistes qui livrent ce « scoop » transmis sans autre par le journaliste ?
Les mythiques barrages israéliens, une fake news démentie depuis longtemps par l’AFP
Il y a enfin cette phrase qui de toute évidence est mensongère et constitue une pure calomnie anti-israélienne :
« Voilà deux ans, le Wadi Gaza ne coulait que l’hiver, lorsqu’Israël ouvrait ses barrages en amont. Les berges ont été renforcées. »
Il n’y a aucun barrage sur la partie israélienne du Wadi Gaza, appelé Nahal Besor en hébreu.
Il s’agit là d’une véritable – et déjà ancienne – fake news.
En 2015, l’AFP avait lancé la même accusation d’inondations provoquées par les vannes de barrages israéliens en amont de Gaza. L’agence française avait dû publier une dépêche supplémentaire pour se rétracter, avec un démenti sans équivoque : « il n’existe côté israélien aucun barrage où on pourrait jouer sur le débit de l’eau, selon un déplacement de journalistes de l’AFP sur le terrain et des entretiens avec des responsables et des experts israéliens et étrangers ».
Et l’AFP d’ajouter, toujours en 2015 : « « Il n’y a sur le Nahal Bessor aucun barrage qu’on puisse ouvrir ou fermer, il n’y a donc rien ni pour causer, ni pour prévenir une crue », dit à l’AFP Nehemia Shahaf, chef de l’autorité du réseau hydrologique du Néguev.
« A ma connaissance, il n’y a pas de barrage du côté israélien et le terrain ne se prête pas à la construction d’un barrage », abonde le Dr Julie Trottier, spécialiste belge au Centre de recherche français à Jérusalem. Pour elle, avec les fortes précipitations, « les eaux ont monté et conflué ». ».
Début janvier 2022, c’est RFI qui reprenait cette calomnie. InfoEquitable avait alors poussé la radio publique à corriger son reportage en indiquant qu’il n’existait (« selon l’État hébreu », mais en réalité selon personne d’autre…) « aucun barrage côté israélien, permettant de jouer sur le débit de l’eau ».
L’AFP comme RFI, antenne du service public de Radio France, ont donc rétracté cette fake news. Mais pour faire de « Gaza un homme qui pleure », Le Monde l’a remise au goût du jour.
Cela ne pourra que favoriser la bienveillance du Hamas la prochaine fois que Louis Imbert voudra retourner passer ses vacances à Gaza.
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Image : capture d’écran Memri – le monument au drone iranien « Ababil » rebaptisé « Shehab » par le Hamas
Isidore / 11 novembre 2022
L’islamogauchisme soutient le hamas.
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