Israël a ordonné la détention administrative d’Omar Nazzal pour quatre mois. Jusqu’à récemment, il dirigeait Palestine Today, une chaine de télévision affiliée au Jihad Islamique, et avait aussi des liens avec le Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP). Le Shin Bet a dit que Nazzal était détenu à cause de « son implication dans les activités de groupes terroristes ».
Il vous serait cependant impossible de deviner l’étendue des liens de Nazzal avec le terrorisme à partir de la couverture de l’AFP. Les noms du Jihad Islamique et du FPLP n’apparaissent nulle part.
Pourquoi cette omission ?
Les menus détails, je suppose, auraient ruiné l’angle plus sexy de l’AFP selon lequel la détention administrative avait été ordonnée la veille de la Journée Mondiale de la Liberté de la Presse.
Ooh.
Si le nom Palestine Today vous dit quelque chose, c’est parce que l’armée israélienne a fermé sa station de radio et télévision en mars pour avoir incité à des attaques terroristes contre les Israéliens.
Suite à une critique de la Fédération Internationale des Journalistes pour qui la fermeture violait la liberté de la presse, le membre du parlement israélien Yaïr Lapid, un ancien présentateur de nouvelles, a répondu :
Le Jihad Islamique a utilisé Palestine Today pour inciter à la haine contre Israël et encourager d’autres à perpétrer des attaques. Le gérant de la station a été reconnu coupable d’être un membre du Jihad Islamique palestinien. Le lien est si évident qu’il met en cause les raisons pour lesquelles vous condamnez les actions d’Israël.
Il a ajouté que « la liberté de la presse ne s’étend pas à la propagande terroriste et à ceux qui incitent au meurtre. Le contenu de Palestine Today ne serait accepté selon les règles éditoriales d’aucun de vos membres. J’ai été un journaliste pendant plus de trois décennies ; ceci n’est pas du journalisme. Cela sort de la liberté d’expression, c’est du discours de haine. Vous ne défendez pas la liberté de la presse ; vous défendez l’incitation au meurtre.
Ne soyez pas impressionné par le fait que Nazzal soit aussi un membre du secrétariat général du Syndicat des Journalistes Palestiniens.
Et ne soyez pas impressionné qu’il ait su se servir d’une caméra comme Hussam Salama et Mahmoud Al-Kumi, deux cameramen du Hamas tués par une frappe aérienne israélienne qui ont presque été honorés comme journalistes tombés au combat en 2013.
Si vous travaillez pour des journaux, sites web ou stations de radio ou télévision affiliées à des groupes terroristes, vous pratiquez de la propagande, pas du journalisme.
Image : vectors by Vecteezy
Auteur : Pesach Benson, HonestReporting
Source : http://honestreporting.com/the-palestinian-martyr-of-world-press-freedom-day/
Traduction : InfoEquitable