Une citation de Donald Trump attribuée à des sources anonymes et invérifiables est invoquée pour accréditer l’idée d’un hold-up américano-israélien contre les Palestiniens.
Le Canard enchaîné a publié dans son numéro du 5 février un article de son ancien rédacteur en chef Claude Angeli intitulé « La grande timidité de Macron face à Trump » reprochant au président de la République son manque d’opposition résolue au « plan de paix Trump ».
Faisant référence à l’annexion de plusieurs territoires par Israël envisagée par le document de la Maison-Blanche, l’auteur parle de « territoires volés aux Palestiniens ».
On peut émettre toutes sortes de critiques sur le plan Trump, mais l’expression de vol de territoires, un terme très virulent qu’aucune instance internationale n’emploie, ne rend pas compte de la complexité de la situation. Loin d’attribuer tous les territoires disputés à Israël, la proposition américaine consiste en un partage, puisqu’elle prévoit qu’une partie de la Cisjordanie/Judée-Samarie, la bande de Gaza ainsi que des territoires supplémentaires retranchés de l’actuel territoire israélien pourraient former un futur Etat palestinien. Les territoires qui reviendraient à Israël sont aujourd’hui déjà essentiellement administrés par l’Etat juif, en vertu notamment des accords d’Oslo signés par les deux parties. On ne peut par ailleurs voler que ce qui a été en possession de quelqu’un; or les Palestiniens n’ont, à ce jour, jamais encore exercé de souveraineté sur cette région.
Trump a-t-il vraiment dit cela ?
Pour appuyer cette accusation portée contre Israël, Claude Angeli n’est pas entré dans le détail de son raisonnement. Il se fonde uniquement sur une citation supposée de Donald Trump, qui aurait évoqué devant Benjamin Nétanyahou « Les territoires que je vous ai donnés ».
Des mots qui laissent entendre que le président américain aurait tel un tyran offert à son ami quelque chose qui ne lui appartient pas.
N’ayant entendu cette phrase nulle part, ne l’ayant pas non plus trouvée dans la retranscription de la conférence de presse de Donald Trump et Benjamin Nétanyahou à Washington lors de la présentation du plan de paix, InfoEquitable a demandé à Claude Angeli d’où il tenait cette citation.
Réponse de l’auteur : « La citation des propos de Donald Trump (« les territoires que je vous ai donnés ») est naturellement authentique, et vous ne devriez pas vous étonner que cette brutale formule ne figure pas dans la retranscription de la conférence de presse présidentielle, sauf à vous montrer naïf, ce dont je ne saurai vous accuser d’être. Ma source : plusieurs chercheurs qui ont recueilli cela auprès de témoins crédibles. Mais je vous rassure : aucun d’entre eux ne peut être soupçonné d’islamo-gauchisme. »
L’article donne une grande importance à cette citation, affirmant qu’elle « résume en peu de mots le contenu du « plan de paix » ». Il nous paraît donc essentiel que ces propos, attribués à un homme public aussi proéminent, soient précisément sourcés. Ce n’est pas le cas sur la base des références anonymes avancées par l’auteur.
C’est pourquoi nous avons réécrit à Claude Angeli pour lui demander s’il serait possible d’en savoir plus sur les chercheurs et témoins présentés comme étant à l’origine de la citation. Nous ne manquerons pas de tenir nos lecteurs informés si nous recevons ces précisions.
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Damran / 27 février 2020
Et voilà , il ne manquait plus qu’Angeli du « Canard Enchaîné » dans la liste interminable des torchonistes Français .
La réputation de cet hebdo s’est faite sur la qualité de ses révélations sur les turpitudes de la politique française.
Concernant la politique étrangère, c’est une autre paire de manches, la plupart de ses « révélations » sont fréquemment bidons.
Il fut un temps où le « Canard Enchainé » reflétait une certaine liberté de la presse et de la pensée, c’était au temps de Morvan Lebesque.
Depuis, comme l’a écrit un éditorialiste connu, il faudra le renommer le « Connard Enchainé ».
Attendons les réponses promises par Angeli pour en savoir plus sur son délire minable, à moins qu’il n’ait émis que des paroles verbales ….
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paul uzan / 5 mars 2020
« InfoEquitable a demandé à Claude Angeli d’où il tenait cette citation. »
Et l’indécrottable vieillard « antisioniste » a bafouillé son bla bla bla.
Ce fumier s’était calmé pendant un (trop court) moment mais son naturel reprend vite le dessus et il doit se dire qu’à son âge, il n’en a plus rien à cirer. Son billet en bas à droite de la troisième page souille toujours le volatile.
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Damran / 10 mars 2020
Comme la réponse promise par le sénile « Connard Déchaîné » tarde à venir, il est bon de rappeler le rôle du grand Morvan Lebesque qui a marqué de son empreinte cet hebdo satirique qui nous amusait beaucoup pour son impertinence et son humour féroce.
En plus d’un ouvrage remarqué consacré à Albert Camus, ce grand journaliste avait écrit un article intitulé : Je suis sioniste.
Eh oui, les temps changent, et nous avons du mal aujourd’hui, à imaginer pouvoir lire un éditorial portant un titre pareil.
Le vieux loulou pourra chercher dans les archives de son journal, il trouvera cet article qui avait fait du bruit à l’époque …..
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