La Grande-Bretagne a refusé au dernier moment de signer le communiqué final
La Conférence de Paris sur le Proche-Orient s’est achevée sur une déclaration finale sans surprise dont InfoEquitable avait révélé dès la semaine dernière les grandes lignes.
Pour l’essentiel, cette déclaration finale se borne à édicter des « grands principes » censés pouvoir instaurer la paix entre Israéliens et Palestiniens.
Aucune idée ni proposition nouvelles, donc, n’ont émergé de la réunion.
Mais les principes ainsi réaffirmés traduisent un parti pris anti-israélien et un alignement sur les thèses palestiniennes.
Quelles sont les grandes lignes de la déclaration finale ?
Les participants réaffirment « leur soutien au règlement juste et durable du conflit israélo-palestinien. »
Deux Etats
Ils « rappellent » que « le seul moyen de parvenir à une paix durable » est une « solution négociée avec deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte-à-côte en paix et en sécurité. »
Retour à la situation prévalant avant 1967
Les participants soulignent que cette solution des deux Etats doit « mettre fin complètement à l’occupation commencée en 1967. »
Décryptage :
Chaque mot, chaque virgule de la déclaration finale a été âprement négocié entre les 70 participants à la conférence. Les moins anti-israéliens ont souhaité éviter une référence à un « retour aux frontières de 1967 ». Les lignes de 1967, qui sont en réalité celles du cessez le feu de 1949 ne peuvent être considérées comme des « frontières », internationalement reconnues. D’où cette formule, plus édulcorée mais qui édicte le même principe : Israël devrait se retirer de tous les territoires conquis en 1967, y compris Jérusalem-est et ses lieux-saint juifs considérés comme des territoires occupés.
Pas de « mesures unilatérales »
La déclaration demande à chaque camp de « s’abstenir d’actions unilatérales qui préjugeraient du résultat de la négociation, notamment sur les frontières, Jérusalem, et les réfugiés. »
Décryptage :
Cette mise en garde au sujet d’ « actions unilatérales », adressée à chaque camp, ne vise en réalité qu’Israël. C’est pour cela qu’elle cite, à titre d’exemple, la question des « frontières, de Jérusalem et des réfugiés. »
Satisfecit délivré aux pays arabes
Les participants à la conférence soulignent « l’importance de l’Initiative arabe de paix de 2002 comme cadre global pour le règlement du conflit israélo-arabe, contribuant ainsi à la paix et à la sécurité dans la région. »
Décryptage :
Sur les 70 pays représentés à la conférence, 14 sont des pays arabes ou musulmans. La Ligue arabe et l’Organisation de la Coopération islamique étaient également présentes. Ce passage de la déclaration est un satisfecit qui leur est délivré en échange de leur vote. Elaborée il y a quinze ans, l’Initiative arabe de 2002 n’a porté aucun résultat. Considérer qu’elle constitue le « cadre global pour le règlement du conflit, contribuant à la paix et à la sécurité dans la région » revient à considérer que le camp arabe est celui de la paix et à désigner implicitement Israël comme le fauteur de trouble.
Soutien à la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies
La déclaration finale salue « l’adoption de la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies le 23 décembre 2016 qui a clairement condamné les activités de colonisation, l’incitation à la violence et tous les actes de violence et de terrorisme. »
Décryptage :
Dans ce rappel, la déclaration finale met une nouvelle fois sur le même plan la construction pacifique des localités juives de Judée-Samarie, qualifiée de « colonisation » et le terrorisme palestinien.
La Grande-Bretagne a refusé de signer le texte
Coup de théâtre en fin de journée : les Britanniques ont fait savoir qu’ils refusaient de signer le texte.
Dans un communiqué du Foreign Office, la Grande-Bretagne a indiqué qu’elle était « très réservée » sur la conférence de Paris sur le Proche-Orient et qu’elle refusait de signer la Déclaration finale.
Le texte du communiqué du Foreign Office indique les raisons de ces réserves et de ce refus :
« Nous avons des réserves particulières sur une conférence internationale censée faire avancer la paix entre deux parties sans que ces dernières soient présentes, une conférence qui se tient en fait contre la volonté des Israéliens. »
Les Britanniques n’étaient qu’observateurs…
Le communiqué du Foreign Office prend la peine de préciser qu’en raison de ses réserves, Londres avait participé à la conférence « avec un statut d’observateur. »
… Ce que n’avait jamais précisé le Quai d’Orsay !
Nulle part dans les documents officiels communiqués à la presse, il n’a été indiqué ces « réserves » – et encore moins ce statut « d’observateur » de la Grande-Bretagne.
Le Royaume-Uni figure sur la liste des pays participants, sans qu’à aucun moment ses réticences et son statut d’observateur n’aient été précisés.
Ce mensonge par omission, destiné à offrir une apparence d’unité des participants, n’aura fait qu’ajouter à l’imposture de cette réunion dont il n’est finalement pas sorti grand-chose.
Vous avez aimé cet article ? Suivez InfoEquitable sur Facebook et Twitter.
Auteur : © InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.
Image : capture d’écran Youtube – Ministère des Affaires étrangères