Le correspondant de Libération en Israël, Guillaume Gendron, exploite un fait divers local pour rédiger un papier d’une rare malveillance.
C’est un fait divers banal, comme il s’en produit un peu partout dans le monde (en particulier l’été) et qui n’aurait sans doute pas fait une ligne dans Libération s’il ne s’était agi d’Israël.
Le 18 juillet dernier, douze jeunes touristes israéliens sont arrêtés à Chypre. Ces adolescents, âgés entre 15 et 18 ans, sont accusés de viol collectif par une jeune britannique de 19 ans.
Les faits se seraient déroulés dans la station balnéaire d’Aya Napa, connue pour sa vie nocturne, de surcroit dans un hôtel « réservé aux adultes », où l’ambiance invite volontiers à toutes sortes de rencontres.
Après dix jours de prison, les adolescents sont libérés et peuvent regagner librement Israël.
L’enquête a révélé que la jeune britannique a menti.
Confrontée aux contradictions de son récit, elle finit par reconnaître qu’elle a eu des rapports sexuels avec seulement trois des jeunes Israéliens et que ces relations étaient parfaitement consenties. La jeune fille est à son tour incarcérée et poursuivie pour « faux témoignage ».
Voilà toute l’affaire ! Pour le correspondant de Libération en Israël, Guillaume Gendron, l’occasion était trop belle pour ne pas publier un un article malhonnête, truffé d’inexactitudes et désignant sans faiblir le coupable : la société israélienne dans son ensemble, « rabbins » compris.
Première arnaque au lecteur, mais elle est de taille puisqu’elle figure dans le titre : Libé annonce une « sordide affaire de viol » alors que ce viol a précisément été démenti par l’enquête.
Certes, dans le sous-titre, le journal précise que les adolescents ont été « blanchis » de cette accusation de viol en réunion. Mais le mal est fait.
D’autant que le sous-titre décrit Israël comme un pays pétrit de « masculinité toxique » (sic) et de « culture du viol« ».
Sur quoi se fonde le journaliste de Libé pour proférer des accusations aussi aberrantes ? A quels événements, quelles statistiques se réfère-il pour asséner de telles inepties qui semblent plus témoigner d’un animosité irrationnelle à l’égard d’Israël que d’une véritable connaissance de la réalité du pays ?
Cerise sur le gâteau, l’article est illustré de cette photo…
… accompagnée de la légende suivante :
« Le bus escortant les suspects israéliens quittant la Cour de justice de Paralimni à Chypre le 26 juillet 2019 »
Oui, vous avez bien lu : les jeunes Israéliens sont toujours des « suspects ». Certes, c’est l’AFP qui a rédigé cette légende – le 26 juillet – avant que les adolescents ne soient mis hors de cause.
Mais c’est Libération qui prend la responsabilité de diffuser cette photo le 31 juillet sans juger utile de réactualiser la légende. Il est vrai que pour Libé, un Israélien est toujours un suspect en puissance.
Deuxième petite perfidie, la manière dont Guillaume Gendron relate les « scènes de liesse » accompagnant l’arrivée des adolescents libérés à l’aéroport Ben Gourion.
Son article commence ainsi :
Foule jubilante, ballons, confettis et champagne : dimanche soir, c’est comme si le hall des arrivées de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv célébrait le retour d’un médaillé olympique. «La fierté d’Israël !», s’est même exclamé un homme avec une fillette sur les épaules devant un journaliste local, au moment où les «héros» du jour sont apparus. Drôle de héros, tout de même : une douzaine d’adolescents (entre 15 et 18 ans) subitement blanchis dans une sordide affaire de viol en réunion à Chypre, où ils étaient détenus depuis une dizaine de jours.
Le caractère tendancieux de ce paragraphe transpire à chaque ligne.
Il y avait des « ballons » ? Le journaliste devrait savoir qu’il y a toujours des ballons dans le hall d’accueil de l’aéroport Ben Gourion. C’est une tradition locale : les Israéliens qui viennent chercher des amis ou de la famille les attendent avec ces baudruches colorées qu’ils laissent ensuite s’envoler. Le plafond du grand hall en est en permanence constellé.
