Dans son dernier livre, l’ex-journaliste de France 2 reproche à InfoEquitable de participer à une « police de la pensée » concernant la couverture du conflit israélo-palestinien. Notre réponse.
Cher Charles Enderlin,
C’est la première fois que nous nous parlons.
Si nous souhaitons engager le débat – sous forme de réponse publique – c’est en raison des critiques formulées à notre encontre dans votre dernier ouvrage, De notre Correspondant à Jérusalem (Le Seuil), sorte de Mémoires professionnelles et intimes dans lesquelles vous évoquez votre carrière de journaliste en Israël.
La vie d’un correspondant en Israël n’est certes pas un long fleuve tranquille. La couverture du conflit israélo-palestinien est un parcours jalonné d’embuches et de chausse-trappes.
Vous-même avez été impliqué dans des polémiques médiatiques retentissantes.
Vous semblez d’ailleurs conserver un profond ressentiment à l’égard de ceux à qui vous ne pardonnez pas d’avoir critiqué votre travail.
Vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère.
Vous dénoncez l’action de la « police juive de la pensée », qualifiée de « meute », dans laquelle vous englobez pêle-mêle « l’ambassade d’Israël à Paris, le consistoire central israélite, le Crif… » ainsi que des personnalités aussi diverses que l’avocat Gilles-William Goldnadel, le député Meyer Habib, le philosophe Alain Finkielkraut ou encore le journaliste Eric Zemmour (ce dernier pourtant ne s’exprime que très rarement à propos d’Israël et ne s’est jamais intéressé à votre cas).
Selon vous, ces institutions et ces personnalités participeraient à des campagnes d’intimidation contre les médias et se livreraient à des manÅ“uvres visant à « restreindre la couverture du conflit et empêcher la diffusion d’images de la souffrance palestinienne ».
Rien moins que ça. Ça n’est pas encore du complotisme, mais ça pourrait y ressembler.
Dans cette liste des « ennemis » de Charles Enderlin et de la Vérité universelle que vous dressez, vous n’avez pas oublié d’inclure InfoEquitable que vous associez aux « relais d’Israël à Paris » (vous ne nous traitez quand même pas d’« agents de l’étranger », nous sommes un peu rassurés).
Vous nous reprochez aussi « d’analyser chaque commentaire à la loupe de (notre) idéologie pro-israélienne » afin de nous en prendre aux correspondants en poste à Jérusalem qui vivraient sous la menace permanente de nos remarques.
Sans doute plaidez-vous pour l’ensemble de vos confrères car nous n’avons jamais rien écrit sur vous.
Nos articles et nos enquêtes ne semblent en tout cas pas vous plaire car vous nous avez également interdit l’accès à votre compte Twitter.
Mais puisque vous nous mettez en cause publiquement, qu’il nous soit tout de même permis de vous répondre.
Tout d’abord, merci de citer InfoEquitable.
Nous sommes heureux de constater que vous n’êtes pas indifférent à notre travail et nous apprécions votre contribution à le faire connaître. .
Cela étant dit, contrairement à ce que vous avancez, nous ne décryptons pas l’actualité à travers une « loupe idéologique ».
Nous ne sommes pas une « police de la pensée ».
Nous vérifions les faits, nous nous intéressons aux mécanismes de la désinformation, nous débusquons les mensonges de la propagande palestinienne, nous cherchons à comprendre les raisons de la diabolisation d’Israël dans certains titres de la presse française.
En quoi est-ce condamnable, en quoi cela vous dérange-t-il ?
Vous-même d’ailleurs, avez été confronté à cet ostracisme anti-israélien, ainsi que vous le concédez dans votre livre.
Vous racontez ainsi qu’au début de votre embauche à France 2, vos rédacteurs en chef à Paris se sont inquiétés de votre nationalité israélienne qui jetait selon eux un doute sur votre objectivité.
A vous lire, un Juif qui a fait son Alyah est décidément suspect aux yeux de certains journalistes en France.
Vous rapportez un incident : un jour, vous interviewez un djihadiste palestinien. Son discours est tellement violent que la direction de France 2 vous censure, considérant que c’est de la… « propagande israélienne » !
C’est ce qu’on appelle le déni. Un mécanisme très en vogue en France, en particulier lorsqu’il s’agit des islamistes et auquel vous avez été confronté.
Vous racontez aussi cette anecdote : des confrères français sont allés vous savonner la planche auprès des Palestiniens en murmurant que vous étiez peut-être un espion juif.
