En pleine promotion de son livre « Mauvais Juif », l’ex-correspondant du Monde en Israël accuse Benyamin Netanyahu d’avoir interdit aux femmes de prier au mur des Lamentations ! Et si Piotr Smolar était surtout un mauvais journaliste ?
Piotr Smolar est-il définitivement fâché avec l’exactitude des faits ?
Moins d’un mois après avoir accusé les Israéliens de mener des expériences de laboratoire sur la population de Gaza, l’ex-correspondant du Monde à Jérusalem a lâché au micro d’Europe 1 ce qui a toute l’apparence d’une nouvelle fake-news anti-israélienne.
Il faut dire que l’ambiance dans le studio s’y prêtait un peu et a certainement dû inciter Piotr Smolar à quelques approximations : interviewé complaisamment par son confrère Patrick Cohen, le journaliste du Monde était venu faire la promotion de son nouveau livre « Mauvais Juif » (Editions des équateurs), dans lequel il porte un regard aussi personnel que subjectif sur les cinq années qu’il vient de passer en Israël.
En guise de questions, Patrick Cohen lui a servi les clichés les plus convenus du catalogue anti-israélien en vigueur dans les médias : « Piotr Smolar, vous venez de passer cinq ans dans un pays dont vous avez découvert la crispation et l’enfermement identitaire »… « Avec un poids religieux de plus en plus fort, c’est un pays largement régi par les religieux ultra orthodoxes… ? »
Entraîné sur sa pente naturelle, Piotr Smolar ne pouvait que saisir les perches de son interlocuteur. Dénonçant le « monopole du Grand rabbinat sur tous les cycles de la vie juive », l’ex-correspondant du Monde a poursuivi :
Ce monopole du Grand rabbinat a été consolidé par Benyamin Netanyahu : par exemple, en ce qui concerne l’accès au mur des Lamentations, cet accès devait faire l’objet d’une sorte de compromis entre les différents courants du judaïsme pour permettre un accès mixte et notamment un espace dédié aux femmes. Malheureusement ce compromis a été abandonné avec une forme de lâcheté politique de la part de Benyamin Netanyahu pour préserver sa coalition.
On reste interdit devant une telle ineptie.
Ainsi donc, ce journaliste qui vient de passer cinq ans à Jérusalem accuse Benyamin Netanyahu d’avoir, pour des raisons politiques, empêché tout accès au mur des Lamentations aux femmes souhaitant venir y prier!
Il s’agit là d’une contre-vérité grotesque ! Tous les Israéliens, comme les millions de touristes qui se sont rendus sur l’esplanade du mur, savent que cela est faux, archi-faux, et que la partie droite du mur est en permanence réservée aux femmes.
Afin d’aider Piotr Smolar dans ses futures enquêtes, nous lui adressons gracieusement cette vue panoramique du mur des Lamentations sur laquelle la partie réservée aux femmes est cerclée de rouge.
La polémique gagne les réseaux sociaux
La bourde du journaliste du Monde a suscité pas mal de réactions sur les réseaux sociaux. InfoEquitable a allumé la mèche sur son compte Twitter :
Plusieurs internautes ont réagi en interpellant Piotr Smolar :
Sur Twitter, un internaute a posté cette photo qui, à moins d’être truquée, semble démentir les affirmations de Piotr Smolar :
D’autres soutiennent Piotr Smolar
En réponse, des internautes ont pris la défense du journaliste du Monde, comme ce ירמיהו (Jérémie) anonyme selon lequel Piotr Smolar a juste manqué de précision durant son interview.
Selon ce raisonnement, Piotr Smolar faisait référence à un petit espace en contrebas de l’esplanade – en plus de celui prévu pour l’ensemble des femmes – dont l’accès, dit « égalitaire », est mixte et accessible aux femmes qui veulent pouvoir prier avec un talith (châle de prière) et des tephilines (phylactères).
Le judaïsme orthodoxe considère que ces objets de prière sont dévolus uniquement aux hommes et que les femmes n’ont pas à les porter.
Cet espace existe depuis plusieurs années à l’instigation de l’organisation « Les Femmes du Mur » (Women of The Wall), un petit groupe inspiré du judaïsme libéral américain qui en a obtenu l’ouverture après des années de manifestations et d’actions devant la justice israélienne.
