Un reportage qui ne donne la parole qu’aux Palestiniens, souscrit à leurs revendications les plus extrémistes et évoque complaisamment les « martyrs », selon le terme employé par la propagande palestinienne pour désigner les terroristes.
Vous voulez vous convaincre que les Palestiniens sont les éternelles victimes, pacifiques et sans reproches, du conflit qui les oppose à Israël ?
Vous voulez vous persuader qu’Israël est un Etat voyou, que les Israéliens sont des brutes sanguinaires toujours prêts, le doigt sur la gâchette, à faire un carton sur d’inoffensifs manifestants ?
Le reportage « Palestine, l’Etat introuvable », diffusé le dimanche 13 décembre 2020 sur France Inter, est fait pour vous.Â
Constitué de l’interview de cinq Palestiniens, le reportage du journaliste Frédéric Métézeau reprend tous les poncifs et les mensonges de la propagande palestinienne sans jamais y apporter un démenti ou un simple avis contraire.
France Inter interviewe avec complaisance un militant du FPLP
L’un des intervenants principaux du reportage est Qaïs Awaïs, un quinquagénaire de Naplouse qui a donné rendez-vous au journaliste de France Inter dans un café de la ville.
Qaïs Awaïs présente ses états de service : « J’ai été blessé. J’ai été exilé loin de ma patrie pendant 5 ans. J’ai été arrêté 35 fois. Les gens vont penser que j’exagère mais c’est la vérité. Aujourd’hui je suis écrivain. Je monte des pièces de théâtre. J’ai une association de théâtre qui s’occupe des enfants palestiniens ».
Mais pourquoi cet aimable dramaturge a-t-il été autant été arrêté, l’armée israélienne n’aime pas le théâtre ?
Le reportage de France Inter reste très évasif sur ce point.
Ce que ne dit pas le reportage – et que nous avons vérifié auprès de sources officielles israéliennes – c’est que Qaïs Awaïs a été un membre actif du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation classée « terroriste », tant par Israël que l’Union européenne, et qui a perpétré de nombreux attentats meurtriers contre les civils israéliens.Â
Durant de longues minutes, le journaliste de France Inter, Frédéric Métézeau, ouvre grand son micro, pour donner à Qaïs Awaïs tout le loisir de déverser sa propagande mensongère.
Morceaux choisis :
Lors d’une promenade dans les rues de Naplouse, le Palestinien indique au journaliste les lieux où se sont déroulés les combats de l’Intifada : « partout il y a eu des martyrs ou des gens qui ont été blessés. A chaque mètre nous marchons dans les pas de ceux qui sont tombés, morts ou blessés et qui sont toujours présents jusqu’à aujourd’hui dans ma mémoire. A chaque fois que tu vois une photo au mur, c’est soit un martyr soit un prisonnier. On conserve ces images, on les accroche pour qu’ils restent avec nous dans nos mémoires ».
Ce terme de « martyr » désigne chez les Palestiniens ceux qui sont morts en commettant des attentats terroristes. Les « prisonniers » sont également, dans la majorité des cas, des personnes incarcérées dans le cadre de violences et d’activités terroristes.
L’interview continue au domicile de l’ancien militant du FPLP. Frédéric Métézeau lui pose une question :
« – Vous dites que vous voulez libérer la patrie, mais de quelle patrie vous parlez ? »
Qaïs Awais répond :
« – La Palestine, toute la Palestine ! De la mer Méditerranée jusqu’au fleuve Jourdain. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’on veut jeter les Juifs à la mer comme ils nous le font dire. Non, non, non, on veut pouvoir vivre dans un Etat démocratique comme ailleurs dans le monde où vivent ensemble des nationalités et des religions différentes. Mais il faut que ce soit un gouvernement démocratique pour tous ceux qui étaient ici avant. On n’a pas de mal à vivre avec des Israéliens, des Juifs… je veux dire… On vivra dans un seul Etat. Où est le problème ? Mais qu’ils prennent toutes les ressources du pays, nous occupent et nous oppressent et nous emprisonnent… Alors ça non ! »
Malgré les précautions de pure forme assurant que les Juifs pourraient vivre dans ce futur Etat palestinien, c’est bien la destruction d’Israël que prône l’ancien militant du FPLP, sans que le journaliste de France Inter ne juge nécessaire de réagir ou tout au moins d’expliciter les propos de son interlocuteur à l’adresse des auditeurs.
InfoEquitable révèle les coulisses de l’interview
Le reste de l’interview est à l’avenant. Qaïs Awaïs indique que « la solution à deux Etats est un mensonge évident, une arnaque », il en veut pour preuve que les Israéliens « ont conservé le droit d’arrêter et de tuer qui ils veulent quand ils veulent », il dit que les « colons sont armés », que « c’est un danger qui nous menace tous les jours », que les Palestiniens « ont peur d’aller faire leurs courses dans le souk »… Autant de contre-vérités assénées sans susciter la moindre réaction du journaliste et diffusées brut de décoffrage sur l’antenne de France Inter.