Nous offrons gracieusement au service photo de Libération ce document saisi par un de nos reporters, un jour ordinaire dans le hall des arrivées et que nous avions conservé dans nos archives.
Où Guillaume Gendron a-t-il vu une « foule jubilante » ?
Il faut préciser que le correspondant de Libé n’était même pas sur place à l’aéroport.
Il aurait pu au moins regarder la télévision.
Chez InfoEquitable, nous suivons régulièrement les journaux de la télévision israélienne.
Les reporters de la 13e chaîne, eux, étaient présents à l’arrivée des Israéliens à l’aéroport.
Dans le journal du 30 juillet, ils ont témoigné de l’émotion, des embrassades et des pleurs lors des retrouvailles avec les familles.
Contrairement à ce qu’écrit le journaliste de Libé, ce n’était pas une « foule en liesse » mais une poignée de parents, frères et soeurs et amis soulagés – on les comprend – de la libération de ces adolescents, lavés de l’accusation de viol et qui avaient risqué de passer plusieurs années en prison à l’étranger.
La veille, quelques familles étaient allés à Chypre chercher leurs enfants à leur sortie de prison. Quelle attitude de plus normale de la part d’un père ou d’une mère?
Ces libérations ont donné lieu aux scènes de retrouvailles habituelles, comme on en voit sur toutes les télés du monde dans ce genre d’événement.
Mais Guillaume Gendron ne regarde jamais la télévision israélienne. Le voudrait-il qu’il en serait bien incapable : il ne parle pas un mot d’hébreu, nous le savons de source sûre. Il n’est pas en mesure de comprendre un interlocuteur qui s’adresse à lui dans un hébreu basique et répond systématiquement dans un anglais hésitant « just english! ».
C’est tout de même gênant lorsqu’on est correspondant permanent en Israël : impossible d’écouter les infos, de suivre un débat, de prendre le pouls du pays.
Pas question non plus d’avoir une discussion avec un chauffeur de taxi, de capter une ambiance à une terrasse de café ou de décrypter une scène de rue.
Comment fait-il alors pour trouver ses infos lorsqu’il doit rédiger un article ?
Les sources de Guillaume Gendron
La lecture attentive de son article et de ses échanges sur Twitter nous a permis d’identifier ses sources et de comprendre sa façon de travailler.
Guillaume Gendron affirme que les jeunes Israéliens auraient chanté à tue-tête « la Brit’ est une pute, la Brit’ taille des pipes à tout le quartier » à leur descente d’avion.
Un internaute interpelle le journaliste sur son compte Twitter et lui demande des précisions, notamment de confirmer l’existence d’une vidéo attestant de la réalité de cette scène.
Un peu confus, le correspondant de Libé reconnait qu’il n’a pas assisté à la scène, qu’il n’a vu aucune vidéo mais qu’il a trouvé trace de l’incident dans un journal israélien dont il a l’obligeance de bien vouloir indiquer le lien.
« Je n’ai pas vu la vidéo du moment, mais ça été reporté dans plusieurs articles, dont celui du reporter d’Haaretz sur place. »
Guillaume Gendron
Voilà donc les secrets de la « méthode Gendron » : le correspondant permanent de Libé en Israël rédige ses papiers en recopiant les infos qu’il trouve sur Internet dans l’édition anglophone de Haaretz – le journal de la gauche bien-pensante israélienne – et sans se donner la peine d’aller sur place pour couvrir l’événement (l’aéroport Ben Gourion est à 15 km de Tel Aviv où il réside).
Il pourrait effectuer le même travail depuis Paris, le lecteur n’y perdrait pas.
Gendron cite Haaretz… mais bidouille l’info
Si encore il recopiait de manière fidèle les infos de Haaretz… Or, il semble une nouvelle fois que le correspondant de Libé ait des rapports distants avec l’exactitude.
Nous nous sommes donnés la peine de lire l’article de Haaretz que Guillaume Gendron a bien voulu nous indiquer.
Mauvaise pioche ! Le journal israélien ne décrit pas du tout la même scène que celle rapportée par le correspondant de Libération.
Haaretz précise tout d’abord que les adolescents sont rentrés en Israël « par trois vols » différents.
