AccueilRessourcesEclairagesConférence sur le Proche-Orient: les raisons d’un fiasco diplomatique

Conférence sur le Proche-Orient: les raisons d’un fiasco diplomatique

Au lendemain de la réunion de Paris, la presse et les commentateurs s’accordent pour constater l’échec total de « l’initiative française. »

Dimanche 15 janvier en fin d’après midi, la conférence de presse du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, censée clôturer la journée n’a duré qu’un petit quart d’heure. Quatre questions seulement ont été posées, sans grande conviction, par une poignée de journalistes rassemblés dans une salle clairsemée.

Et le ministre n’affichait pas une mine vraiment réjouie.

Autre indice du manque total d’intérêt que l’événement a suscité : la retransmission en direct de cette conférence de presse sur le site du Quai d’Orsay n’a été suivie que par… 71 internautes (ainsi qu’en atteste l’indication chiffrée en haut à gauche sur cette capture d’écran).

 

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Au lendemain de la réunion de Paris, un bilan s’impose : la Conférence internationale sur le Proche-Orient voulue par la France est un échec total.

L’événement a été très vite relégué aux bas de pages intérieures de vos journaux du lundi matin.

Et pour tout dire, plus personne n’en parle. A commencer par le Quai d’Orsay, soucieux avant tout de faire oublier cette pitoyable performance.

 

Silence radio ce matin au point de presse du Quai d’Orsay

Lundi 16 janvier au matin, une fois les lampions de la fête éteints et dévissés, l’atmosphère n’était pas à l’enthousiasme au ministère des Affaires étrangères.

Lors de son point de presse quotidien, le porte-parole du Quai d’Orsay n’a même pas abordé le sujet. Pas le moindre bilan de la conférence. Rien. Pas un mot. Curieux tout de même, pour une réunion de cette importance à laquelle avaient été conviées les 70 nations du monde.

Le briefing a été expédié en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Seuls deux point étaient à l’ordre du jour : la France a présenté ses condoléances aux familles des victimes de l’accident du Kirghizstan et a condamné l’exécution de trois condamnés à morts au Barheïn.

Tout le monde est ensuite reparti à la machine à café.

 

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Et dire que la conférence de Paris devait relancer les pourparlers israélo-palestiniens et instaurer dans la paix dans la région…

 

Comment expliquer ce fiasco retentissant?

Nous vous recommandons l’analyse de François Géré de l’Institut français d’analyse stratégique, parue dans le quotidien « L’Opinion ».

 

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Ce seul article vaut, à notre avis, toutes les revues de presse.

François Géré est très sévère pour la diplomatie française et justifie son analyse :

La conférence a pris les allures d’un rassemblement de responsables en voie de disparition, ce que l’on appelle des « has been». Cela  commence par l’hôte de la conférence, un Président français qui ne l’est déjà plus vraiment. Cela continue avec l’Allemagne dont la diplomatie moyen-orientale subit les contrecoups de l’affaiblissement de la chancelière Merkel suite à l’attentat de Berlin qui a remis en cause sa politique migratoire.

Le directeur de l’Institut français d’analyse stratégique explique également que la date de la conférence ne pouvait pas être plus mal choisie :

cinq jours avant l’entrée en fonction du nouveau président américain. Il est vrai que Paris, comme bien d’autres capitales européennes, n’envisageait que la victoire électorale d’Hillary Clinton. Obama et Kerry cèdent donc la place à un président en brutal désaccord avec leur politique.

Les Israéliens avaient toutes les raisons de ne pas venir…

Benjamin Netanyahou avait fait connaître son hostilité de principe dès la conférence préliminaire de juin 2016. La récente résolution des Nations Unies condamnant la colonisation israélienne n’a fait que renforcer l’obstruction israélienne.

… Et les Palestiniens aussi, mais pour d’autre raisons, explique François Géré :

Les Palestiniens, constatant la faiblesse des Européens, anticipant l’hostilité trumpienne, commencent à se tourner vers la Russie. En cela, ils ne font que rejoindre la tendance historique d’un Moyen-Orient qui, habitué à la brutalité des rapports de force, se tourne vers les gagnants.

Le directeur de l’Institut français d’analyse stratégique conclut :

L’événement a aussi tourné à la « conférence fantôme » parce qu’il était devenu sans objet réel. Pour connaître même un succès limité, il aurait fallu que les Occidentaux eussent quelque chose à offrir. Or ils ne disposaient plus d’aucun atout en main. Les cartes maîtresses sont détenues par la Russie, la Turquie, l’Iran et, n’en déplaise, par Bachar al-Assad qui sortent vainqueurs de la guerre de Syrie, même si celle-ci n’est pas terminée.

Ce vain exercice aura illustré symboliquement l’ultime sursaut d’une diplomatie française fourbue ; incohérente à force d’irréalisme, discréditée à force de partialité.

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Derniers commentaires
  • Cette conférence, prétentieuse, de Paris sera historiquement , le Bal des guignols pro-arabes, qui n’ont plus rien à proposer sur un conflit territorial dont chacun en dissimule un, hypocritement, dans son placard.

    Toute cette mascarade d’illuminés engagés aurait bien pu finalement se produire par, appel conférence.

    PS/ Il faut garder, pour mémoire, la photo de famille de ces prétentieux voyeurs à solutionner ce qui ne les regarde en rien.

  • La France ferait bien mieux de s’occuper de son c…l au lieu de venir nous dire à nous juifs qui sommes chez nous comment Israel doit se comporter. Israel n’a d’ordre à recevoir de personne et surtout pas de la France qui affiche sa haine du juif. La France qui devrait demander pardon à genoux au du monde entier après avoir été collabos donné des juifs des enfants des femmes des hommes personnes âgées comment la France peu-t-elle encore oser venir nous dire où nous donner des ordres. Qu’elle s’occupe plutôt de son territoire envahi de l’islam radical et de toute cette racaille

  • Le ridicule ne tue pas sinon il y aurait eu des morts parmi les 70 représentants à cette « conférence internationale » qui a terni un peu plus le « prestige de la France » et de ses représentants. Le monde préfère vite oublier cet épisode ridicule.
    Heureusement que la Grande Bretagne a sauvé l’honneur en refusant de participer à la mascarade finale.
    https://www.facebook.com/pages/Defense-Medias-Israel/686229358131081

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