A en croire les défenseurs de Piotr Smolar, l’« espace mixte et dédié aux femmes » évoqué par le journaliste désigne ce petit périmètre.
Si tel était le cas, l’imprécision serait quand même de taille : pourquoi Piotr Smolar entretiendrait-il une telle confusion et laisserait-il croire aux auditeurs d’Europe 1 que les femmes n’ont pas le droit de prier au mur des Lamentations ?
Les « Femmes du Mur » et les adeptes de la prière « égalitaire » bénéficient d’un espace réservé
Mais en réalité Piotr Smolar a faux sur toute la ligne !
Son imprécision, ses insinuations sont en fait totalement mensongères.
Situé en contrebas de l’esplanade, l’espace supplémentaire mixte n’a jamais été fermé par le gouvernement israélien.
Il suffit de le vérifier sur le compte Twitter des Women of the Wall.
Ce dimanche matin 1er septembre, jour de célébration du Rosh hodesh (nouveau mois) d’Ellul – au moment précis où Piotr Smolar, assis dans le studio d’Europe 1 à Paris, évoquait l’interdiction faite aux femmes d’accéder au mur des Lamentations – celles-ci étaient venues en nombre prier avec les Women of the Wall .
Certaines ont posté leurs photos.
A la fin de l’office, elles ont sonné du shofar (corne de bélier), ainsi qu’on peut le constater sur le compte en hébreu de l’organisation.
Les jours précédents et durant tout l’été, les femmes de ce courant minoritaire au sein du judaïsme ont pu se rassembler et prier en toute liberté.
Mais Piotr Smolar, trop occupé à boucler ses valises pour Paris et à achever la rédaction de son essai sur la « crispation et l’enfermement identitaire » de la société israélienne, n’a sans doute pas eu le temps de se rendre au mur des Lamentations pour vérifier ses informations.
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Photo : Wikimedia Commons CC BY 2.0 James Emery
martinet / 5 septembre 2019
Les « fake news » journalistiques sont monnaie courante. La France a eu un Président « socialiste » pendant 14 ans..
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'Ami Artsi / 5 septembre 2019
« Le judaïsme orthodoxe considère que ces objets de prière sont dévolus uniquement aux hommes et que les femmes n’ont pas à les porter ». En réalité le judaïsme orthodoxe se plante. Ce n’est pas parce que l’obligation est faite aux homme que l’interdiction doit être faite aux femmes. Si la Torah voulait interdire aux femmes, elle l’aurait clairement précisé (et les orthodoxes le savent !)
Par ailleurs, ce qui me choque quand je vois notre Kotel, c’est l’étendue très spacieuse allouée aux hommes et le minuscule espace réservé aux femmes où elles sont compressées et comprimées. Ça me choque. Pourquoi les uns bénéficieraient d’un grand confort et les autres d’un grand inconfort ?
Enfin l’espace mixte dont parle l’article, je ne dis pas qu’il n’existe pas mais alors il est vraiment très discret, au point que je ne l’ai jamais vu ! Si je l’avais vu, c’est là -bas que j’aurais été prier !
Il faut cesser d’imposer de telles inégalités entre les hommes et les femmes devant le Kotel, les (deux ou les trois) espaces devraient être de tailles égales, Aucune raison d’en faire un ultra spacieux et un autre minuscule.
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Philippe GOLDMANN / 5 septembre 2019
Neuf rabbins ne font pas un minyan mais dix cordonniers en font un.
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Philippe GOLDMANN / 5 septembre 2019
“ Baroukh ata Hashem elohenou melekh ha’olam she-lo ‘asani ishah “
Voici l’illustration d’un malentendu qui existe entre le monde actuel désacralisé (désenchanté dit le philosophe) et la pratique, antique et traditionnelle, dite orthodoxe de la prière juive.
Chaque matin Dieu est remercié et en particulier l’homme juif dit :
 » Béni sois-tu Dieu… qui ne m’a pas fait goy… qui ne m’a pas fait esclave… qui ne m’a pas fait femme. »
Cette partie du rituel est l’objet d’une condamnation généralisée. Dans les faits, c’est la marque d’une incompréhension et d’un abîme entre la société civile et le monde religieux. Une incompréhension prétexte commode à la moquerie ou au mépris.