Les premiers arrivés ont soigneusement évité la presse en empruntant – avec l’aide de leurs familles – un ascenseur les conduisant directement au parking.
A en juger par ce qui est rapporté dans l’article, aucun d’entre eux n’a fait de déclaration à l’arrivée, la plupart choisissant d’adopter un profil bas.
On a connu des retours plus triomphaux et moins pudiques.
Dans son article, Guillaume Gendron parle d’un retour en fanfare des douze adolescents. C’est une imprécision qui tourne à la fausse information.
A bord du dernier avion, il ne restait plus que quatre des protagonistes de la piteuse équipée, c’est sur ceux-là que s’attarde le reportage de Haaretz.
Et là , encore une fake news à inscrire au débit du compte de Libération : ce ne sont pas les adolescents qui auraient chanté des couplets désobligeants à l’égard de la jeune touriste britannique, mais UN adulte, UN homme plus âgé, UN seul individu non identifié, se trouvant parmi le groupe des personnes venues attendre les ados israéliens.
Qu’à cela ne tienne ! Dans le Gendron tout est bon pour amalgamer, déformer, insinuer.
Libération rajoute encore quelques perfidies…
Comme si toutes ces bourdes ne suffisaient pas, notre grand spécialiste de la société israélienne en profite pour donner à ce fait divers une dimension religieuse, occasion rêvée de décocher quelques tacles supplémentaires.
Evoquant « l’hypocrisie des rabbins prêts à tout pour absoudre leurs ouailles », notre Gendron déplore qu’un « rabbi hassidique » soit venu apporter aux adolescents « du houmous cacher durant toute la durée de leur détention » à Chypre.
Là , on a beau relire trois fois le passage et se frotter les yeux, on a quand même du mal à comprendre où Guillaume Gendron souhaite emmener son lecteur.
Fallait-il laisser les jeunes Israéliens au pain sec et à l’eau le temps d’expier leur inconduite dans les geôles chypriotes ?
A quel rituel obscur ce « rabbi hassidique » s’est-il adonné en livrant une purée de poix-chiches marquée d’un sceau hébraïque, forcément hermétique pour notre correspondant anglophone ?
On en saura guère plus, et de toute façon on n’a vraiment pas envie de décrypter toutes les subtilités de l’article de Guillaume Gendron.
Disons juste que c’est un peu limite.
On a connu Libération plus attentionné lorsqu’il s’agit des taulards français et plus soucieux de leurs conditions de détention.
Juste un point avec lequel nous sommes à peu près d’accord avec Guillaume Gendron.
Il qualifie cette histoire – peu glorieuse pour ses protagonistes – « d’affaire sordide ».
Nul n’en disconviendra.
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Jo / 8 août 2019
Torchon qu’est ce journal avec un péteux de journaliste Guillaume Cendrine qui vomit son antisémitisme sur des faits auxquels il n’a même pas assisté !! Il est beau le journalisme en France !!!!
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Cohen solal / 21 août 2019
De la défécation journalistique
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Robert chancel / 8 août 2019
Gendron des vacances en Bretagne et libère à Sion!
Cours de rattrapage d’hébreu et d’anglais
Bonnes vacances
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Mimi / 8 août 2019
Ça a l’air de vous étonner vous vous attendiez à quoi avec Libé….??!
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l / 9 août 2019
Vous dites qu’il vit à Tel Aviv ce journaliste? Jusqu’à quand va-t-on être gentil et accueillir des antisémites sur notre terre?
S’ils font ce type d’articles c’est qu’ils savent qu’ils risquent rien. C’est un manque de respect total, on devrait pouvoir les dénoncer à la justice israélienne pour diffamation.
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Ducky Smockton / 9 août 2019
LA RÉALITÉ
… Dans le Gendron tout est con !
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marc / 10 août 2019
Il va pouvoir se rattraper
Avec les 5 Francais musulmans
Accusés de viol en Espagne
On attent avec impatience
Son prochain article sur le sujet
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djimrao / 1 septembre 2019
Qui lit libération à part InfoEquitable ? Est-ce qu’ils n’ont pas failli fermer pour manque de lecteurs ?
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