Qaïs Awaïs est visiblement satisfait, à en juger par les photos de l’interview que le militant palestinien a posté sur son compte Facebook.
Il a assorti les photos d’un commentaire au style enflammé dans lequel il se félicite d’avoir accueilli « les journalistes français » et de les avoir sensibilisés à la cause palestinienne.
Le militant du FPLP explique notamment que « les occidentaux ont besoin de rédiger des articles et de se documenter » sur le conflit israélo-palestinien, que les reporters sont venus chez lui pour « bénéficier de tous les détails et prendre une leçon »… « Les journalistes français ont été éblouis par cette expérience et choqués par le résultat !!!!!! » explique Qaïs Awaïs avant de conclure : « Après 4 heures de discussion sur tous les détails, ils ont confiance dans ces grandes histoires d’un grand peuple… ».
Ce commentaire de Qaïs Awaïs est un document rare. Ce n’est pas tous les jours qu’on bénéficie d’une notice de l’auteur expliquant les techniques de désinformation palestiniennes.
Il faut dire que le militant palestinien a pu s’appuyer sur une équipe de professionnels chevronnés.
Le journaliste de France Inter Frédéric Métézeau était accompagné d’une consœur, Clothilde Mraffko, qui lui a servi à la fois d’interprète (elle parle couramment l’arabe) et de « fixeuse » (un terme professionnel qui indique que la journaliste a organisé le rendez-vous grâce au carnet d’adresse qu’elle s’est constituée chez les Palestiniens).
Clothilde Mraffko a d’ailleurs assuré la promotion du reportage sur son compte twitter.
Clothilde Mraffko n’est pas une inconnue chez InfoEquitable. Nous avons déjà épinglé ses articles, estimant qu’ils manquaient singulièrement d’objectivité.
En Juillet 2019, alors qu’elle travaillait au bureau de l’Agence France-Presse (AFP) à Jérusalem, nous avions enquêté sur une dépêche qu’elle avait traduit d’arabe en français et qui comportait de grossières fake news anti-israéliennes, dont certaines avaient été rajoutées dans la version française.
Ces inexactitudes étaient tellement invraisemblables que l’AFP avait diffusé une version corrigée de la dépêche à la suite de notre enquête.
Selon nos informations, Clothilde Mraffko ne travaille plus au bureau de l’AFP à Jérusalem depuis cet incident.
Mais elle a mis un pied au Monde et à Radio France où elle assure des collaborations ponctuelles.
Elle publie aussi des articles – toujours au ton très anti-israélien – sur divers médias.
Ainsi cette enquête, un rien complotiste, publié en août dernier sur le site Middle East Eye dans lequel elle accuse Israël de planter des arbres pour camoufler des « crimes de guerre ».
Il y aurait encore beaucoup à dire sur les interviews de ce reportage de France Inter : Nibdal, une maman palestinienne originaire de Gaza qui accuse les Israéliens d’être la cause de tous ses malheurs, Mahmoud le militant qui assure que « les accords d’Oslo ont reconnu que Jérusalem est Palestinienne » ( !), une affirmation totalement fausse mais que France Inter diffuse sans sourciller… Plus grave encore, l’archive sonore de l’attentat contre la mosquée de Hébron en 1994, mise à l’antenne sans précaution ni explication, dans laquelle les auditeurs de France Inter peuvent entendre des appels à la « vengeance », à « tuer les Israéliens » et à envoyer les « Juifs au diable ».
Durant ces 46 minutes de reportage, le correspondant de France Inter en Israël n’a pas trouvé un seul interlocuteur israélien pour répondre aux accusations des Palestiniens.
InfoEquitable considère que ce reportage contrevient gravement aux obligations d’équilibre et de neutralité qui incombent à France Inter, une radio de service publique.
InfoEquitable estime que le reportage constitue en outre une incitation manifeste à la haine anti-israélienne en violation flagrante de la recommandation du CSA relative au traitement des conflits internationaux, des guerres civiles et des actes terroristes par les services de communications audiovisuelle.
Pour toutes ces raisons, InfoEquitable va saisir la médiatrice de Radio France et signaler ce reportage au Conseil supérieur de l’audiovisuel.
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Auteur : InfoEquitable. Si vous souhaitez reproduire cet article, merci de demander ici une autorisation écrite préalable.
KIGEM / 27 décembre 2020
Bravo à votre vigilance mais contre la mauvaise foi même l’antisionisme qui prévaut sur les radios de France Inter, France Info etc. vous ne pourrez rien faire que d’écrire.
Beaucoup de doutes quant à la possibilité de voir des changements puisque les articles sont souhaités par le quai d’Orsay et plus haut peut-être (pour éviter que la France soit une cible d’attentat, voir les accords Giscard).
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Nina / 30 décembre 2020
Vous êtes FANTASTIQUES !
Tout votre travail depuis longtemps ne souffre d’aucune faute de sources et votre syntaxe est impeccable.
Je partage car sans nul doute vous avez besoin des efforts de tous.
Merci de tout cœur de votre inlassable quête de désintoxe.
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InfoEquitable / Auteur / 1 janvier 2021
Merci pour ce beau message !
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