AccueilVeille médiasVisite de Gérard Larcher à Jérusalem : Le « vocabulaire du mépris » du Consulat de France

Visite de Gérard Larcher à Jérusalem : Le « vocabulaire du mépris » du Consulat de France

C’est une minuscule mesquinerie, peut-être dérisoire, mais qui en dit long.

Qui en dit long sur l’état d’esprit anti-israélien et anti-juif qui règne (depuis longtemps) au Consulat de France à Jérusalem.

Pour rendre compte de la visite, la semaine dernière du président du Sénat, Gérard Larcher, en Israël et dans les Territoires palestiniens, le Consulat a émis une série de tweets.

Sur la partie consacrée à Jérusalem, voici trois tweets que l’on pouvait lire les uns à la suite des autres.

Tout d’abord celui-ci :

 

Puis celui-là :

 

Et enfin, celui-là:


Cherchez l’erreur…  Si le président du Sénat effectue une « visite » sur les lieux saints musulmans et chrétiens, son passage sur le lieu saint des Juifs n’est qu’une « étape ».

Pinaillage ? Les mots ont pourtant un sens et dieu sait qu’on y porte une attention toute particulière au Consulat général de France, quand on le juge nécessaire.

Une « visite » , selon le dictionnaire, c’est « l’action d’aller voir quelqu’un, de se rendre auprès d’une personne et de rester un certain temps en sa compagnie (par affection, amitié, obligation, politesse, etc) » ou dans un deuxième sens « Action d’aller voir quelque chose de se rendre dans un pays, un lieu, d’aller voir un monument, un musée, etc., pour en découvrir ou en approfondir l’intérêt (artistique, scientifique, culturel, etc.) »

Une « étape » en revanche n’est qu’une « halte temporaire dans un parcours donné », notamment dans le jargon militaire une « halte de repos (pour y passer la nuit) d’une troupe en déplacement ». Rien de plus. Ce n’est en tout cas pas une visite.

Décryptage

Manifestement pour le Consulat général de France, le « Mur des Lamentations » n’est qu’une étape. Sur les lieux saints juifs, il n’y a rien à voir. Et encore moins personne avec qui parler. C’était juste sur la route de Gérard Larcher, entre sa visite aux dignitaires de la Mosquée et ceux du Saint-Sépulcre. On voudrait signifier aux Juifs qu’ils n’ont rien à faire à Jérusalem et que leurs lieux saints n’ont droit à aucune considération, on ne s’y prendrait pas autrement…

Cette vision des choses est en parfaite adéquation avec le négationnisme des extrémistes palestiniens qui nient toute réalité historique aux lieux saints juifs (et colle d’ailleurs aussi avec la bonne vieille théologie d’avant-Vatican II, où le judaïsme n’est qu’une « étape » avant le christianisme…).

Certains plaideront la simple maladresse de formulation. On aimerait alors entendre quelques excuses – et rectificatifs – d’un Consulat Général qui sait se montrer beaucoup plus pointilleux lorsqu’il s’agit de ne pas froisser la susceptibilité des musulmans et des Palestiniens.

Mais une fois de plus, on ne peut que constater que le déséquilibre se fait au détriment des Juifs, par l’usage d’un vocabulaire inapproprié, volontairement vexant et qui rappelle tellement « l’enseignement du mépris » dispensé durant des siècles à l’égard des Juifs.

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Derniers commentaires
  • Je ne pense pas qu’il vaut y voir du mal : c’est simplement une question d’usage de la langue française.

    Pour être Français, je peux juste dire que cela fait bizarre de parler de « visite du Mur des lamentations ».
    On visite généralement un espace (Paris, le Louvre, la Grande Synagogue), mais je ne vais pas dire que je visite
    la Seine, ou la facade de la Samaritaine ou l’Obélisque de la Concorde.

    C’est aussi simple que ça.

    • Le Kotel est aussi un espace, un lieu, et un monument qui se visite comme le font chaque jour des milliers de touristes en Israël…
      Alors arrêtez de nous prendre pour des cons avec votre leçon de langue française, nous savons très bien à qui nous avons affaire avec les diplomates du Quai d’Orsay…

    • c’est aussi simple que cela quand le Mont du Temple qui est à visiter et qui reste comme appartenant aux juifs, a été débaptisé par l’UNESCO en son temps pour devenir « Esplanade des Mosquées ». S’il ne reste plus qu’un mur et encore qui fait parti de l’ensemble déclaré musulman, c’est effectivement: « circulez y rien à voir »

  • Exceptionnellement, du fait que je ne suis jamais les programmes insignifiants mais politiquement manipulateurs de la chaîne TV BFMTV, je n’ai pas eu d’autre choix que de suivre l’investiture de Donald Trump sur cette chaîne. J’ai eu droit, tout au long du reportage, à des critiques à la chaîne à son endroit, souvent mensongères ou orientées, qui portaient également sur chaque membre de sa famille. Mais le comble a été de constater, en direct , après que chaque personnalité ait fait un bref discours, qu’à la seconde même où un rabbin a saisi un micro pour s’exprimer, les voix des gens présents sur le plateau TV ont complètement couvert sa voix, en même temps qu’il disparaissait de l’écran. Il ne s’agit pas d’une coïncidence ou d’une erreur, mais d’acte délibéré. Ce qui conforte l’opinion totalement négative que j’avais de cette chaîne dont les « acteurs » sont, de plus, particulièrement vulgaires.

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