Et nous, nous n’aurions pas le droit de nous intéresser à ces mécanismes, parfois obscurs, qui nourrissent la désinformation anti-israélienne, que vous avez vous-même subis lors de vos débuts de correspondant de France 2 à Jérusalem?
Nous serions illégitimes à les dénoncer ?
Peut-être, en ce qui vous concerne, avez-vous préféré une autre option, celle de rentrer dans le rang et de donner des gages d’objectivité à vos employeurs ?
Que cela vous plaise ou non, nous avons décidé de mettre sur la place publique les dérapages et les falsifications les plus flagrants de la machine à désinformer des Palestiniens.
Vous trouverez sur notre site des dizaines de cas exposant comment les mensonges du Hamas, les fake news du djihad islamique et les infos frelatées de l’Autorité palestinienne ont été repris par des grands titres de la presse française.
Ce ne sont là que quelques exemples. Nous vous invitons à une visite complète de notre site dont l’accès est libre.
Nos observations sont pertinentes : à de nombreuses reprises nous avons obtenu des rectificatifs de la part de journaux qui ont fini par admettre s’être fait berner ou avoir manqué de vigilance.
Vous-même, dans vos bons jours, il vous est arrivé, cher Charles Enderlin, de reconnaître que l’information en provenance des Palestiniens n’était pas toujours fiable tout en assurant que vous étiez suffisamment aguerri pour ne pas tomber dans le panneau.
Puis est arrivée l’affaire Mohammed al Dura.
Rassurez-vous, l’objet de cette lettre n’est pas de rouvrir présentement le débat sur cette affaire que vous évoquez à nouveau dans votre livre.
Qu’il nous soit permis néanmoins de formuler quelques observations.
Si l’opinion dominante en France est que la séquence litigieuse de la fusillade de la mort de Mohammed al Dura est authentique, il en va tout autrement en Israël ainsi que dans les pays anglo-saxons.
De nombreux journalistes et professionnels des médias ont relevé les incohérences et invraisemblances qui ont jalonné le cheminement de cette image, depuis l’instant où elle fut filmée à  Gaza, et partagent la conviction qu’il s’agit d’une mise en scène destinée à des fins de propagande.Â
Un rapport officiel du gouvernement israélien, publié en 2013 après des années d’enquête, a ainsi estimé que la séquence relevait du montage et de la falsification.
Des journaux sérieux comme Le Point se sont fait l’écho de ce rapport.
Ce rapport, bien entendu, ne vous accuse en aucune façon d’avoir participé à cette falsification mais considère que vous auriez été victime de la supercherie, n’étant pas sur les lieux de la fusillade lors du tournage de la séquence litigieuse.
Vous n’avez jamais voulu l’admettre ni entamer un débat sérieux et contradictoire avec ceux qui avaient des questions précises à vous soumettre sur cette affaire.
Au cas où vous changeriez d’avis, notre site est tout à fait disposé à organiser une confrontation loyale. Arguments contre arguments.
A InfoEquitable, nous considérons que les graves conséquences de l’affaire al Dura, qui restera comme le cas le plus emblématique de la désinformation palestinienne de ces dernières décennies, justifient pleinement notre action, dussions-nous passer à vos yeux pour une police de la pensée.
A lire aussi :
- Lettre ouverte à Piotr Smolar: non, la presse française n’est pas irréprochable à l’égard d’Israël!
- Désinformation: notre réponse à Guillaume Gendron, ex-correspondant de Libération en Israël
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Image : capture d’écran YouTube i24NEWS
Jouvente / 10 juin 2021
Concernant « l’affaire » Al Durah le mal est fait et Enderlin s’est définitivement décrédibilisé. Cette manipulation médiatique est arrivée à point nommé et a permis une virulente campagne anti israélienne et un antisémitisme justifiés par ce montage. Nous en payons le prix encore aujourd’hui.
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Amos Zot / 10 juin 2021
Alors que le double standard et la désinformation à l’encontre d’Israël sont très fréquents dans les médias, Enderlin critique ceux qui essaient de rétablir la vérité et pas ceux qui nuisent par leurs mensonges à Israël, aux Juifs mais également aux Palestiniens qui méritent mieux que de devoir choisir entre une dictature nazislamiste ou une dictature plus ou moins laïque.
Cela est très cohérent de sa part puisqu’il fait partie de la meute haineuse qui alimente l’antisémitisme.
Ce n’est pas à son âge qu’il va reconnaître qu’il a fait fausse route depuis le début.
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Jacquesdeparis / 10 juin 2021
Enderlin a du sang juif sur les mains. Il fait honte au journalisme.
