La CPI vient de se déclarer compétente pour enquêter sur des « crimes de guerre » censés avoir été commis notamment lors des opérations israéliennes à Gaza. La magistrate présente un profil controversé.
L’information est tombée ce vendredi 5 février 2020. Après des années de bras de fer judiciaire, la Cour pénale internationale vient de se déclarer compétente pour enquêter sur des « soupçons de crimes de guerre commis dans les territoires palestiniens ».
La formulation est vague, volontairement, mais elle vise, au premier chef, Israël.
Ce n’est pas sans raisons que les Palestiniens ont exulté à l’annonce de cette décision accueillie comme une victoire.
Les Israéliens ont vivement réagit en condamnant sans ambages la décision de la CPI.
Dans une déclaration diffusée sur son compte Twitter, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a qualifié cette procédure de « pur antisémitisme ».
L’ambassade d’Israël en France a publié une série de tweets pour souligner que la CPI s’en prenait à  l’unique démocratie de la région et refusait dans le même temps de mener des enquêtes sur les exactions et les crimes des dictatures arabes.
La presse française s’accorde au moins sur un point : c’est bien Israël qui est menacé par la procédure de la Cour pénale internationale.
Le Journal du Dimanche a publié un portrait – bref mais élogieux – de Fatou Bensouda, la procureure générale de la Cour pénale internationale à l’origine de cette décision.
Le JDD retrace ainsi sa carrière qui l’a menée au sommet de la juridiction internationale de La Haye, et se borne à indiquer qu’elle est une « ancienne avocate gambienne ». Sans plus de précision.
Depuis des années, Fatou Bensouda bénéficie d’un traitement très bienveillant des médias français.
Dans ce portrait qui lui était dédié en 2013, Le Monde raconte la belle histoire d’une petite Africaine issue des milieux défavorisés qui a gravi les échelons pour consacrer sa vie à la défense des pauvres et des opprimés, avant de traquer les criminels de guerre.
Fatou Bensouda a été ministre de la Justice d’un dictateur africain
La réalité est plus mitigée et le passé de Fatou Bensouda suscite quand même quelques controverses même si les journalistes du Monde et du Journal du Dimanche n’ont pas jugé nécessaire d’en informer leurs lecteurs.
La carrière de Fatou Bensouda a connu un sacré coup d’accélérateur en 1994, à l’occasion du coup d’Etat militaire mené en Gambie par Yahya Jammeh qui a renversé le président en place (et par ailleurs son beau-père…) Dawdad Jawara.
Cet article publié dans le journal israélien Yedioth Aharonoth en décembre 2019 détaille les promotions en cascade qu’a connues la juriste gambienne dès lors qu’elle s’est mise au service du nouvel homme fort du pays.
Juste après le coup d’Etat, elle est nommée « solliciteur générale » et conseillère juridique du dictateur Yahya Jammeh.
Parmi les mesures mises en place par son régime, la répression des opposants politiques, de la presse, mais aussi des homosexuels.
Les « conseils juridiques », prodigués par Fatou Bensadou ont été semble-t-il appréciés puisque deux ans plus tard elle est nommée procureure, puis procureure générale du pays et enfin ministre de la Justice.
Elle restera à ce poste jusqu’en 2000 puis quittera ses fonctions avant d’aller tenter sa chance à la Cour pénale internationale avec le succès que l’on sait.
Par quel tour de passe-passe diplomatique est-elle parvenue à une telle reconversion ?
A La Haye, dans les couloirs de la CPI, l’étrange carrière de Mme Bensouda fait quand même grincer quelques dents.
Certains l’accusent d’avoir fermé les yeux sur les atrocités commises par le dictateur gambien pendant les six années où elle a fait partie de sa garde rapprochée.
La CPI bâtit le dossier d’accusation contre Israël en travaillant avec les groupes terroristes
Depuis que les Palestiniens et leurs soutiens ont lancé une procédure contre Israël devant la Cour pénale internationale, les services de la procureure générale Fatou Bensouda n’ont pas chômé.
En décembre 2019, le Jerusalem Post a révélé que des représentants du FPLP et du Hamas faisaient partie de la délégation désignée par l’Autorité palestinienne pour défendre le dossier d’accusation contre Israël devant la Cour pénale internationale.
La CPI n’a pas démenti l’information, se bornant à indiquer qu’elle entretenait des contacts « avec toutes sortes de groupes au sein des sociétés israéliennes et palestiniennes… ».
Une instruction partiale et déséquilibrée ?
NGO Monitor a publié le mois dernier cet article soulignant le caractère très déséquilibré de l’enquête menée par Fatou Bensouda sur les dossiers concernant le conflit israélo-palestinien dont elle est saisie.
Selon NGO Monitor, la procureure de la CPI a multiplié les rencontres et les contacts avec diverses organisations palestiniennes, prétendument de « défense des droits de l’homme » mais dont l’agenda politique se concentre essentiellement sur des actions anti-israéliennes.
Fatou Bensouda a ainsi établi des liens de travail avec des organisations telles que Al-Haq, Adalah, Al Mezan… actives en Cisjordanie et à Gaza.
Ces organisations relaient toutes une propagande relative aux « violations des droits de l’homme » qui seraient commises par Israël mais sont beaucoup plus discrètes sur l’état des libertés publiques dans les territoires administrés par l’Autorité palestinienne ou le Hamas.
NGO Monitor souligne qu’à sa connaissance, Fatou Bensouda n’a pas cherché à entrer en contact avec des organisations israéliennes de défense des victimes du terrorisme.
En poste depuis 2004 Ã la CPI, Fatou Bensouda prendra sa retraite en juin prochain.
L’un de ses derniers actes importants aura donc été d’ouvrir la voie à des enquêtes pour « crimes de guerre » visant essentiellement Israël.
L’instrumentalisation et le dévoiement du droit international sont de longue date l’une des armes favorites des ennemis d’Israël dans leurs tentatives de délégitimer l’Etat juif.
Tout n’est pas encore joué à La Haye, puisque la décision de la CPI est encore susceptible d’appel et que de nombreux pays européens sont opposés à l’ouverture de telles « enquêtes » dévoyées.
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Image : capture d’écran YouTube ICC
Wallemacq andre / 10 février 2021
Israël n’a pas à prendre au sérieux les divagations de cette femme, ce n’est rien d’autre que de la discrimination raciale à l’égard du peuple juif.
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AMOUYAL Patricia / 10 février 2021
Exactement, elle a soutenu un gouvernement dictatorial, son ascension fulgurante est forcément pas très claire… Elle travaille main dans la main avec des groupuscules non reconnus. Le Hamas n’est pas reconnu comme une organisation gouvernementale mais comme un groupuscule dissident. Les pays arabes voisins ne soutiennent pas cette organisation terroriste et on signé récemment des accords de paix avec Israël. Le Hamas est une organisation terroriste et rien d’autre.
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