Rejet bien pratique pour tenir à distance le cultuel. Il est stigmatisé pour son anachronisme. Il ne correspond plus aux valeurs « humanistes » occidentales. Un humanisme pour lequel les droits de l’homme sont l’apha et l’omega et l’égalité des êtres une obsession aussi indistincte qu’inconditionnelle.
Malgré les apparences, je crois que la pratique rituelle juive n’a rien à voir avec une déclaration de principe d’une quelconque supériorité de substance, ou d’une différence de nature, entre les hommes, les femmes, les esclaves et les non-Juifs.
Il s’agit de l’expression d’une différenciation, non d’une hiérarchie, qui traduit un degré d’implication différent dans la pratique cultuelle.
Cette partie du rituel quotidien fait l’objet d’une critique très sévère, en particulier des mouvements Juifs non-orthodoxes. Curieusement, pour ceux-ci, seul le sort de la femme juive chagrine ces propagandistes de la moralité ultime.
Ils se disent « égalitariens ». L’air du temps, ce conformisme, auquel s’ajoute la « mort » de dieu, favorise le révisionnisme et transforme la pratique cultuelle en folklore culturel.
La révélation, la vérité et l’absolu qui font le particularisme juif n’ont plus le droit d’être. Ce que l’on cultive dans des clubs bien propres et en phase avec la société dominée par l’hédonisme c’est la complaisance à tout prix avec les dernières tendances dictées par une nouvelle doxa. Il n’a de place que pour la bien-pensance, un nouveau conformisme exclusif et oppressant.
Rien à voir avec la société juive traditionnelle, que la nove-langue a rebaptisé ultra-orthodoxe, qui ressemble pour ses contempteurs à un anachronisme dans le monde où seuls les engagements qui flattent l’individu comptent. Un monde qui veut ignorer que, depuis 2000 ans, le judaïsme authentique et traditionnel s’est pratiqué comme un sacerdoce.
Il est une règle dans le choulkhan aroukh (le code de la loi juive) qui veut que les femmes soient exemptées des obligations religieuses liées au temps. De celles qui, pour être exécutées conformément aux règles, doivent être faites dans un temps limité. Pour les femmes qui ont la responsabilité d’élever les enfants (encore et toujours dans nos sociétés dites modernes), la charge et la gestion du temps les rendent indisponibles à des pratiques limitées dans le temps. Elles ne peuvent pas assumer la disponibilité requise à l’application des 613 mitzwot (commandements), à l’étude de la loi juive et, en même temps, être absorbées pleinement dans la pratique rituelle.
Le manque de temps est une contrainte qui les exonère des commandements liés au temps que la pratique impose.
Dans la prière on poursuit en disant :
 » Béni sois-tu Dieu… qui donne la vue aux aveugles… qui habille celui qui est nu… et qui est libère celui qui est prisonnier. »
Si l’on relie la première et la deuxième partie de la prière quotidienne on comprend :
1- que le goy est celui qui est aveugle. La Torah ne lui a pas été révélée et elle ne rythme pas sa vie mais il doit respecter le droit naturel, les 7 lois de Noé. Lois naturelles que Dieu lui donne par l’intuition de ce qui est juste et droit.
2- que l’esclave est celui qui est nu. Son statut, très protégé par la loi juive, lui assure, à lui, à sa femme et à ses enfants, la satisfaction de ses besoins vitaux dans la dignité. En conséquence, il doit, pour payer ses dettes, donner son temps à son maître. Il est nu car il a tout perdu.
3- que la femme est entravée dans le temps par les occupations familiales auxquelles elle se dévoue. Une « prisonnière » qui est entravée dans le temps par ses obligations et que Dieu libère des obligations liées au temps.
Si vous m’avez suivi, il sera entendu que l’homme juif remercie Dieu pour la charge qui pèse sur lui, dans la pratique de la Torah et des Mitsvot (dont l’étude à laquelle il doit se consacrer du matin au soir). Tous les autres ont beaucoup moins d’obligations la femme juive plus que l’esclave qui lui-même en a plus que le non-Juif.
Ainsi il n’y a pas de supériorité, par essence ou par nature, mais la place de chacun dans le monde et les conditions de vie propre imposent un service religieux distinct.