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Jg / 11 juin 2021
Les journalistes comme Enderlin, et l’ensemble des médias français, sont les soldats qui exécutent les ordres du gouvernement élu par le peuple.
La politique ouvertement anti Israélienne de la France permet à ces 35000 journalistes français de répandre leur haine sur le état Juif.
N’oublions pas Sarkozy qui lui a « donné » la légion d’honneur pour la qualité de son travail.
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albertetalbert / 11 juin 2021
Enderlin est bien imbu de sa personne… police de la pensée ? De quoi il parle ? Il avait cinquante pays à montrer du doigt. Il est bêtement rentré dans le moule à la mode: s’en prendre à Israël. Décevant.
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dov kravi דוב קרבי / 11 juin 2021
Cher InfoEquitable, votre ton mesuré pour vous adresser à cet homme vous honore. Je n’aurais pas pu garder mon équanimité. Enderlin est à présent producteur délégué de Pallywood.
Le producteur délégué est souvent à l’initiative du projet et, en télévision, celui qui permet qu’un projet devienne bon à diffuser. Il est délégué par les autres coproducteurs (sociétés de production françaises ou étrangères, chaînes de télévision). (wiki)
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Cath / 15 juin 2021
Voici le commentaire de Charles Enderlin lors du fameux reportage de septembre 2000 qui a mis le feu aux poudres : « Ici, Jamal et son fils Mohamed sont la cible des tirs venus de la position israélienne. (…) Mohamed est mort…. tué par une balle israélienne. » Enderlin est catégorique, alors même qu’il n’était pas sur place et que la mort elle-même n’a bizarrement pas été filmée sur les 27 minutes de reportage palestinien. En 2002, Charles Enderlin fait paraître son livre « Le rêve brisé », et il est curieusement moins catégorique : « Selon tous les témoins de la scène, les balles qui vont bientôt blesser l’enfant mortellement proviennent de la position israélienne. » C’est une forme d’aveu, non ?
De plus, le caméraman de France 2 qui a filmé la scène, Talal Abu Rahme, lui-même palestinien, a affirmé dans un premier temps que les soldats israéliens ont abattu le garçon de 12 ans et blessé son père intentionnellement et de sang-froid. Dans un deuxième temps, il déclare qu’il n’a jamais affirmé que c’étaient les Israéliens qui ont tué Mohamad al-Dura. En fait, c’est seulement le commentaire du correspondant de France 2 qui n’a pas assisté à la scène, Charles Enderlin donc, qui laisse entendre que ce sont les tirs israéliens qui ont tué le garçon.
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Dahan / 15 juin 2021
Je suis avocat et j’ai eu entre les mains un arrêt de la cour de cassation française qui confirme la responsabilité de M. Enderlin.
Pourquoi un tribunal Français ? Tout simplement parce qu’un blogueur Français (M. Karsenty je crois) avait contesté les affirmations de M. Enderlin.
Après avoir lu le témoignage d’une équipe de journaliste allemands qui affirmaient que les « victimes » ne pouvaient pas avoir été tué par l’armée israélienne n’étant en aucun cas dans leur ligne de tir.
Antenne 2 et M.Enderlin ont donc assigné le blogueur en diffamation devant les tribunaux de Paris.
En première instance les juges ont fait un travail admirable faisant venir des experts pour analyser les images qui ont confirmé que les al Durah n’avait pas été tués en faisant venir le père qui affirmait souffrir de multiples blessures faisant venir en France les médecins israéliens qui ont confirmé l’avoir soigné mais après une rixe au couteau l’ayant opposé à d’autres Arabes.
Ils ont revu tous les rushs filmés par un cameraman palestinien confinant au grand guignol et obtenu l’aveu de M. Enderlin qu’il n’était pas sur place se contentant de rédiger un commentaire sue ces images.
Les premiers juges ont donc débouté France 2 et Enderlin considérant qu’il n’y avait pas diffamation.
Hélas la politique et les a priori ne sont pas absents des prétoires, je dirais même de moins en moins absents quand il s’agit d’Israël et la cour d’appel a donné raison à Antenne 2 qui s’estimait diffamée.
Mais cette fois-ci la cour de cassation a cassé l’arrêt de la cour d’appel, Antenne 2 et Enderlin n’avaient pas été diffamés et donc la position de M. Karsenty a été reconnue.
LE REPORTAGE AVIT ETE « BIDONNE »
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Boubli / 3 septembre 2021
Enderlin est un ignoble et méprisable individu !
Il est de plus MÉDIOCRE !
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