« Vous serez pour Moi un Royaume de prêtres et une Nation sainte » est-il mentionné, Exode XIX-6.
La hiérarchie reflète un degré différent dans le poids des obligations et de la vocation idéale des Juifs au milieu des nations.
Le juif religieux remercie Dieu pour ce que l’Apôtre Paul rejetait. Il jugeait que le poids de la pratique juive était insupportable. Trop lourd pour tous et particulièrement pour les non-Juifs.
Trop lourd pour les « ‘am haaretz » (les ignorants) qui de nos jours voudraient s’absoudre de la tradition. Pour ce faire ils se placent comme référence nécessaire et ultime des lois. Ainsi ils décrètent avoir pris la place du disciple des Sages dans l’appréciation des lois. La démocratisation de la vie sociale et des mœurs exige le nivellement et l’absence de distinctions.
Le sanctifié n’a plus sa place dans les esprits et les cœurs.
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'Ami Artsi / 6 septembre 2019
« 3- que la femme est entravée dans le temps par les occupations familiales auxquelles elle se dévoue. Une « prisonnière » qui est entravée dans le temps par ses obligations et que Dieu libère des obligations liées au temps. »
L’emploi du temps des femmes est lié à l’absentéisme lâche des hommes. Ce n’est pas un élément naturel. Si les hommes participaient un peu plus à la vie du foyer, les femmes auraient moins sur les épaules et auraient plus de temps pour vivre…
Tu parlais d’esclaves, justement…
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Sonia / 6 septembre 2019
Ce correspondant du journal Le Monde… aurait compris que, durant sa présence à Jérusalem en tant que correspondant, aurait effectue un bon travail pour ceux qui sans aucun doute atteint du syndrome de Jerusalem sans même avoir visité notre capitale!!
Ce journaliste n’a aucun respect pour la profession qu’il exerce, par contre, il a dû lire les commentaires de ses après chacun de ses articles sur Israël… et peut-être aurait-il conclu que se vendent si bien qu’il serait bon d’écrire un livre… qui cette fois et au contraire des commentaires, remplira son compte en banque… Ils ne manquent pas ces fidèles abonnés qui ont pour vocation de dénigrer/critiquer/juger Israël et étaler leur fiel en éprouvant un court soulagement.
Ni la réalité des faits ni le ridicule ne les interpellent, ils n’hésitent pas non plus à traduire l’Histoire à leur façon… à croire qu’ils sont persuadés de la crédibilité de leurs propos/connaissances…
Merci à InfoEquitable de remettre les pendules à l’heure face aux « Fake News ».
…A mon humble avis, j ai tendence à croire qu’Israel rend les gens soit idiots soit incultes. Et pourquoi pas les deux à la fois!!
Bon shabbat à tous de Tel Aviv
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Seknadje / 26 septembre 2019
Poitrine Smolar travaille au monde (la pravda Française) et donc le journaliste n’est pas libre. Il annonce ce qu’on lui demande de dire.
Patrick Cohen n’est qu’un roquet indigne du nom qu’il porte. Personne ne le retient. Il change de nom et il n’est plus personne. Il est maintenu parce qu’un juif qui fabrique des Fake news sur les juifs est cru plus qu’un autre. Il disparaîtra lorsqu’il ne sera plus utile. Ses patrons actuels doivent déjà le mépriser.
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Desages / 28 septembre 2019
Désolée Infoequitable, vous nous avez habitués à une plus grande honnêteté : Piotr Smolar fait un commentaire volontairement confus de ce qui se passe au Kotel, il est comme d’habitude d’une totale mauvaise foi, mais il parle bien de « courants » différents du judaïsme. Par ailleurs, il dit que Netanyahu fait des cadeaux aux ultra orthodoxes et ce n’est pas faux. Enfin, ne dites pas que tout est normal avec les « nachot hakotel », il y a régulièrement des bagarres et des interventions de la police. « Les » femmes peuvent en effet prier au Kotel mais pas de tous les courants, vous le savez bien. Et c’esr Dommage que pour condamner Smolar, vous vous montriez aussi de mauvaise foi.
Les orthodoxes autoproclamés ont annexé le Kotel et le judaïsme et c’est lamentable.
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